La pandémie de Covid-19 se prolonge. A moins de disposer de dons de voyance et d’une boule de cristal, difficile de définir une vraie date de sortie de crise. Mais – peut-être pour la faire arriver un peu plus vite – devrions-nous nous intéresser aux effets positifs que cette crise aura tout de même réussi à générer. Et il y en quelques-uns. C’est le cas de la transformation de nos modes de travail et de la capacité qui nous est offerte désormais de travailler à distance, et demain des quatre coins de la France.
Le télétravail n’est pas une nouveauté en soi, mais il s’est imposé partout et pour tous, ou presque, d’abord dans la difficulté, mais désormais pour notre plus grand bonheur. Depuis quelques mois, beaucoup de citadins quittent les villes, l’explosion des prix de l’immobilier en région en atteste. Et beaucoup de travailleurs ont trouvé un équilibre idéal entre leur vie personnelle-professionnelle en travaillant de la maison, en économisant sur leur temps de trajet quotidien, en gagnant du temps de loisir ou en famille en plus, etc.
Si bien que ce changement imposé il y a un an, pourrait donner lieu à une transformation durable de notre mode de travail et de ce que nous appelons depuis toujours « le bureau ». Et la bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui l’informatique permet de travailler de n’importe où, en sécurité. Ce qui n’était pas le cas il y a quelques années…
L’entreprise se doit en effet de prendre en compte ces changements de mode de vie (en région, hybride – télétravail et bureau physique, horaires, etc.) et de s’y adapter en créant un cadre de travail plus flexible, plus personnalisé. Et elle a tout à gagner : attirer les talents de toute la France, voire de plus loin, disposer d’une force de travail plus motivée, plus impliquée, etc.
L’Informatique et les nouveaux usages numériques ont permis de sauver l’économie mondiale
Disons-le, nous revenons de loin. Il y a quelques années, cette pandémie aurait probablement fait s’écrouler l’économie mondiale. En 2005, l’informatique reposait sur des datacenters et des ressources informatiques sur site avec les seuls VPN pour permettre d’étendre le réseau et la sécurité périmétrique, et sur un Internet limité.
Les datacenters étaient peu ouverts et offraient très peu de capacité d’évolution, les outils de travail collaboratifs se limitaient à quelques outils de messagerie et de visio-conférence (Skype, Webex, etc.), les débits Internet (ADSL, débits MPLS de 2 Mo, etc.) étaient loin des standards actuels.
Tous ces outils n’auraient en aucun cas permis de tenir la charge face à un passage à quasiment 100% d’employés en télétravail, qui plus est en quelques jours. En 2020, ce fut compliqué pour beaucoup mais nous avons réussi. Aujourd’hui n’importe quelle box Internet permet de disposer de la fibre, nous avons accès à la 4G voire la 5G sur nos smartphones, les débits Internet atteignent aisément les 20 à 50 Mo et le Cloud nous permet d’avoir accès à des serveurs partagés, à nos applications métiers en mode Cloud/Saas, etc.
C’est sûrement sur ce dernier point que les entreprises françaises ont le plus avancé au cours des 12 derniers mois. Longtemps réfractaires au Cloud, elles n’ont pas eu le choix que d’y recourir pour permettre à leur activité de se poursuivre en mode télétravail.
C’est l’une des grandes évolutions récentes de l’informatique : le Cloud est devenu le nouveau datacenter, et Internet le nouveau réseau. Et cela va ouvrir des perspectives sur le long terme.
La sécurité doit désormais être le chantier principal
Avec la crise du Covid, non seulement la notion de réseau a volé en éclat, mais aussi celle de la sécurité périmétrique traditionnelle. Avec le télétravail, les outils informatiques sont utilisés aussi bien pour des usages personnels que professionnels. L’analyse des flux de trafic dans les entreprises dans le monde entier montre que dans les 10 applications les plus utilisées par les employés français en télétravail, il y a aussi bien les outils professionnels de Microsoft 365, des outils de partage et des apps de messagerie, que Netflix et Youtube. Et c’est normal puisqu’en dehors de leurs heures de travail ou lors de leurs temps de pause, les salariés sont libres.
Mais cette porosité entre usages pro et perso fait peser un risque important aux entreprises. Exemple : le vol d’un identifiant de comptes perso peut permettre de remonter sur des apps métiers et au réseau de l’entreprise.
Pour sécuriser ces nouveaux usages distants, le nouveau paradigme informatique est le modèle Zero Trust, littéralement zéro confiance, qui consiste globalement à sécuriser les identités de chaque utilisateur et à autoriser les utilisateurs à accéder uniquement aux ressources dont ils ont besoin. Avec des fonctionnalités avancées de sécurité dans le Cloud, telles que l’IAM (Identity and Access Management), le CASB (Cloud Access Security Broker), ou le DLP (Data Loss Prevention), le Zero Trust offre la possibilité aux utilisateurs de travailler d’où ils veulent, sur les appareils de leur choix, de surfer sur Internet en sécurité et d’accéder à toutes les ressources de l’entreprise en sécurité.
Le secteur bancaire figure parmi les premiers à l’avoir compris. C’est clairement le secteur dans lequel l’informatique a le plus bénéficié de la crise. Les banques dans lesquelles la transformation numérique était déjà largement engagée, ont très rapidement migré vers les solutions Cloud, de type Microsoft 365, commencé à cloudifier leurs applications, et à tirer parti du SaaS (Software-as-a-Service) et du PaaS (Platform-as-a-service), alors qu’elles avaient toujours voulu garder la main sur leurs infrastructures physiques auparavant, au détriment de la flexibilité et de l’évolutivité. Bien leur en a pris.
Des projets de Zero Trust qui auraient pris des mois auparavant, ont été réalisés en quelques semaines. Tout cela a été rendu possible par un travail considérable des responsables informatiques. Ils sont devenus de véritables héros, pour avoir rendu possible le télétravail à l’échelle de l’entreprise, et surtout en avoir assuré la sécurité ! C’est un travail de fond mais qui a eu une valeur considérable.
Le bureau de demain est déjà prêt
L’entreprise qui a tiré profit de cette crise pour moderniser son informatique est tout à fait aujourd’hui en mesure de mettre en place des évolutions majeures en phase avec les nouvelles aspirations des employés.
Rares sont les employés qui souhaitent revenir 100% de leur temps au bureau. Partant de ce postulat, les énormes espaces de bureau n’ont plus lieu d’être. Les employés sont tout à fait équipés pour travailler à distance mais pas à 100% – et cela permettra de faire des économies de loyer à l’entreprise. Et comme l’échange avec les collègues restera indispensable ainsi que des temps de meeting ponctuels, il suffit de transformer les espaces de bureaux en espaces de rencontre conviviaux. Et pour que cette évolution soit possible dans le temps, le rôle du manager va être crucial pour faire de ce mode de travail dématérialisé un succès.
Avec les bons équipements, l’informatique adaptée, et un management en phase avec les évolutions des modes de travail, les entreprises attireront les employés… qu’elles méritent.
Ces changements de mode de travail devraient également générés des évolutions de fond majeures pour notre société dans les années à venir : des structures de bureaux repensés et modernes, le développement des espaces de co-working générant plus d’interactions, une revitalisation de nombreuses villes françaises, de notre restauration avec plus de temps de rencontres au restaurant ou dans des cafés et brasseries, de nos transports en commun avec plus de déplacements inter-régions, de notre hôtellerie, etc.
Attirant non ? Employés, cadres et dirigeants, après 14 mois de morosité, de travail acharné, souvent privés de nos libertés simples, pourquoi ne pas tirer des bénéfices de cette crise. Après un énorme travail de fond sur l’informatique, la voie du bureau de demain est toute tracée.