La crise a profondément bouleversé nos façons de communiquer, de collaborer, mais aussi de nous former… Entre télétravail et digitalisation, la formation à distance a pris de l’essor pour assurer la continuité pédagogique. Deux ans après le début de la pandémie et des premiers confinements, l’heure est au bilan sur une pratique qui s’affirme désormais comme durable dans le monde de la formation professionnelle. Quelles sont les tendances actuelles et les perspectives d’évolution, notamment en termes d’usage et de formats ?
Formation en ligne : un véritable boom avec la crise
Se former à distance ne date pas d’hier, mais avec la crise sanitaire la pratique a connu un véritable essor auprès des particuliers, et a précipité transformation digitale des acteurs de la formation présentielle. 89 % d’entre eux envisageaient ainsi de passer leurs offres vers davantage de distanciel ou de digital learning une fois la crise terminée (sources : le livre blanc du ISTF, “les chiffres 2021 du e-learning”).
Et cela n’a rien de surprenant : alors que les confinements se succédaient, la distanciation s’est imposée. La formation a donc connu une véritable révolution et les formations ont été réalisées tout ou partie en distanciel. Pourtant, il ne suffit pas de transposer son contenu sur une plateforme virtuelle pour faire du e-learning. En effet, la transmission des savoirs est très étudiée et s’appuie sur une palette d’outils technologiques pour une montée en compétences optimales des apprenants. Des formats adaptés aux actifs et à leurs besoins.
Une complémentarité de formats au service de l’apprentissage à distance
Alors que l’obsolescence des compétences s’accélère, les actifs ont besoin de formations en adéquation avec un monde du travail en perpétuelle mutation et où tout va très vite. Le but est bien entendu de conserver leur employabilité. Pour les demandeurs d’emploi, l’enjeu est de faciliter leur retour vers l’emploi.
Le digital learning présente l’avantage de proposer plusieurs formats en phase avec les attentes du monde de demain. On y retrouve notamment :
– les vidéos : facile à placer dans un emploi du temps, à la demande, visuelle, dynamique, la vidéo stimule l’attention de l’apprenant. En effet, il est plus aisé pour lui d’assimiler ce qu’il voit et entend de façon simultanée.
– les webinaires : le format webinaire reprend les avantages de la vidéo en y ajoutant l’interactivité. Les intervenants sont souvent des professionnels qui savent s’adapter à leur public et à leur contexte en traitant de sujets en lien direct avec l’actualité. De leur côté, les apprenants peuvent progresser en posant leurs questions sur un chat.
– les podcasts : les podcasts permettent d’apprendre partout et tout le temps. Dans les transports ou en faisant son sport, le cerveau est disponible et à l’écoute. Ce format s’adapte donc aux emplois du temps chargés en privilégiant l’oral.
– l’écrit avec les blogs et les e-books : l’écrit peut intervenir en complémentarité avec les précédents formats. Ainsi, les contenus vidéo pourront être repris dans un e-book ou résumés sur un blog. Il convient aux personnes qui ont besoin de lire pour apprendre.
– les réseaux sociaux : le social learning est une méthode d’apprentissage qui s’appuie sur les interactions entre les personnes, favorisant ainsi les explications et la résolution de problèmes. Le groupe progresse ensemble en observant les pratiques des uns et des autres et chacun est acteur de sa montée en compétences.
Ce dernier format, encore sous-estimé, laisse entrevoir d’autres possibilités de développement pour la formation distancielle.
Les tendances émergentes pour 2022
De nouvelles technologies voient le jour et, avec elles, de nouveaux usages en matière d’apprentissage en ligne. En regardant vers l’avenir, il est évident que de tendances vont apparaître. Par exemple, l’apprentissage au quotidien va sans doute s’accentuer avec le recours aux applications mobiles dédiées. L’apprenant pourra ainsi prolonger son expérience d’apprentissage en tout lieu. De la même manière, certains contenus de formation pourraient bien évoluer vers ce qu’on appelle le micro-learning ou le snack content. Le formateur repensera alors son apprentissage pour en distiller des bribes facilement mémorisables par l’apprenant. Celui-ci apprend ainsi en continu, quand il le souhaite et évite l’infobésité.
D’un point de vue technologique, il est possible que la formation grâce à la réalité virtuelle se développe encore, à l’heure où certains envisagent le metavers comme un nouvel eldorado. Une façon de s’exercer dans un environnement de travail en 3D, mais aussi de simuler des expériences professionnelles au plus proche du réel. De même, toujours dans un objectif de mise en pratique des acquis, l’e-doing pourrait réellement prendre son essor. Le formateur ou un algorithme enverra ainsi à l’élève des défis réguliers pour qu’il puisse s’exercer dans son environnement professionnel (ou pas) et valider ses acquis.
La formation en ligne a connu un vrai boom avec la crise et s’est rapidement imposé dans le quotidien des actifs. Il va continuer à évoluer au fil des avancées technologiques, du contexte extérieur, des capacités d’innovation des organismes et, surtout, des besoins des apprenants. Il sera alors possible de choisir une formation adaptée en fonction de tous ces paramètres.