Dans le contexte actuel, tous les acteurs économiques se mobilisent pour valoriser et faciliter la croissance de leurs entreprises mettant ainsi l’entrepreneuriat au cœur des stratégies de développement économique.
Bienveillance, vélocité et agilité permettent de construire les bases d’un écosystème entrepreneurial de soutien plus performant. Pour faire face aux nombreux défis actuels, l’entrepreneur ne pourra pas traverser les tempêtes à venir seul et sans actualiser ses connaissances et ses compétences dans un monde en perpétuelle évolution… D’après le Forum économique mondial, 65 % des enfants qui entrent en école primaire aujourd’hui exerceront plus tard un métier qui n’existe pas encore, quels qu’ils soient entrepreneurs ou salariés. Et pour l’étudiant qui commence son cursus universitaire cette année, la moitié de ce qu’il apprendra lors de sa première année d’étude s’avérerait obsolète deux années plus tard.
Cette prévision alarmiste nous amène à penser qu’anticiper l’importance des capacités d’analyse et d’adaptation est décisif. Devant l’émergence de nouveaux métiers ou process, notamment marqués par le Big data, le Deep Learning ou l’intelligence artificielle annoncent la disparition – ou au moins l’évolution sensible – d’un grand nombre d’activités actuelles. Pour le chercheur Thomas Frey, directeur du Da Vinci Institute, d’ici 2030 2 milliards d’emplois disparaîtront dans le monde… Plus la pression est grande, plus c’est difficile à encaisser. Quelles sont ces tempêtes ?
Pénurie de main-d’œuvre en 2030 et tempête organisationnelle
– La vélocité numérique et technologique caractérise l’incroyable vitesse des avancées numériques et technologiques qui viennent transformer nos méthodes de travail dans toutes les fonctions de l’entreprise. Elles nous outillent à mieux performer dans la mesure où l’on suit et l’on apprivoise ces outils. Ce qui libère du temps pour créer et innover encore et encore… Cela va de plus en plus vite.
– la démondialisation et l’environnement témoignent d’un mouvement de bascule vers la production locale. Hier les entreprises ont délocalisé leur production en les installant dans les pays en voie de développement, puis vers la Chine, où la main-d’œuvre était bon marché et où les contraintes environnementales pratiquement inexistantes. Ces délocalisations ont accentué le commerce international. Frappés par l’empreinte environnementale, les consommateurs réagissent. Parallèlement, les avantages concurrentiels de ces pays émergents s’effritent, tant en termes de coût de main-d’œuvre que liberté environnementale. On assiste un retour progressif des activités manufacturières dans beaucoup de pays européens, dont la France et de nombreux pays européens… Mais, nous n’avons plus les infrastructures ni la main-d’œuvre disponible. Ce qui m’amène à la troisième tempête !
– selon les prévisions, nous sommes donc en pénurie de main-d’œuvre en 2030. Si l’on conjugue le tout à la saveur « employé de la nouvelle génération », elle exige une place de choix dès son premier jour à l’emploi… Tempête organisationnelle ! Normale, la pénurie de main-d’œuvre modifie les rapports de force entre employés et entrepreneurs… En même temps, les gens qui arrivent sur le marché du travail sont plus éduqués, plus outillés. À leur premier jour de travail, ils maîtrisent mieux les technos que les plus expérimentés de nos employés. Ils ont expérimenté l’entrepreneuriat, plus souvent bilingues voir trilingues, ont visité plus de pays à leur âge que leurs grands-parents dans leur vie.
Nous sommes privilégiés de les avoir. Ils peuvent aider la réinvention de nos organisations.
Vivre l’entrepreneuriat en sortant constamment de sa zone de confort
L’entrepreneur qui va réussir aura 3 qualités :
– la capacité d’apprendre et de décider malgré la complexité,
– la capacité de mobiliser les humains et de les considérer avec bienveillance (avec soi en premier),
– la capacité de faire preuve de courage stratégique pour faire évoluer son entreprise et ses employés au rythme des changements. Autrement dit, vivre l’entrepreneuriat en sortant constamment de sa zone de confort. Il va falloir être en forme et bien entouré ! L’entrepreneur solitaire sera nettement désavantagé au profit des équipes entrepreneuriales, multi-compétences, multidisciplinaires et multi-réseaux. D’où l’importance de développer la force de la mobilisation, et la capacité de construire des idées et des projets en équipe. Ce n’est pas donné à tous les chefs de « partager » leur vision. Pour plusieurs, c’est extrêmement exigeant sur le plan de la communications et de l’égo.
Nous devrons être dirigés des leaders authentiques et inspirés
L’économie va vite… Comment nos écosystèmes de soutien à l’entrepreneuriat peuvent suivre à ce rythme ? Honnêtement, c’est bien connu, le secteur privé et le secteur public ne vont pas à la même vitesse. Comment des organisations qui ont des structures très lourdes peuvent-elles être pro activement à jour dans leurs services pour des entreprises qui iront deux fois plus vite ?
Comment avoir l’acuité stratégique requise et la bonne vision ? Avec une gouvernance allégée et une capacité de décision courageuse ! Avec les facilités de communication, on peut penser qu’il y aura moins de place aux décisions politiques et intéressés. On peut facilement imaginer qu’en 2030, les données acquises par l’I.A. parleront très fort et guideront davantage nos choix politiques et économiques. Cela dit, on n’a pas de temps à perdre !
Dans la vision 2030, nous devrons être dirigés des leaders authentiques et inspirés. Nous pourrons intraprendre pour conquérir la planète et la teinter du meilleur de ce que nous sommes. Entre temps, nous avons tous de l’ouvrage !