Démissions et licenciements : état des lieux.vC’est la pause-déjeuner. À l’abri des regards curieux de vos collègues, vous parcourez les nouvelles offres d’emploi disponibles sur Indeed. Certaines sont alléchantes, d’autres un peu moins. Une vous attire particulièrement l’œil. Vous la sauvegardez pour plus tard. Après tout, rien ne coûte d’envoyer votre CV…
Songer à quitter son boulot, c’est la tentation de millions de Français tous les jours. Fini le temps où les employés étaient fidèles à la même boîte toute leur vie. Le « job hopping » est à la mode. Avec des dizaines de sites listant les toutes dernières offres d’emploi, il est naturel pour beaucoup de se demander si l’herbe est plus verte ailleurs.
Quitter un boulot, bon gré mal gré, n’est pourtant jamais anodin. Cela nécessite un important investissement personnel, et souvent la volonté de prendre des risques ou d’affronter la peur de l’inconnu. Encore plus lorsque vous devez pousser la porte contre votre gré, comme dans le cas d’un licenciement. Comment les actifs français vivent-ils ces tournants dans leur carrière ? Démissions et licenciements : état des lieux, les équipes de Zety les ont interrogés.
Démissionner, c’est à la mode, courant, normalisé et accepté…
Fin 2021 et début 2022, les démissions en France ont atteint un chiffre historiquement
haut : 520 000 démissions par trimestre. Selon le Dares, cette tendance tend à se confirmer pour l’année 2023. Les actifs français, plus que jamais, se décident à rendre le tablier et étendre leurs horizons professionnels. Comment sont donc vécus ces départs ? Explorons le sujet.
L’enquête menée par Zety confirme cette banalisation de la démission : 93 % des actifs français ont, au cours de leur vie, quitté un boulot. Comment se sentent-ils après avoir poussé la porte ? Plutôt bien. 53 % des personnes interrogées déclarent se sentir
« heureux » après avoir envoyé leur lettre de démission. Après tout, personne ne quitte un boulot sans raison : travail ennuyeux, ambiance au bureau qui laisse à désirer, chef qui nous court sur le haricot…
Il est tout de même intéressant de noter certaines disparités selon les secteurs d’activité ou modes de travail.
Les actifs les plus satisfaits de leur départ sont ceux qui ont un travail à distance : cela peut être dû au fait qu’ils se sentent moins attachés à leur entreprise actuelle et ont moins de tabou à aller voir ailleurs.
À l’inverse, les travailleurs français les plus susceptibles d’être déprimés à la suite d’une démission sont ceux ayant une expérience professionnelle limitée : probablement la peur que leur maigre CV ne suffîse pas à décrocher un nouvel emploi. Les actifs du monde des affaires et de la finance semblent aussi être plus susceptibles d’avoir le blues après avoir quitté leur boulot. Sont-ils inquiets de ne pas gagner le même salaire ailleurs ?
De manière générale, les actifs français ne sont tout de même pas très éprouvés par leur départ : 62 % d’entre eux en sont même fiers. Le tabou de la démission semble aussi disparaitre, puisque 75 % des interrogés déclarent avoir partagé leur départ avec leur famille et amis. Sur le marché du travail actuel, démissionner semble donc bien être courant, normalisé et accepté. En est-il de même pour les licenciements ?
Le licenciement reste toujours dramatique
Au premier trimestre 2023, 262 000 personnes ont été licenciées en France. Cela revient à plus d’un million de Français au cours de cette année. Se faire virer n’est pas une partie de plaisir, et les personnes interrogées partagent ce sentiment : 58 % d’entre elles ont peur que ça leur tombe dessus. Perdre son emploi, surtout à une époque où le taux de chômage s’élève à 7 %, a de quoi donner les chocottes. Pour certains, cette peur est tellement tenace qu’ils ont en plus peur que la maladie, et même plus peur que la mort ! Cela peut sembler excessif, mais la perte d’emploi peut avoir des conséquences désastreuses sur la vie d’un individu, et cela non pas seulement dans sa vie professionnelle, mais également personnelle. C’est sans doute pour cela que 75 % des personnes interrogées avouent avoir honte d’avoir été viré et que plus de 30 % d’entre elles l’ont même caché à leurs proches.
Une nouvelle rassurante néanmoins : la majorité des personnes licenciées en France l’ont été en raison d’une faute grave. Alors si vous êtes un bon collaborateur et que vous vous tenez à carreau, vous n’avez vraiment pas de quoi vous inquiéter.
Conclusion : quitter son boulot, bon gré mal gré, est en général bénéfique
Démissions et licenciements, l’état des lieu montre que démissionner a le vent en poupe, et se faire licencier reste une cause d’anxiété. Afin de juger correctement ces deux scénarios, il est donc important de prendre un peu de recul. Les équipes de Zety ont ainsi invité les interrogés à réfléchir à leurs licenciements et démissions en examinant leur impact sur leur carrière à long terme.
La bonne nouvelle, 67 % des démissionnaires et 60 % des licenciés déclarent qu’au final ce départ fût bénéfique à leur carrière. De quoi donner confiance à ceux qui songent à pousser la porte, ou à ceux qui s’inquiètent pour leur futur à la suite d’un renvoi forcé. Quitter un boulot, bon gré mal gré, est en général bénéfique.