La fraude aux paiements est un casse-tête quotidien pour toutes les entreprises, et plus particulièrement pour leurs équipes financières. Malgré les appels à la prudence et au respect de règles et conseils de bon sens, elle devient de plus en plus sophistiquée, renforçant la nécessité d’utiliser au mieux les avancées technologiques : ainsi il en va du machine learning et de l’ouverture toujours plus grande des données bancaires qui peuvent servir de levier pour des paiements toujours plus sécurisés.  

La fraude, un fléau qui ne connaît pas la crise

Au début de l’été, une vaste enquête du service statistique du ministère de l’Intérieur révélait que les fraudes et escroqueries aux moyens de paiement sont en forte augmentation en France, avec une progression du préjudice subi par les particuliers de + 64 % sur la période 2016-2023. Selon cette même enquête, les entreprises ne sont pas en reste, les pertes subies par les personnes morales étant estimées à 800 millions d’euros en 2023. Un chiffre bien en deçà de la réalité, puisqu’il se base exclusivement sur les déclarations des entreprises ayant déposé plainte

Une attention de tous les instants

La lutte contre la fraude est un combat permanent rendu d’autant plus rude que la créativité des fraudeurs est sans limite : fraude à l’usurpation d’identité lorsqu’un payeur malveillant utilise des coordonnées bancaires volées ou achetées, phishing, fraude au faux fournisseur, arnaque au Président, ingénierie sociale ou faux ordre de virement bancaire, tous ces types de fraude mettent en évidence le besoin de formation, d’information et de sensibilisation. Un besoin qui, s’il n’est pas satisfait, peut finir par exposer et fragiliser l’ensemble de l’entreprise. Car au-delà du DAF et de ses équipes, c’est l’ensemble des collaborateurs, du top et mid-management jusqu’aux employés qui sont concernés. La lutte contre la fraude doit être considérée comme un sujet structurant et transverse à l’ensemble des métiers et équipes de l’entreprise.

Les paiements open banking ou le choix de la sécurité « by design »

Dans cette lutte, les équipes finance peuvent s’appuyer sur le cadre technologique de l’open banking, qui oblige les banques, avec le consentement de leurs clients, à ouvrir leurs données à des tiers via des API sécurisées. L’un des outils qu’elles peuvent utiliser est le paiement open banking, également connu sous le nom de paiement de compte à compte. Il s’agit de paiements effectués directement d’un compte bancaire à un autre et qui sont sécurisés de par leur conception (« by design »). Ils le sont de deux manières : tout d’abord, l’open banking permet la vérification des comptes, un processus par lequel une entreprise peut s’assurer que la personne qui prétend avoir accès à un compte bancaire y a effectivement accès. Deuxièmement, les paiements ne peuvent être autorisés que par l’intermédiaire de plateformes bancaires en ligne, de sorte que pour effectuer un paiement dans le cadre de l’open banking, le payeur doit passer par une sécurité de niveau bancaire, telle que Face ID ou la vérification des empreintes digitales. Cela empêche un fraudeur d’entrer des données de paiement volées et est donc extrêmement sécurisant pour le payeur. Autre argument en faveur de l’open banking : en payant directement avec son compte bancaire, nul besoin de saisir ses coordonnées de paiement sur un site web inconnu qui pourrait être piraté pour de futures fraudes.

Les nouvelles technologies, des alliées pour agir au quotidien

Forme d’IA, le machine learning, ou apprentissage automatique, peut par ailleurs s’avérer très utile pour épauler les entreprises dans leur lutte contre la fraude au paiement. Les algorithmes peuvent analyser des milliards de transactions pour repérer des schémas récurrents de fraude et fournir nombre d’autres informations qui les aident à la détecter et à la prévenir. Les systèmes intelligents permettent également aux équipes financières de définir des paramètres personnalisés pour leurs outils de lutte contre la fraude afin qu’ils correspondent à leur tolérance au risque. De plus, ces solutions sont conçues pour s’adapter au fil du temps en fonction de l’évolution des comportements des payeurs à risque ou des fraudeurs et de leurs changements de tactiques. Ces innovations technologiques sont de bonnes alliées, car elles sont la promesse de plus de réactivité, de scalabilité et d’agilité nécessaires à une lutte efficace contre la fraude.

Au début de l’été, plusieurs campagnes de sensibilisation – dont celles lancées par le ministère de l’économie et des finances et l’Observatoire de la sécurité des paiements, ainsi que celles lancées par de nombreuses banques partenaires des Jeux olympiques – ont appelé les particuliers et les entreprises à être plus vigilants face aux tentatives de fraudes aux paiements. A n’en pas douter, les nouvelles technologies couplées à une prudence maximale et au respect de règles de bon sens peuvent contribuer à les mettre hors-jeu.
Contre la fraude aux paiements Depositphotos_Dmyrto_z




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Alexandra Chiaramonti, Directrice Générale Europe du Sud chez GoCardless
Après plusieurs expériences aux États-Unis, elle devient directrice de clientèle chez Yahoo! à Paris pendant 2 ans puis rejoint l'aventure Criteo comme international sales manager en 2010, puis comme director of product rollout and global advertiser strategy. Elle y assure le développement l'offre à l'échelle internationale en ouvrant plusieurs marchés (Chine, Japon, Singapour, Australie, Brésil). Par la suite, elle rejoint Teemo comme VP sales et devient rapidement managing director pour gérer toutes les relations commerciales (éditeurs, annonceurs, agences). En juin 2019, elle rejoint comme CEO GoBeep (ex Bubbles), adtech pour le retail et la grande distribution à l'origine du concept du "drive-to-purchase". Depuis août 2021 elle est Directrice Générale Europe du Sud pour GoCardless, leader mondial de la fintech dans les paiements de compte à compte. GoCardless simplifient l’encaissement des paiements pour ¨+ de 75 000 entreprises, traitant + de 30 milliards de $ dans + de 30 pays.