Un grand commis de l’Etat, X énarque, inspecteur des finances
École polytechnique et École nationale d’administration, il choisit l’Inspection des Finances. Chargé de mission puis conseiller technique auprès du ministre de l’économie et des finances, Valéry Giscard d’Estaing, il dirige le cabinet de René Monory et contribue à la modernisation du marché des actions de Paris.
Bâtisseur de la 1ère banque d’Europe, 4ème au monde
Il quitte l’Administration pour rejoindre le Crédit Commercial de France en 1982, conduit sa privatisation puis celle de la Banque Nationale de Paris (1993), devenue BNP Paribas en 2000, qu’il préside de 1993 à 2003. Il modernise la BNP, assure sa pérennité et saisit des opportunités de développement à la création de l’euro. Il lance une double offre publique d’échange sur la Société générale et Paribas. Il échoue sur la Générale et réussit celle sur Paris créant la BNP Paribas. A son initiative le poste de président et celui de directeur général sont séparés. Il nomme Baudouin Prot Directeur général et assume les fonctions de président du conseil d’administration. Une présidence menée tambour battant pour faire de la BNP la première banque d’Europe, étant pourtant 5ème réseau en France derrière le Crédit agricole, le groupe Banque populaire-Caisse d’Epargne, le Crédit mutuel-CIC… Un groupe de dimension planétaire, 4ème entreprise du secteur bancaire au monde, présent dans 85 pays plus de 205 000 collaborateurs, 1ère entreprise française. Pour lui ce qui est bon pour BNP Paribas est bon pour la France !
Filiales : L’Atelier BNP Paribas, Cetelem, BancWest, BNP Paribas Fortis, BNL, Banque de Bretagne, Cortal Consors, BNP Paribas Real Estate, BNP Paribas Cardif, BNP Paribas Leasing Solutions, Arval, BGL BNP Paribas, Ukrsibbank, BICI Afrique, BMCI…
Une capitalisation de 64 milliards d’euros en 2014, + de 91,16 milliards de chiffre d’affaires et un résultat net en diminution de 26 % de 4,83 milliards d’€ en 2013.
Un bilan en demi teinte
Le 30 juin 2014, BNP Paribas est condamnée à payer une amende de 8.9 milliards de dollars dans le cadre de la violation du droit des transactions en dollars avec des pays sous embargo. Cette affaire a précipité le départ de Benoît Prot qui dirigeait déjà l’établissement au moment des infractions entre 2002 et 2011, en duo avec Michel Pébereau. On ne peut décrire le parcours de ce haut fonctionnaire, brillant intellectuel au tempérament froid, sans citer le rapport qui porte son nom, le rapport Pébereau sur la dette publique. A la demande du ministre des Finances Thierry Breton en 2005 Michel Pébereau anime une commission d’experts. Le constat : de 1980 à 2004, la dette s’est multipliée par 5 et atteint 1067 milliards d’euros fin 2004, le remboursement des intérêts 40 milliards, auxquels il faut ajouter les prévisions de dettes liées aux engagements de l’État, comme la retraite des fonctionnaires, soit au total plus de 2000 milliards d’euros. Le rapport préconise de renverser la tendance par un certain nombre de mesures notamment l’affectation des recettes exceptionnelles, la poursuite de la réforme des retraites, la réduction des dépenses inefficaces, le réexamen des dépenses de l’État, la simplification de l’organisation administrative, une politique plus moderne des ressources humaines des administrations, l’utilisation des départs à la retraite pour supprimer les sureffectifs. Si le rapport a bien posé le diagnostic et fait des recommandations, force est de constater 9 années plus tard qu’elles n’ont pas été suivies.
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Un homme d’influence et de réseau
Parallèlement à son activité de banquier, il enseigne à l’Institut d’études politiques de Paris : maître de conférences, professeur, il devient président du conseil de direction de l’établissement, et à la suite du rapport sur la gestion de l’Institut par la Cour des comptes, relevant « une gabegie d’argent public et de nombreux dysfonctionnements » qui vise en particulier la gouvernance, sa démission est demandée par l’assemblée générale des personnels de Sciences Po. Il a été considéré comme le conseiller le plus influent auprès du président Nicolas Sarkozy pour la politique financière, aujourd’hui il préside le Conseil d’administration de la Fondation ARC, le Centre des professions financières, est membre du Haut Conseil de l’éducation, représentant de l’État au conseil d’administration d’EADS, administrateur de Total, Saint-Gobain, Lafarge, EADS NV (Pays-Bas), BNP Paribas SA (Suisse), Pierre Fabre Participations, membre du conseil de surveillance d’Axa, de la Banque marocaine pour le commerce et l’industrie (BMCI) ou encore au comité consultatif de l’Autorité monétaire de Singapour ou de la Réserve fédérale de New York.