« Ne pas faire supporter à la collectivité le prix de ma tranquillité »
Fleur Pellerin a décidé de démissionner de la Cour des comptes et de la fonction publique pour pouvoir se consacrer pleinement à la création de sa nouvelle entreprise, Korelya, dont l’objet est d’accompagner les investisseurs coréens en France, notamment vers les entreprises des nouvelles technologies. Il lui est désormais impossible de revenir en arrière et de réintégrer la sécurité douillette des hautes fonctions de l’État. Dans une lettre écrite à François Hollande, elle explique « ne pas vouloir faire supporter à la collectivité le prix de sa tranquillité » (source : le JDN). Dans la foulée, la Haute Autorité de la transparence de la vie politique a également validé l’absence de conflit d’intérêts dans le choix de sa vie professionnelle. Feu vert pour l’ex-ministre de la Culture. Elle se lance !
Des rues de Séoul à l’ENA
Née en 1973 à Séoul, Fleur Pellerin est abandonnée dans une rue juste après sa naissance. À l’âge de 6 mois, elle est adoptée par une famille française, Annie et Joël Pellerin, et c’est avec eux qu’elle va passer sa jeunesse en banlieue parisienne, à Montreuil. La famille déménage à Versailles lorsque Joël Pellerin monte une entreprise de distribution de matériel de recherche médicale. Aurait-il transmis à Fleur le gène entrepreneur ? Dans tous les cas, la jeune fille est brillante. Elle passe haut la main le Bac scientifique puis intègre l’Essec, Science Po Paris et enfin l’ENA (promotion 1998-2000). Son classement lui permet de choisir sa voie,et en 2003, elle devient magistrate et conseillère référendaire auprès de la Cour des comptes. En 2007, elle rejoint Rachida Dati et Rama Yade dans l’association Le Club du XXIe siècle, dédié à la diversité et à l’égalité des chances, dont elle prend la présidence en 2010.
4 années ministre soldées en 4 minutes : Fleur Pellerin tombe de haut
Son parcours politique commence réellement en 2012 lorsqu’elle rejoint l’équipe de campagne présidentielle de François Hollande pour devenir responsable du Pôle Société et Économie numérique. Elle est ensuite nommée ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Économie numérique puis, dans le gouvernement de Manuel Valls, secrétaire d’État chargée du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l’étranger. Enfin, en août 2014, lors du deuxième gouvernement de Manuel Valls, elle devient ministre de la Culture et de la Communication, poste pour lequel elle se donne corps et âme. En février dernier, elle est pourtant évincée du gouvernement. Fleur Pellerin, très investie dans sa mission politique, tombe de haut et se dit « choquée » par cette décision.
« Ces quatre années au gouvernement, à l’Économie numérique, puis au Commerce extérieur et enfin à la Culture, ont été soldées en quatre minutes. Dire que je n’ai pas accusé le coup, que je n’ai pas été choquée par la nouvelle serait mentir » explique-t-elle à L’Obs. Les ragots et bruits de couloir vont bon train. Frédéric Cuvillier, ancien ministre des Transports, raconte même qu’elle aurait été évincée sous l’influence de Julie Gaillet, maîtresse du Président. Loyale, Fleur Pellerin affirme ne pas y croire une seconde. Elle préfère rebondir vite. « Je suis et je resterai une militante du changement, affirme-t-elle, avant d’ajouter ne pas pouvoir imaginer une seconde ne pas jouer un rôle dans le destin de ce pays. » (Déclaration pour L’Obs). Joli coup pour l’ex-ministre désormais pleinement dans le monde du business !