Dans les 30 premières secondes d’un échange, votre attitude, entendez votre communication non verbale, détermine l’opinion de votre interlocuteur sur vous. A un journaliste qui demandait à Louis Jouvet, à la fin de sa carrière : « Monsieur Jouvet, avez-vous toujours le trac ? », il répliqua de manière très fine : « Bien sûr, mais aujourd’hui, ça ne se voit plus. » Vous devez maîtriser les messages envoyés par vos expressions du visage, vos silences, gestes, postures, expressions faciales, ton de la voix, rythme d’élocution, vêtements… Communication non-verbale : décoder pour mieux convaincre par une coach en image personnelle.
A compétence égale, la présentation fait la différence
Voici un exemple qui m’a interpelée. Une amie, Marta, juge d’instruction, devait recruter un autre juge pour compléter une équipe de travail. Elle reçoit trois personnes avec le même diplôme de magistrat : la première entre dans la pièce à pas timides, la tête légèrement baissée, et salue à voix basse (Très bonne évaluation technique) ; la deuxième se présente, sûre d’elle, la tête haute, le pas pressé, la voix forte (Excellente évaluation technique); la troisième arrive d’un pas assuré, le regard direct et le sourire (Evaluation technique un peu moindre, mais tout à fait satisfaisante). C’est elle que Marta sélectionne pour cette mission collégiale, elle ne recherche pas une pointure hors pair, mais juste une personne compétente, pas timide qui s’intègre facilement au groupe, pas trop fière pour éviter qu’elle ne prenne l’ascendant sur les autres intervenants.
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Identifiez les qualités que l’on attend de vous
Lorsque vous ne connaissez pas votre interlocuteur, je vous conseille d’adopter une attitude neutre. Tenez-vous droit, épaules relâchées, bras et mains le long du corps, la tête haute, le visage ouvert grâce à une expression détendue, un sourire naturel. Le regard doit être franc et direct, droit dans les yeux. Si cela vous gêne, une astuce, regardez votre interlocuteur entre les sourcils, c’est comme si vous le regardiez dans les yeux.
Le langage du corps doit faciliter, voire amplifier la compréhension du message oral
La démarche doit être déterminée et souple, les pas assez grands, sans claquement des talons. Il faut éviter impérativement les petits pas pressés qui donnent une impression de stress et peuvent agacer les personnes qui vous entourent.
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Le manque de contact visuel,
Une mauvaise posture,
L’absence de sourire,
Une poignée de main faible ou trop puissante,
Gigoter sur votre chaise,
Jouer avec quelque chose sur la table,
Croiser les bras,
Toucher vos cheveux ou votre visage,
Faire trop de mouvements des mains.
Les gestes parasites sont révélateurs d’un état de stress, d’angoisse, de sensations que vous ne devez absolument pas laisser paraître !
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La voix, un révélateur précieux de vos émotions
C’est un puissant outil d’optimisation du discours. Les hommes et les femmes politiques, les orateurs quels qu’ils soient, l’ont bien compris. Ils affûtent leur voix comme une arme fatale de conviction et de séduction. Comme pour une partition musicale, il convient de jouer sur l’intonation, le rythme, le volume, le débit, les pauses.
J’écoutais, à l’occasion d’une émission télévisée, François Fillon, qui présentait son programme, j’ai regretté sa tournure vocale, sa manière monocorde qui ne met absolument pas en valeur ses mots et n’est pas représentative de la force de son engagement.
Eric Bouf, fondateur de la société de formation Kwadrys, illustre la présence vocale, par l’acronyme RAVIR, « respiration, articulation, vitesse, intonation, rythme. »
La pause (respiration) est un élément majeur qui vous permet de respirer, de chercher les mots, de mettre en évidence vos idées, de temporiser avant d’énoncer avec précision et justesse un point fort de votre allocution. François Mitterrand, une fois président, ménageait un grand nombre de pauses qui lui donnaient une stature stable et réfléchie.
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