Couturier, designer, photographe, réalisateur et éditeur allemand… Karl Lagerfeld est parfaitement représentatif de la génération “slasheur”, qui multiplie les activités professionnelles. A 78 ans, il a largement dépassé l’âge moyen des slasheurs, calqué sur celui de la génération Y. Cela confirme sa réputation de précurseur. Adoré ou décrié, il est partout : impossible d’ouvrir un magazine ou de consulter un blog mode sans qu’au moins une phrase lui soit consacrée, quitte à friser l’overdose. Le couturier a un sacré parcours.
Né à Hambourg en 1933 de parents commerçants plutôt aisés, en 1953 Karl Lagerfeld et sa mère quittent l’Allemagne pour s’établir à Paris. Elève dans une école privée, puis au lycée Montaigne, il travaille en tant qu’illustrateur dans le domaine de la mode. 1954, il s’installe à Paris notamment au 7 quai Voltaire dans un hôtel particulier. Il remporte le premier prix du concours du « Secrétariat international de la laine » dans la catégorie manteau, organisé par la marque Woolmark, ex-æquo avec Yves Saint-Laurent. Le couturier Pierre Balmain, membre du jury, le remarque et le recrute comme assistant de 1955 à 1962. 1959, il est nommé directeur artistique chez le couturier Jean Patou. Peu de temps après, il choisit de mener une carrière de styliste indépendant contractuel et crée des collections de mode pour la France, l’Italie, l’Allemagne et le Japon. 1963, Karl Lagerfeld innove en instaurant le prêt-à-porter et les accessoires de la marque de mode Chloé jusqu’en 1983. 1965, il travaille également pour la maison italienne Fendi à Rome dont il crée le logo. 1983, il est nommé directeur artistique pour l’ensemble des collections haute couture, prêt-à-porter et accessoires de la maison Chanel à l’époque près de la fermeture complète. Il redonne une seconde vie à Coco disparue en 1971. Dans les années 1980, pour réincarner la marque il choisit comme égérie le mannequin Inès de la Fressange qui sera la première à signer un contrat d’exclusivité avec une maison de haute couture et à devenir une vedette de l’histoire de la mode. Son esthétique est dessinée avant tout sur des contrastes noir/blanc, deux couleurs à la base du style Coco Chanel.
1984, il crée avec un succès relatif, sa propre maison de prêt-à-porter, la marque « Karl Lagerfeld », avenue des Champs-Élysées. 1991, à nouveau nommé directeur artistique chez Chloé il redore la marque en plein déclin. Prix international du Conseil des créateurs de mode américains, en 1998, il ouvre la Lagerfeld Gallery, rue de Seine, vouée à la photographie avec, en sous-sol, une collection dessinée par lui et fabriquée en Allemagne.
En avril 2000, pour honorer une dette fiscale, il se sépare de l’extraordinaire collection de tableaux, de meubles et d’objets d’art français du XVIIIème siècle réunie en fin connaisseur. Christie’s propose à Monaco l’ensemble de la collection, ces ventes figurant depuis parmi les plus célèbres enchères du xx siècle.
Il reçoit en 2002 le prix Geoffrey Beene du Conseil des créateurs de mode américains. 2004, il crée une collection saisonnière de prêt-à-porter exclusive pour H&M : elle est vendue en quelques minutes. Fâché du peu de vêtements mis à disposition dans les magasins et des clients repartis bredouilles, il a cette phrase : « Je trouve pénible que H&M ait contrarié tant de gens. C’est du snobisme dans l’antisnobisme. ». Au fil de sa carrière, le styliste a également signé plusieurs costumes pour le monde du spectacle : opéra de la Scala de Milan, opéra de Florence, ballets de Monte-Carlo. Au cinéma, on lui doit les tenues extravagantes du film Talons aiguilles de Pedro Almodóvar et celles de Callas Forever de Franco Zeffirelli. Il dessine également les tenues des tournées de Kylie Minogue et Madonna. 2007, Karl Lagerfeld signe une nouvelle ligne K par Karl : cette collection décline l’esprit Denim chic (de Nîmes) dans des allures urbaines.
2009, il pose sa voix dans le morceau Rondo Parisiano du groupe de musique électronique SomethingALaMode qui a composé celle de son défilé « Chanel Croisière » en mai de cette même année. Il habille une édition prestige du Petit Larousse illustré. En plus d’être couturier, ce « dilettante professionnel », crée dans la photographie avec de nombreux livres se rapportant à cet art. L’architecture, le corps humain et l’univers du luxe sont des thèmes qui lui sont chers ; à Paris, il est propriétaire de la Librairie 7L et d’une maison d’édition du même nom. En 2010, il est fait Commandeur de la Légion d’honneur par Nicolas Sarkozy, il a jusque-là refusé tout signe de distinction. Durant cette année, il photographie lui-même six silhouettes pour le catalogue automne-hiver 2010 – 2011 des 3 Suisses, rhabille une bouteille Coca-Cola Light à son effigie et « relooke » le journal Libération du 22 juin 2010. Il s’associe avec Optic 2000 pour créer 55 modèles de paires de lunettes, dessine le nouveau maillot de l’équipe de France de football.
Egérie de la publicité Volkswagen et réalisateur d’une série pour l’agence Magnum, il présente le mariage de Catherine Middleton et du prince William avec Stéphane Bern et Marie Drucker, illustre le calendrier Pirelli de cette année, réalise une 4ème petite collection de 15 pièces pour la marque Hogan en fin d’année, et devient rédacteur en chef du journal Metro du 6 février 2012. Cette même année, il crée une nouvelle marque en vente exclusivement sur Internet, nommée KARL. (Source Wikipedia)