En 2016, le nombre d’accidents du travail reste stable et les maladies professionnelles poursuivent leur diminution (Source Bilan 2016 CNAMTS). Pour autant, les troubles musculosquelettiques restent la 1ère des maladies professionnelles pouvant entraîner des incapacités de travail temporaires ou permanentes et depuis quelques années, la problématique des risques psycho-sociaux a émergé, dont les cas reconnus de maladie professionnelle ont augmenté de 40% entre 2015 et 2016.
Une démarche partagée par la direction et les équipes opérationnelles
Au commencement d’une démarche de prévention réside une prise de conscience d’une problématique et de la nécessité de « faire quelque chose ». Toutefois, la conduite du changement ne s’improvise pas et doit être menée avec bienveillance et de manière collective. Avant tout, il est primordial que le comité de direction ainsi que tous les managers s’approprient le projet pour le partager avec les équipes opérationnelles. L’ergonome intervient pour entraîner toutes les parties prenantes avec des comités de pilotage réguliers.
La nécessité de l’audit de santé au travail
Aux côtés d’autres spécialistes, l’ergonome améliore les situations de travail et d’usage. Le diagnostic est établi à partir d’une analyse approfondie sur le terrain. Une étape essentielle qui permet d’évaluer le fossé entre travail prescrit et travail réel, d’identifier l’impact du contexte de travail et du contenu du travail sur la santé des collaborateurs et la qualité de la production. L’objectif étant de dénouer les dysfonctionnements sur la vie de l’entreprise, de comprendre pour améliorer. A l’issue et comme évoqué précédemment, l’ergonome propose et fait émerger du terrain des solutions. Il peut s’agir de mettre en place une formation sur un nouvel équipement, de modifier un planning de travail de façon à réduire certaines contraintes et à favoriser l’entraide ou de proposer du matériel qui permet d’adopter une meilleure posture. Autant de solutions que de situations de travail rencontrées : le diagnostic permet d’accéder à la singularité de chaque situation et de proposer des mesures sur tous les aspects du travail pouvant être améliorés.
Faire confiance à l’expertise de ses collaborateurs
L’entreprise doit donner les ressources à ses salariés pour faire face aux contraintes et surtout faire confiance à chacun sur l’expertise qu’il a de son métier et de ses aléas. L’une de ces ressources précieuses s’appelle la marge de manœuvre : il est en effet indispensable que les salariés disposent d’un certain degré d’autonomie dans l’exécution de leur travail, pour ajuster leur geste ou l’organisation de leurs tâches, utiliser un outil,… Ce sont ces régulations faites dans le vif de l’action qui permettent de faire face aux aléas et à certaines contraintes. Cela implique que les procédures soient assez souples et n’enferment pas dans une seule méthode. Il faut également instituer des occasions de parler de son travail, autre ressource à favoriser. En somme, considérer ses collaborateurs comme des experts.
L’animation continue de la prévention santé en entreprise
A la suite à l’intervention de l’ergonome, la démarche de prévention santé doit être animée et se poursuivre dans le temps. Elle participera au bien-être des collaborateurs et donc à la fidélité à l’entreprise. Savoir où sont les risques et les évaluer : soit avec une personne ressource en interne, soit en se faisant accompagner. Se doter d’un outil de suivi de la santé au travail et inscrire les indicateurs de la santé comme ceux de la sécurité dans son tableau de bord pour piloter son entreprise.
