Le quartier financier de Londres est en effervescence depuis la récente nomination d’Alison Rose à la tête de la prestigieuse Royal Bank of Scotland (RBS). Il s’agit de la première femme à diriger une grande banque britannique et ses ambitions sont clairement affichées en faveur de la mixité dans le secteur financier.
Dans l’incertitude de l’impact du Brexit
Après un sauvetage ultra médiatisé engendré par la crise financière et plus de 10 ans de restructuration profonde, la Royal Banque of Scotland (RBS) voit Alison Rose, 50 ans, arriver à sa tête pour succéder à l’ancien PDG Ross Mc Ewan. Si la crise des subprimes est derrière elle, la nouvelle PDG devra faire face à des challenges de taille, notamment l’incertitude économique liée au Brexit. La RBS ayant largement diminué ses activités de banque d’investissement (elles représentent aujourd’hui moins de 10 % du chiffre d’affaires), elle s’avère de plus en plus dépendante de l’économie britannique et, de fait, extrêmement vulnérable en cette période de Brexit. Alison Rose expliquait d’ailleurs qu’elle s’attendait à subir « un énorme impact » dans les mois à venir.
Prêts immobiliers et banques en ligne : les défis d’Alison Rose
En parallèle, d’autres combats tout aussi ardus attendent Alison Rose, notamment la concurrence sur les prêts immobiliers ou encore l’arrivée des banques en ligne et des nouvelles technologies de transfert d’argent qui cassent les codes du secteur bancaire traditionnel. La PDG expliquait lors de sa nomination : « l’industrie fait face à une série de défis, entre les incertitudes économiques et politiques persistantes en passant par les changements de comportements et d’attentes des consommateurs, déclenchés par les avancées technologiques rapides. »
27 ans de carrière dans la banque et la finance
Malgré ces menaces, le président du conseil d’administration de la RBS Howard Davies s’est dit pleinement confiant comme il l’a expliqué au sein d’un communiqué de presse : « Je suis enchanté que nous ayons nommé Alison nouvelle directrice générale. Elle apporte son expérience très complète et son historique de succès lors de ses précédents postes. » Alison Rose possède effectivement une expérience de 27 années en banque et finance. En 1992, après un baccalauréat en histoire obtenu à l’Université de Durham, elle intègre le programme d’études de la National Westminster Bank, célèbre banque de détail britannique. Elle commence en tant que stagiaire, valide son diplôme puis elle monte progressivement les échelons au sein de la banque, jusqu’à diriger l’une de ses filiales. En février 2014, elle est nommée membre du comité exécutif de la RBS puis elle est embauchée à la tête du volet commercial et banque privée. Elle lance alors un plan visant à recruter davantage de femmes aux postes décisionnels de la banque.
Une femme engagée dans la mixité professionnelle
De manière générale, Alison Rose se bat pour la diversité dans le secteur de la finance, c’est dans ce contexte qu’en 2018 le gouvernement britannique la choisit pour mener un rapport sur les obstacles rencontrés par les femmes créatrices d’entreprises. Son document d’orientation, le « Alison Rose Review of Female Entrepreneurship » est publié par le gouvernement en mars 2019.
Avec cette évolution de carrière et à seulement 50 ans, Alison Rose va donc diriger plus de 12 000 collaborateurs de la RBS. Elle intègre le groupe très restreint des femmes dirigeantes d’une entreprise de la FTSE 100 (les 100 entreprises britanniques les mieux cotées à la bourse de Londres ; l’équivalent du CAC 40 en France). Son salaire de base va s’élever à 1.1 million de livres par an couplé à une allocation en actions fixes et des bonus de performances. « C’est un immense honneur (…) [servant à commencer] un nouveau chapitre pour cette banque », a-t-elle exprimé.
Alison Rose, administrateur de Great Portland Estates (société de développement immobilier et d’investissement), elle siège depuis 2018 au conseil d’administration de la Coutts Charitable Foundation (fondation de lutte contre la pauvreté).