En 2003, Rodolphe Carle s’inspire du modèle de crèche privée britannique pour fonder l’enseigne Babilou avec son frère Édouard. Les deux dirigeants démarrent sur leurs propres deniers avant d’ouvrir le capital aux investisseurs. 15 ans plus tard, Babilou est leader des crèches privées et emploie 6500 personnes.
À Londres, Rodolphe Carle flaire la bonne idée entrepreneuriale
Diplômé de l’ESSEC, Rodolphe Carle commence sa carrière dans la finance auprès de la banque d’affaires Morgan Stanley. Globe-trotter, il intègre ensuite le fonds d’investissement Net Partners basé en Italie puis Global Retail Partners à Londres. C’est au cours de ce dernier poste qu’il découvre le concept de crèche privée dont il doit analyser la faisabilité pour des entrepreneurs britanniques. L’idée fait son chemin d’autant que Rodolphe Carle est jeune papa et quelque temps plus tard, il décide de transposer ce projet d’entreprise à la France qui manque cruellement de moyens d’accueil à destination des enfants de moins de 3 ans.
Un projet en famille et une stratégie toute en douceur
En 2003, Rodolphe Carle rentre en France pour lancer sa crèche privée. Il fonde Babilou avec son frère Édouard, fraîchement diplômé de l’Institut de Commerce et de Gestion Paris XV. Babilou est plus exactement un jardin d’éveil, comme ils l’appellent, basé à Boulogne Billancourt (Hauts-de-Seine). Les deux frères prennent un risque financier en montant le projet avec leurs deniers personnels assortis d’un emprunt bancaire. Un second établissement arrive rapidement, puis un troisième, un quatrième… Tous basés en Ile-de-France pour concentrer les ressources et croître en douceur, sans avoir à procéder à une levée de fonds. La banque continue de suivre les deux frères jusqu’à l’endettement maximum qui donnera le top pour démarrer les levées de fonds. Cette stratégie d’entreprise « de bon père de famille » est initiée par Rodolphe Carle, financier prudent.
Un développement constant et des investisseurs de choix
Le projet de Rodolphe et Edouard Carle arrive au bon moment en France, car en 2004, soit un an après la création de Babilou, la CNAF ouvre ses dispositifs d’aides financières au secteur privé. Les établissements Babilou peuvent être conventionnés, permettant aux familles de bénéficier du même tarif que celui d’une crèche publique. En 2008, le fonds Alpha Private Equity Fund 5 intègre le capital de Babilou à hauteur de 46 %. À partir de cette date, l’entreprise récupère d’autres réseaux de crèches (Tout Petit Monde, Iziy-les-enfants d’abord !, La Ronde des Crèches et Gardierisettes) pour fonder le Groupe Babilou, devenu 1001 crèches en 2010 et composé d’établissements de Groupe Babilou, mais aussi de crèches partenaires. En 2013, Société Générale Capital Partenaires et la Copeba investissent au capital de groupe Babilou. En 2014, la société rachète les crèches 123 solei et acquiert deux crèches belges (Kid farwest et 500 héros). En 2017, le fonds d’investissement international TA Associates rejoint les actionnaires du groupe.
L’ambition de crèches en réseau pour une offre d’hyper-proximité
Aujourd’hui, un peu plus de 15 ans après sa création, Babilou devenu leader des crèches privées en France et en Allemagne emploie plus de 11000 personnes, grâce à ses multiples acquisitions, compte 422 structures d’accueil et plus de 1400 crèches partenaires dans 12 pays. Les fondateurs Rodolphe et Edouard Carle, toujours aux commandes de l’entreprise, ambitionnent un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros d’ici 2020 avec un déploiement encore plus poussé à l’international, notamment vers l’est de l’Europe via le bureau qu’occupe Rodolphe Carle à Munich. La volonté des frères Carles ? Proposer une offre en réseau toujours plus dense pour permettre aux parents d’obtenir une place de crèche correspondant à leur emplacement (sur le trajet entre le domicile et le lieu de travail ou proche de l’un des deux points).