Mohed Altrad né entre 1948 et 1951 en Syrie ne connaît ni son âge exact ni son père. Il grandit dans une grande pauvreté, et vers 17 ans, baccalauréat en poche et fort de résultats scolaires exemplaires, obtient une bourse et part étudier à Montpellier. Aujourd’hui, Mohed Altrad fait partie des grandes fortunes mondiales. Portrait.
De la grande pauvreté à Paris Dauphine
Ce self-made-man d’origine syrienne débarque à Montpellier en 1970 pour suivre des études supérieures. À cette époque, Mohed Altrad, avec 200 francs en poche, ne parle pas un mot de français. Cela ne l’empêche pas de décrocher un diplôme à l’Université de Montpellier suivi d’un doctorat en informatique à l’Université Paris-Dauphine. En 1975, le monde professionnel lui ouvre grand les bras, il est embauché comme ingénieur chez Alcatel puis chez Thomson.
Une petite PME en faillite représente le début de l’aventure
Mais Mohel Altrad cherche plutôt l’aventure professionnelle à la stabilité du salariat. Après ses premières expériences dans l’ingénierie, il passe quelques années aux Émirats Arabes Unis, à l’Abu Dhabi National Oil Company avant de revenir en France pour créer avec un associé une entreprise spécialisée dans l’informatique. Et c’est en 1985, grâce à la vente de ses actifs que Mohed Altrad acquiert une petite PME en faillite située dans l’Hérault et spécialisée dans la fabrication d’échafaudages. Son associé, Richard Alcock, le suit dans le projet. Cet acte sera la première pierre de ce qui deviendra un véritable empire industriel que Mohed Altrad va bâtir pas à pas.
Une stratégie de diversification jusqu’à devenir leader mondial
En effet dès la fin des années 80, la petite PME appelée Altrad voit grand. Le dirigeant décide d’externaliser la vente de ses produits à l’étranger tout en diversifiant ses activités dans la vente d’équipements industriels divers, comme les bétonnières et les brouettes. Plus tard, l’entreprise se lance dans les services tels que la maintenance ou encore l’isolation sur les chantiers. Aujourd’hui, Altrad fait partie des leaders mondiaux de l’industrie avec plus de 43 000 employés et un chiffre d’affaires global de 3.4 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Un club du rugby et des livres
Bien sûr, Mohel Altrad ne s’arrête pas à une carrière de dirigeant industriel. En 2001, il rachète le Montpellier Hérault Rugby qui subit de grandes difficultés financières. Grâce à cette action, le club retrouve rapidement ses lettres de noblesse. Qui plus est, Mohed Altrad écrit, son premier roman s’appelle « Eden, l’Extrême tu éviteras » en 1998, puis en 2003 « Badawi » aux éditions Acte Sud, suivent « L’Hypothèse de Dieu » en 2006 et « La Promesse d’Annah » en 2012.
Une candidature sans étiquette à la mairie de Montpellier
Enfin, désireux de relever de nouveaux défis, Mohed Altrad vient tout juste de poser sa candidature aux municipales de Montpellier, ville qu’il a « envie de servir, qui incarne mon passé, mon présent et mon futur », a-t-il déclaré récemment (interview Les Echos 19 septembre 2019). Son livre de campagne intitulé « Le cœur et l’action » décrit sa volonté politique et son programme détaillé pour ces municipales, revendiqué sans étiquette. Seul français à avoir reçu le titre d’entrepreneur de l’année décerné en 2015 par le magazine Forbes, il se classe en 2018 au 26ème rang des milliardaires français selon Forbes et 30ème selon le magazine Challenge, Chevalier de la Légion d’honneur depuis 2005 et Officier la Légion d’honneur depuis 2014, il a reçu le Grand prix du rayonnement français en 2019.