Les Scop, ou Sociétés coopératives et participatives, ont la cote : la commission des Affaires économiques du Sénat vient d’adopter le projet de loi sur l’économie sociale et solidaire qui comporte des mesures clés pour les entreprises du secteur (associations, coopératives, mutuelles et entreprises sociales). Les entreprises à statut Scop (Société coopérative de production) et à statut Scic (Société coopérative d’intérêt collectif) peuvent être une bonne réponse à la crise car elles bénéficient d’une gouvernance démocratique et d’une répartition des résultats prioritairement affectée à la pérennité des emplois et du projet d’entreprise. Nous reprenons les sept arguments développés par la CG Scop* (Confédération générale des Scop) pour créer une entreprise de ce type.
1 – Avoir un projet collectif
Si vous avez un projet et que vous êtes plusieurs à le porter dans une perspective de développement durable la Scop est faite pour vous ! Son principe : une personne = une voix est inscrit dans ses statuts. Cela est une affaire de conviction : il faut croire aux vertus de l’intelligence collective et faire confiance à ses salariés pour faire de l’entreprise une véritable succes story.
2 -Vouloir partager les profits
Là aussi, c’est une affaire de convictions. Vouloir gagner de l’argent en tant qu’entrepreneur et vouloir le partager équitablement entre ses salariés correspond à une envie plus en plus fréquente. La Scop est une entreprise confrontée comme les autres à l’impératif de profitabilité. Mais son statut coopératif, et donc son principe démocratique change tout par rapport à une entreprise classique : la Scop a un dirigeant élu par les salariés associés. Et ce sont ces mêmes salariés co-entrepreneurs qui la contrôlent. Tous les secteurs d’activité sont concernés : voir la vidéo ci-dessous avec les témoignages des dirigeants d’Alma (édition de logiciels, Rhône-Alpes, 75 salariés), de UTB (BTP, Ile-de-France, 823 salariés), et de Bouyer Leroux (fabrication de briques en terre cuite, Pays de la Loire, 244 salariés).
3 – Transmettre son entreprise à l’heure de la retraite
A l’heure de la retraite, la Scop peut être un moyen pour son dirigeant-fondateur de passer la main à ceux qui ont contribué à développer l’entreprise. Avec aussi l’idée pour celui-ci de péréniser sa société en la préservant de tout démantèlement ou de toute délocalisation. La transformation de votre SA ou de votre SARL classique en Scop n’entraîne pas la création d’une nouvelle “personne morale”, signale la CG Scop. C’est aussi la solution la plus efficace et sûre économiquement, car l’aide des établissements financiers et de capital-risque dédiés aux Scop permet aux salariés acheteurs de vous proposer à vous, propriétaire cédant, un juste prix.
4 – Devenir un co-entrepreneur impliqué
Si votre entreprise se retrouve fragilisée par la retraite du fondateur, le départ des dirigeants, la volonté de retrait des actionnaires majoritaires, ou encore l’absence de repreneur, la création d’une Scop peut être une alternative. Il faut bien entendu que votre entreprise ait des atouts. Reprendre une entreprise en créant une Scop garantit aux repreneurs la motivation et l’implication des personnels. On accepte d’autant mieux un changement de direction quand on y participe. Devenus associés au capital, les salariés co-entrepreneurs prendront leur avenir en main et feront repartir l’entreprise en coopérant activement à la réussite du projet.
5 – Etre ancré dans un territoire
Si votre projet s’inscrit dans un cadre local et concerne des domaines tels que l’éco-construction, les énergies renouvelables, ou encore la sauvegarde d’un patrimoine culturel, le statut Scic (Société coopérative d’intérêt collectif) est fait pour vous. Les Scic sont des sociétés coopératives et participatives, mais leur statut particulier a été pensé pour associer dans une même entreprise utilité sociale et développement durable. Elles permettent notamment d’associer plusieurs types de parties prenantes, en particulier les collectivités territoriales.
6 – Passer en douceur de l’associatif au business
La petite association que vous avez fondée avec d’autres a beaucoup grandi. Elle a développé de nouvelles activités, ouvert de nouveaux chantiers. Votre association est mûre pour un autre statut juridique, plus conforme à son évolution. La Scop est la réponse adaptée car elle n’oblige pas, comme une société commerciale classique à basculer dans une logique de renversement du pouvoir au profit des associés investisseurs, tout en permettant d’ancrer l’association dans l’économie de marché.
7 – Réussir sans diplômes
Si vous n’avez pas de diplôme, vous aurez plus de chances de gravir les échelons hiérarchiques dans une Scop. L’épanouissement dans son métier, la qualification et la formation professionnelle sont dans la vocation même des Scop, signale CG Scop. Elles offrent à tous leurs salariés la possibilité de gagner en responsabilités. Dans la pratique, nombreux sont les exemples de dirigeants ou cadres dirigeants de Scop qui ont réussi leur ascension professionnelle en étant entrés en bas de l’échelle, parfois sans aucun diplôme.
*La CG Scop est le porte-parole du Mouvement Scop auprès des pouvoirs publics et des acteurs politiques, économiques et sociaux. Très active en matière de communication, elle a édité un beau livre de photos mettant en scène les salariés des Scop, intitulé “Ceux qui aiment les lundis” (à lire absolument !).