« Envie d’être à l’initiative
de quelque chose »
D’un naturel dynamique, l’homme a toujours été impliqué dans l’entreprise mais aussi dans la vie de quartier et la préservation de son cadre de vie, par le biais notamment de l’association 9e arrt, qu’il a créée en 1991. Il a aussi développé une structure d’insertion pour les chômeurs de longue durée de son arrondissement. « Je suis manager depuis 40 ans, j’ai toujours travaillé pour d’autres. Et là, j’avais envie d’être à l’initiative de quelque chose », explique Jérôme Perrin qui consacre aujourd’hui 40 % de son temps à Love Your Waste et 60% à son métier d’hospitalier.
« A 61 ans, on peut craindre
de devenir un vieux con »
Concerné depuis bien longtemps par les problématiques de restauration collective mais également de gestion des déchets, l’entrepreneur a d’abord soumis son idée aux élus de son quartier avant de se lancer. Après avoir trouvé un écho favorable, il s’est entouré de cette fameuse génération Y, née avec une souris dans la main. « Dans mon idée, un tel projet ne pouvait se faire tout seul, explique-t-il. J’ai souhaité que la jeune génération s’investisse et s’empare du projet. Et puis, à 61 ans, on peut craindre de devenir un vieux con. Pour moi, l’antidote c’est de travailler avec des jeunes».
Associé à la génération Y
Grâce au réseau de son fils, âgé de 29 ans, Jérôme dégote Tanguy Desandre, 27 ans et Juliette Franquet, 30 ans. Le premier possède une licence de droit et un Master en management environnemental qu’il a obtenu… en Australie ! A des milliers de kilomètres de l’Hexagone, le jeune homme a appris à optimiser la logistique d’une entreprise pour la rendre plus vertueuse et rentable. La deuxième, très engagée dans le commerce équitable et les réseaux de solidarité internationale, diplômée de l’ESC Rennes, a travaillé au service communication d’un média en ligne sur les politiques européennes avant de rejoindre une agence de communication européenne où elle est restée 5 ans et demi. « J’ai subi un licenciement économique en février 2014 mais ça tombait bien parce que j’avais envie de m’impliquer davantage dans un seul projet », raconte la jeune femme.
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Une année de travail bénévole
Durant toute l’année 2014, Jérôme et ses associés ont planché bénévolement sur le business plan, mus par cette belle idée de créer une entreprise innovante, utile socialement, et à fort impact environnemental.
« Nous avons vécu sur nos fonds propres, expose Jérôme Perrin. Le but est d’être à l’équilibre au printemps 2017 ». En intégrant le programme d’accélération SenseCube, les cofondateurs ont été aidés dans la conception du projet et rencontré leur premier « bienfaiteur », Benoît Volatier qui a investi 30 000 euros en mars 2015. Un mois plus tard, les premières expérimentations dans des cantines scolaires du 9ème arrondissement ont été lancées. « Nous travaillons avec 9 écoles élémentaires et maternelles. Nous allons bientôt tester nos méthodes dans les collèges. On commence une collaboration avec L’Oréal et on est en discussion avancée avec Danone », énumère Juliette.
Portée d’une part par la loi Grenelle II qui incite à la mise en place de collectes et de filières de récupération, d’autre part par la loi de transition énergétique pour la croissance verte, la start up intergénérationnelle fait partie des finalistes des Grands Prix de l’Innovation 2015 de la Ville de Paris. A 2 semaines de l’ouverture de la COP 21, elle devrait aussi faire parler d’elle. Jérôme Perrin, qui concédait déjà ne pas dormir beaucoup, va sans doute encore faire « de petites nuits ».
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