Plus fort que Martine Aubry
En tous cas, Carlos Slim, en traitant un tel sujet fait le buzz. Selon la deuxième plus grosse fortune du monde, au cours d’une conférence d’affaires au Paraguay “Les gens vont devoir travailler davantage d’années, jusqu’à leurs 70 ou 75 ans. L’idéal serait de travailler 11 heures par jour, trois jours par semaine“. Son idée n’est pas nouvelle et l’option de travailler plus longtemps fait partie des pistes étudiées pour répondre aux problèmes des retraites dans les années à venir. L’idée généreuse de vouloir améliorer la capacité de travail et la qualité de vie impliquerait une réorganisation complète de nos modes de vie et des organisations. Après travailler plus pour gagner plus, voici travailler moins pour créer plus. Au cours des “XXème rencontres annuelles” de la Fondation “Circulo de Montevideo”, le concurrent de Martine Aubry et de Dominique Strauss-Kahn préconise une semaine de 33 heures pendant au moins 50 ans, et un changement révolutionnaire qui résoudrait le problème de l’allongement de la vie et des déficits des caisses de retraites. En France, la loi prévoit l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans en 2017 pour une durée de cotisation de 41,5 ans pour les personnes nées après 1955. Travailler plus longtemps va dans le sens de l’histoire.
A 60 ans, un cadre a 32 ans d’espérance de vie
Notre régime de retraite par répartition court à implosion à cause du papy-boom, l’allongement de l’espérance de vie et le chômage. Le nombre de retraités explose, les cotisants de moins en moins nombreux plus en plus « chargés ». Le Conseil d’orientation des retraites (COR) prévoit un déficit de 20 milliards d’euros en 2020 et préconise une augmentation de la durée de travail avant la retraite. Le temps de travail a beaucoup baissé ces dernières années à cause des arrivées plus tardives sur le marché du travail et de l’abaissement de l’âge légal de la retraite de 65 à 60 ans. Selon l’OCDE, les hommes arrêtent de travailler en moyenne à 59 ans en 2011 contre 67 ans en 1988. On est encore loin de la projection de Carlos Slim, avec de nombreuses inconnues : qui voudra et pourra travailler si longtemps, quels métiers du fait de leur pénibilité seront exclus du projet ? Y aura-t-il assez de travail à répartir, quelles incidences sur le pouvoir d’achat… En France l’espérance de vie d’un cadre à 60 ans est de 32 ans, les études le montrent : le senior restant plus longtemps bloque un poste que n’aura pas un jeune en période de crise et de chômage.Un taux d’emploi élevé des seniors va avec une baisse du taux d’emploi des jeunes. La croissance et le plein-emploi sont les clés des défis de notre société.
Carlos Slim, 5 à 7 % du PIB mexicain
Carlos Slim, 74 ans, homme d’affaires mexicain, deuxième fortune du monde avec 72 milliards de dollars selon le magazine Forbes 5 à 7 % du PIB mexicain et 10 % de la capitalisation boursière de Mexico. Ingénieur de formation, il débute dans le courtage en immobilier, réalise de belles affaires dans le centre ville de Mexico, acquiert des commerces qu’il développe et de nombreuses entreprises en période de crise. Il fonde un consortium qui achète à l’Etat la société de télécommunications du Mexique (Telmex) sans véritable concurrence qui tient encore aujourd’hui 90 % du marché. Actionnaire de The New York Times et de Apple, il se situe dans la mouvance de Bill Gates et consacre une grande partie de sa fortune à des causes humanitaires dans des fondations et le don des dizaines de milliards de dollars.