Doctolib veut devenir le “Google de la santé”

Une nouvelle startup sur un marché déjà pris

En 2013, Doctolib arrive sur le marché de la prise de rendez-vous médicaux automatisés. À cette époque en France, d’autres acteurs tiennent le haut du pavé, notamment Qare et Mondocteur. La plateforme Doctolib, loin d’être précurseur, rachète Mondocteur en 2018 et qui deviendra une licorne un an plus tard…

3 serial entrepreneurs complémentaires

Le succès de Doctolib tient d’abord à ses fondateurs : Stanislas Niox-Château, diplômé de HEC, Jessy Bernal et Ivan Schneider, ingénieurs diplômés d’Epita. Les trois hommes ont des compétences complémentaires allant de la gestion, au commercial jusqu’aux aspects les plus techniques du concept. Ce sont aussi des serial entrepreneurs, habitués à monter des entreprises, instinctifs quand il s’agit de choisir les personnes avec lesquelles s’allier.
En 2013, Stanislas Niox-Château, déjà cofondateur des plateformes de réservation LaFourchette, Weekendesk et Balinea, est à l’initiative du fonds Otium Investissement, créé en 2010. Jessy Bernal et Ivan Schneider ont également une dizaine de sociétés à leur actif.

Des fondateurs qui inspirent confiance

Dans ces conditions lorsque les trois hommes s’associent, leurs connaissances de l’entrepreneuriat convainquent instantanément les investisseurs. L’équipe boucle un premier tour de table en plein montage de projet et sans revendiquer aucun client, ce qui est plutôt rare dans l’univers des levées de fonds. Mais la confiance est là et ces premiers financements accélèrent le processus. Rapidement, d’autres investisseurs intègrent le capital de Doctolib, notamment Kerala Ventures qui apporte près de 4 millions d’euros en 2014.

Une stratégie basée sur la proximité avec les médecins…

Pourtant, le concept de Doctolib n’est pas évident. Le succès de la plateforme repose sur le nombre de praticiens adhérents et il est toujours compliqué de convaincre des professionnels de changer d’usages pour une nouvelle technologie, notamment dans un secteur aussi historique que le corps médical. L’équipe prend pourtant la décision de construire le modèle sur un service payant pour les médecins (une centaine d’euros par mois), tout en maintenant la gratuité pour les usagers et sans faire aucune publicité.

Et sur des ressources humaines conséquentes

Pour convaincre, la startup sort des stratégies digitales et revient aux fondamentaux. Elle embauche des commerciaux dès le lancement de la plateforme, qui se rendent dans les cabinets de France pour expliquer, rassurer, former les praticiens et surtout, convaincre des avantages de Doctolib dans l’exercice de leur profession. Cette proximité et ce service haut de gamme à destination des médecins portent leurs fruits. Le cercle vertueux commence. Plus Doctolib revendique de praticiens, plus les usagers affluent et plus les professionnels se voient contraints d’adhérer au service pour capter une patientèle, désormais habituée au confort de la prise de rendez-vous en ligne. Parallèlement, Doctolib s’avère un réel gain de temps pour les médecins qui bénéficient d’un planning optimisé sans gérer aucun rendez-vous.

Une position de leader affirmée en 2016

C’est en 2016, en gagnant un appel d’offre pour les agendas de 39 hôpitaux et plus de 12 000 médecins que Doctolib assoit sa notoriété et devient leader du secteur, rachetant ensuite son principal concurrent MonDocteur. Fort de sa stratégie gagnante, Doctolib continue d’investir dans l’humain, l’équipe compte actuellement 750 collaborateurs, avec une  dernière levée de fonds en mars 2019, qui va permettre de doubler les effectifs dans l’optique de conquérir le marché européen, notamment l’Italie, l’Espagne et l’Angleterre. Un nouveau service de téléconsultation est également en cours de développement, dans la lignée des accords signés entre les syndicats et l’assurance-maladie au sujet du remboursement des consultations en ligne. Doctolib se lance de nouveaux challenges… Affaire à suivre dans les mois à venir !


Doctolib veut devenir le “Google de la santé”

217 millions de CA  et 40 millions de visites par mois
– 75 000 praticiens actifs
– 1400 établissements de santé
– 5 levées de fonds depuis sa création en 2013
– une levée de fonds record de 150 millions d’euros en mars 2019
– une valorisation à 1.14 milliard d’euros

Doctolib veut devenir le “Google de la santé”/Doctolib veut devenir le “Google de la santé”