Des échecs aux succès, comment le philanthrope Pierre-Edouard Stérin est devenu milliardaire

Des échecs aux succès, comment le philanthrope Pierre-Edouard Stérin est devenu milliardaire

Pierre-Edouard Stérin, des échecs aux succès, comment il est devenu milliardaire. Le pont entre l’univers de l’investissement et celui de la philanthropie est rare en France. Peu de figures l’ayant traversé sont aussi intrigantes et polyvalentes que Pierre-Édouard Stérin. Entrepreneur à succès (Smartbox, La Fourchette), business angel influent (1er business angel français selon le magazine Challenges) et fervent philanthrope (près de 50 millions consacrés chaque année aux projets à impact), ce quinquagénaire est difficilement classable tant son parcours est atypique.

Pierre-Édouard Stérin se démarque pour la première fois comme entrepreneur  lorsqu’il fonde Smartbox, entreprise spécialisée dans les coffrets cadeaux à des prix abordables. L’idée, aujourd’hui courante, à l’époque (2003) très novatrice remporte un vif succès. Il continue sur sa lancée avec des investissements judicieux. La Fourchette, qu’il revend quelques années plus tard en multipliant par huit la mise de départ.
La clé du succès ? Une écoute du terrain et une compréhension fine des évolutions de la société. Une approche traduite dans une société d’investissement : Otium Capital.

Mais l’investissement n’est qu’une facette de l’homme. Persuadé que réussir est une chance, et que cette chance entraîne des devoirs et des responsabilités envers la société, Pierre-Edouard Stérin cofonde le Fonds du Bien Commun, pour appliquer les recettes de l’investissement et de l’entrepreneuriat à des projets à impact, dans des domaines comme la culture ou l’éducation. Une approche unique et innovante de la philanthropie qui fait bouger les lignes et se révèle d’une grande efficacité.

Nucléaire, codage, soins vétérinaires… une présence sur tous les fronts

Cultivant la discrétion, naviguant entre philanthropie et investissement Pierre-Édouard Stérin est présent sur tous les fronts : via Otium Capital, il soutient de nombreuses entreprises et startups parmi lesquelles on peut citer Alfeor, entreprise qu’il a cocréée en partenariat avec l’ancien ministre de l’Économie, Arnaud Montebourg, et qui vise à consolider la filière nucléaire française en rachetant et en investissant dans des PME sous-traitantes de ce secteur hautement stratégique pour la France.

Dans un domaine très différent, il investit dans Novanet, entreprise de soins vétérinaires. Ou encore dans des start-ups technologiques et médiatiques telles que Source{d},
le « Google du code source », qui vise à recruter les meilleurs développeurs français dans le secteur de l’intelligence artificielle. Il soutient également Le Crayon, un jeune média 100% digital axé sur les débats, ou encore Neo.tv, un média centré sur la diffusion de contenus positifs sur les territoires.

Pierre-Edouard Stérin : entreprendre au service du bien commun

La philosophie d’investissement de Pierre-Édouard Stérin repose sur une conviction : les entreprises peuvent et doivent jouer un rôle clé dans la transformation sociétale, pour aider les autres et aider la société toute entière. En d’autres termes : œuvrer au bien commun.

En 2021, répondant à un engagement pris dans sa jeunesse, il dédie l’ensemble de sa fortune à un fonds de dotation, le Fonds du Bien commun, qu’il cofonde avec Alban du Rostu, jeune dirigeant engagé issu du monde prestigieux des cabinets en stratégie. Fort de son expérience et de ses succès, Pierre-Édouard Stérin est convaincu que les méthodes de l’entrepreneuriat peuvent aider le secteur caritatif à bénéficier à davantage de personnes.

Une vision que partage Alban de Rostu, qui devient directeur général du Fonds du Bien Commun : « Dans dix ans, il ne sera plus possible d’attirer des capitaux et des talents par la seule motivation de l’argent. La différence sera faite entre les sociétés qui sont impact by design, c’est-à-dire celles dont l’essence est fondamentalement liée à l’impact, et celles pour qui l’impact est cosmétique ». Le fonctionnement du Fonds du Bien Commun est construit pour répondre à ce nouveau paradigme, avec trois activités principales : des dons, des investissements, et un “incubateur” pour créer de toute pièce des entreprises à fort impact. Quatre domaines d’actions sont identifiés : l’éducation, la santé, l’inclusion sociale et la préservation du patrimoine.

En 2023, le Fonds du Bien Commun a soutenu plus de 130 projets pour un budget d’environ 45 millions d’euros. Parmi ceux-ci, on peut citer l’association “Coup de Pouce” qui aide les enfants à l’école dans plus de 70 villes à travers la France, “la Maraude des parlementaires”qui amène les élus de la République au contact des sans-abris, ou encore la “Fondation de l’Engagement Pour Tous” qui agit pour la réinsertion professionnelle en proposant aux sans-emploi d’être sensibilisés à l’engagement associatif.

Inclassable et atypique, Pierre-Edouard Stérin l’est à la mesure des sommes engagées. Le Fonds du Bien Commun a ainsi fait publiquement état de son souhait d’engager plus d’un milliard d’euros dans des projets similaires en 10 ans, devenant ainsi de facto le premier acteur de la philanthropie française.

Alain Le Drit, rédacteur chez Cadre Dirigeant Magazine, Paris: