Suite à la victoire du Parti populaire européen PPE de centre-droit aux élections du Parlement européen (211 sièges sur un total de 751, selon les projections officielles publiées dimanche à 23h – heure de Bruxelles), son leader, Jean-Claude Junker, a revendiqué la présidence de la Commission européenne. Un poste qu’il devrait obtenir selon la nouvelle règle qui préconise de nommer à la tête de l’exécutif européen celui qui a été vainqueur au Parlement européen. Portrait de l’ancien Premier ministre luxembourgeois (qui a occupé cette fonction pendant 19 ans, un record), et habitué des arcanes de la politique européenne en tant que président de l’Eurogroupe.
Un “Monsieur Euro” pragmatique…
Jean-Claude Junker a présidé de 2005 à 2013, l’Eurogroupe, qui regroupe les ministres des Finances des Etats membres de la zone euro. Cet ancien avocat est un pragmatique, analyse la Tribune. Il a ainsi défendu bec et ongles le secret bancaire, contre l’avis de ses partenaires européens… jusqu’à ce que la pression des États-Unis l’oblige à lâcher. De même, cet européen convaincu a pesé de tout son poids pour dissuader Angela Merkel de pousser la Grèce hors de la zone euro lors de la crise financière en 2012.
Et s’il sait que la réforme de la zone euro est nécessaire, il préfère maintenir les dispositifs existants comme un “Monsieur Euro”. Et là encore, pas question de couper les têtes : il aimerait que le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, qui occupe ce poste, aille au bout de son mandat, en 2015. Et pas question de s’opposer frontalement aux grands pays lorsque ceux-ci ne respectent pas la règle de l’équilibre budgétaire.
Réformateur en douceur…
Malgré tout cet européen convaincu souhaite faire passer certaines réformes, mais en douceur… Il a ainsi « posé le principe » de la présidence permanente, une idée française à laquelle s’est ralliée l’Allemagne. Autres réformes envisagées : la création d’un salaire minimum européen pour contrer son rival le social-démocrate allemand Martin Schultz, et la mise en place d’une vraie « Union européenne de l’énergie », où notamment les achats de gaz russe seraient centralisés.