Le roi Abdallah Ben Abdel Aziz Al-Saoud, un modéré conservateur et diplomate
C’est un modéré conservateur, il a offert sa médiation entre la Syrie et la Jordanie en 1980; il eut un rôle décisif dans l’accord de Taëf, qui mit un terme à la guerre civile au Liban en 1989. Il se rapproche de l’Iran en rendant visite au président Mohammad Khatami, soutient le président Moubarak avant qu’il ne démissionne, et accorde l’asile politique au président tunisien Zine El Abidine Ben. Modéré favorable au dialogue interreligieux, il initie des relations diplomatiques vers les pays non-arabes, en 2007 le pape Benoît XVI le reçoit au Vatican, ce qui constitue la première rencontre entre un roi de l’Arabie saoudite, gardien des lieux saints de l’islam, et un pape. L’alliance entre l’Arabie et les USA depuis 1945 est renforcée en rejoignant la coalition anti-jihadistes menée par Washington. Une influence certaine du souverain décédé mais aussi un rôle critiqué en matière des droits de l’Homme, en effet malgré quelques ouvertures, la loi islamique – charia – s’applique dans le royaume où les femmes ne peuvent pas conduire. Il a initié un certain nombre de mesures pour moderniser son pays : le droit de vote et le droit d’éligibilité aux femmes pour les élections municipales, seules élections dans ce pays, l’appel de 30 femmes à son conseil consultatif ; la privatisation d’une partie du pétrole, la construction de la KAUST, université des sciences et technologies.
Salmane ben Abdel Aziz, le nouveau roi d’Arabie saoudite
Le prince Salmane est aussitôt nommé roi, et Moqren prince héritier. Demi-frères d’Abdallah, et fils d’Abdelaziz Al Saoud, le premier souverain d’Arabie saoudite. Dans la famille royale forte de 25 000 membres, dont 200 princes, Salmane ben Abdel Aziz, 25e des 45 fils du fondateur du pays, marié trois fois, 5ème roi de la dynastie des Al-Saoud, fondateurs du royaume, a 10 fils vivants dont le prince Sultan Ben Salmane, seul Saoudien membre d’une mission dans l’espace, et le prince Abdel Aziz, ministre adjoint du Pétrole. Il a tenu à rassurer en déclarant que sa politique ne changera pas par rapport à celle menée jusqu’à présent. Le nouveau roi a reçu hier à Ryad chefs d’Etat et dignitaires après le décès d’Abdallah après dix ans de règne : David Cameron, Premier ministre britannique, François Hollande, Président de la République, le prince Charles de Galles, Joe Biden vice-président américain… Rompu à la politique nationale et internationale, il a souvent représenté son pays notamment lors du dernier G20. Il cumulait jusqu’à présent les fonctions de premier vice-Premier ministre et ministre de la Défense, gouverneur de Ryad pendant près de 50 ans. A bientôt 80 ans, alors que sa santé serait fragile, il va faire face à une situation économique marquée par la chute des prix du pétrole pesant sur les revenus du pays, dans un contexte politique de rivalité avec l’Iran et un Etat islamique qui progresse.
La 19e plus grande économie du monde
Le Royaume d’Arabie saoudite, limitrophe de l’Irak, la Jordanie, du Koweït, d’Oman, du Qatar, des Émirats arabes unis, et du Yémen, abrite les 2 plus importants lieux saints de l’islam, La Mecque et Médine, 19e plus grande économie du monde, première économie du monde arabe avec plus de 30 millions d’habitants, membre de l’OPEP, ses revenus issus du pétrole s’élèvent à plus de 312 milliards de dollars. Son industrie pétrochimique le place en 11ème position des fournisseurs de produit pétrochimique du monde. L’Arabie saoudite compte 4 grandes villes : Riyad, 5,7 millions d’habitants, la capitale, Djeddah avec 3,4 millions d’habitants, capitale économique, La Mecque qui compte 1,7 million d’habitants , la ville sainte la plus sacrée de l’islam, et Médine, 1,1 million d’habitants, la deuxième ville sainte de l’islam.