Supprimer toutes les charges
Pour Jean-Claude Bourrelier, pas de demi-mesure. Le chef d’entreprise propose purement et simplement la suppression de la totalité des charges qui pèsent sur le travail. « J’ai bien dit suppression et non pas réduction ! », précise-t-il histoire de bien se faire comprendre. Car, selon lui, c’est avant tout le salarié qui pâtit des charges élevées en touchant au final un salaire peu élevé. « L’employeur les répercute sur des salaires maintenus ainsi bien trop bas. » Conséquence de ces charges élevées : un coût du travail exorbitant et des entreprises pas assez compétitives sur le marché international. Pour Bourrelier, ce sont l’énergie et la consommation qui doivent être davantage taxés pour compenser la suppression des charges sur les salaires.
Une protection sociale plus individualisée
Fidèle à son raisonnement, le patron de Bricorama estime que la Sécurité Sociale ne devrait pas être financée par les retenues sur salaire (…) et qu’il devrait « appartenir à chacun de se couvrir et de s’assurer pour ses propres risques », comme c’est le cas aux Etats-Unis. « Je fais de la haute montagne, est-il normal que la société assure les risques que je prends dans mes excursions ? », demande le chef d’entreprise qui plaide néanmoins pour un régime de base commun à tous pris en charge par l’Etat. Pour Jean-Claude Bourrelier, les Français devraient être davantage responsabilisés et s’assurer eux-mêmes pour les risques qui leur sont spécifiques.
Diminuer les retraites en fonction de l’âge
Là encore, il est question de charges qui pèsent sur les salaires. La durée de vie augmente et l’Etat ne peut alourdir les cotisations retraite indéfiniment. C’est pourquoi le chef d’entreprise estime qu’il est nécessaire de diminuer les retraites à mesure que l’on vieillit. « Retarder l’âge de la retraite est un début de solution, en diminuer le niveau par différents moyens est plus efficace et incontournable ». Car les besoins d’une personne âgée de 90 ans sont d’après lui moindres par rapport à celle de 65 ans. Discutable lorsqu’il s’agit de placer son aïeul en perte d’autonomie dans une maison médicalisée car cela a forcément un coût… Par ailleurs, il propose des sources multiples de financement des retraites et pas seulement le travail : une partie proviendrait de la solidarité nationale, une partie par répartition, une autre de la capitalisation et enfin d’un apport individualisé.
Encourager la participation des salariés
« Pour impliquer les collaborateurs au-delà du salaire, les entreprises doivent pouvoir les intéresser aux résultats de manière dix fois plus élevée qu’actuellement ». Dès l’entrée en Bourse de Bricorama en 1996, le chef d’entreprise a offert des actions à tous ses salariés en fonction de leur ancienneté et de leur statut pour les remercier de leur implication. Un bon moyen, selon Jean-Claude Bourrelier, de motiver encore davantage ses collaborateurs… pourvu que les impôts ne viennent pas taxer intéressement et participation comme ils le font aujourd’hui. « L’Etat s’est privé de croissance et de la motivation de ses serviteurs en taxant l’intéressement ». A bon entendeur…
Ma boîte à outils pour la reprise, Jean-Claude Bourrelier, éditions Michel Lafon.