Profil type de la licorne
Avec son tour de table à 200 millions de dollars, le français BlaBlaCar a rejoint le cercle très fermé des licornes, ces startups des nouvelles technologies qui ne sont pas (encore) cotées en Bourse, mais qui s’y voient valorisées à plus d’un milliard de dollars. Selon les experts, BlaBlaCar serait par exemple coté à 1.6 milliard de dollars à son entrée sur le Nasdaq.
En 2014, 13 startups européennes sont devenues des licornes pour une valorisation moyenne estimée à 2.1 milliards de dollars et une moyenne d’âge de 8 ans. Les secteurs de la FinTech (Technologie Financière) et ceux du e-commerce/marketplace/software y sont les plus représentés (respectivement 18 % et 20 %).
Une survalorisation inquiétante
En 2014/2015, les levées de fonds se sont accélérées et les montants récoltés en tour de table ont bondi (100 millions d’euros pour SigFox et Deezer, plus de 400 millions de dollars pour AirBnB…). Les capital-risqueurs mettent le prix pour détenir une licorne dans leur portefeuille, quitte à accepter une survalorisation pour pouvoir intégrer leur capital, espérant que d’autres continueront la surenchère. Mais le risque a rattrapé le rêve. Fin 2015, la startup Square a été valorisée à 3 milliards de dollars sur le Nasdaq alors qu’elle valait le double un an auparavant. L’événement a révélé un enthousiasme un peu trop prononcé et une certaine fragilité du secteur. Une nouvelle bulle Internet serait elle en passe d’exploser ?
Un modèle économique “traditionnel” pour survivre
Xavier Lazarus (fonds d’investissement Elaia) distingue deux types de licornes : celles dont le modèle économique est rôdé, à la rentabilité acquise, qui réalisent un chiffre d’affaires… Bref, qui ont les fondamentaux d’une entreprise “traditionnelle” ; et les autres, au modèle économique “biscornu” ou qui nécessitent énormément de trésorerie pour grandir alors qu’elles ne sont pas rentables (il cite Pinterest ou Snapchat à titre d’exemple). Ces dernières mourront certainement, l’effet de mode passé, faute de rentabilité réelle sur le marché. De là à parler de bulle Internet, Pascal Mercier se veut rassurant. Il explique que le secteur Tech’ est bien différent de l’éclatement de la bulle des années 2000 où l’engouement était énorme pour peu d’internautes, pas de Smartphone et aucun business palpable. Aujourd’hui, les entreprises des nouvelles technologies réalisent de vraies marges et le secteur est en place.
Pas de panique donc, si quelques licornes ne survivent pas à la tendance, les startups du web peuvent continuer sur leur lancée. Source : Xavier Lazarus sur le JDN.