Un juste milieu entre salarié épanoui
et entrepreneur passionné
L’intrapreneur est un peu le profil rêvé des employeurs. Salarié dévoué et compétent, il est aussi détenteur d’un projet entrepreneurial personnel innovant, à fort potentiel, qui intéresse l’entreprise qui l’emploie sans la concurrencer. Bref, l’intrapreneur est un juste milieu entre un salarié épanoui et un entrepreneur passionné. Son rôle est clé pour l’employeur puisqu’il évolue sur le même marché en y apportant une vision nouvelle et un service/produit/modèle économique innovant. L’entreprise qui l’emploie trouve un intérêt à le soutenir, à nouer un partenariat ou investir, et reste elle-même innovante et compétitive sur son marché. L’exemple le plus parlant est Leroy Merlin (chaine de produits de bricolage) qui soutient la startup Kbane, spécialisée dans le conseil en économies d’énergie et solutions pour un habitat durable, montée par un salarié du groupe. N’est pas intrapreneur qui veut, mais en transformant le mode de management des entreprises, celles-ci pourraient pousser leur effectif en ce sens.
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L’incubateur pousse
l’intrapreneur à se révéler
Nous sommes tous susceptibles de détenir le souffle entrepreneur : une belle idée, une volonté de changer les codes de notre secteur d’activité… L’objectif pour l’entreprise est de réussir à révéler ces talents, à pousser les salariés à voir au-delà de leur fiche de poste et libérer leur esprit créatif. Pour ce faire, certains grands groupes (SFR, Orange, Crédit Agricole…) ont créé leur propre incubateur. Lieux de travail et d’accompagnement à la création d’entreprise, l’incubateur accueille les salariés désireux de développer leur projet personnel. Il devient une sorte de laboratoire à projets innovants dans lequel l’entreprise fondatrice investit en temps et en argent, souvent en prenant des participations au capital des sociétés les plus prometteuses et susceptibles d’apporter un plus sur le marché.
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L’intrapreneuriat, plus que des actions,
une vision du management
Mais l’intrapreneuriat ne se résume pas à l’incubation des projets. Il est avant tout une vision du management, une mentalité qui repose sur la volonté, notamment pour une grande entreprise, d’assouplir sa bureaucratie pour faire émerger créativité et ambition dans son organisation, la flexibilité étant de mise dans notre société où tout va très vite. « L’intrapreneuriat désigne une capacité collective et organisationnelle pour encourager et accompagner la prise d’initiative, à tous les niveaux dans une entreprise » – définition de Thierry Picq, professeur en sciences de la gestion et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet. In fine, l’objectif est évidemment pour l’entreprise de rester compétitive sur son marché, voire d’approcher de manière indirecte de nouveaux marchés. Dans les faits, l’intrapreneuriat se traduit par des actions telles que des événements non officiels permettant aux salariés d’échanger entre eux, des moments créatifs, comme Google qui octroie à ses salariés 20 % de leur temps de travail pour développer leur projet personnel, et de manière générale par une culture d’entreprise basée sur la prise d’initiative.
L’intrapreneuriat est avant tout un état d’esprit et un système de management. Avec les nouvelles technologies et l’augmentation des créations de startups à fort potentiel sur des marchés de plus en plus compétitifs, parions que les organisations iront en ce sens. L’intrapreneuriat encore trop souvent vu comme un effet de mode deviendra-t-il bientôt une mentalité indispensable à la réussite ?