Elle gère la Gates Foundation à la manière d’une entreprise du CAC, en analysant la demande et les besoins des femmes les plus pauvres d’Afrique pour leur proposer des services adaptés, comme des moyens de contraception innovants par exemple.
C’est à l’âge de 15 ans qu’elle apprend à programmer sur un ordinateur de ce qui était à l’époque la « petite » marque Apple. Passionnée d’informatique, elle entre chez Microsoft juste après ses études et rencontre son patron, Bill Gates, lors d’un pique-nique organisé par l’entreprise.
Le père de Melinda l’initie aux maths, sa première passion
Née en 1964 au Texas dans une famille de classe moyenne dont le père, Ray French, est ingénieur aérospatial pour un sous-traitant de la Nasa. La famille loue une série de maisonnettes dont elle a hérité, pour payer la scolarité de Melinda et de ses frères et sœurs. Elle fait fructifier son patrimoine et Ray voit sa carrière décoller en parallèle. La famille monte en classe sociale, catholiques pratiquants, les enfants de Ray French sont sommés de faire du bénévolat et de travailler dur à l’école.
Durant son adolescence, Melinda se passionne pour la technologie et les mathématiques, un peu grâce à son père qui, à cette époque, lui présente l’une de ses collègues ingénieures qui l’initie à ces matières. Dans une interview donnée au magazine Elle, Melinda explique « (…) nous manquons de femmes ingénieures. Pour qu’une fille devienne une matheuse et s’intéresse à la technologie, il faut que son père croie en ses capacités. C’était mon cas. »
Geek et bénévole dans l’âme, Melinda ne pouvait pas louper Bill
Elle découvre la programmation informatique à l’âge de 15 ans en bidouillant sur l’ordinateur familial, un Apple III, à l’époque « petite » marque rivale d’IBM. Elle se passionne pour la matière et donne des cours d’informatique à des enfants en guise de job d’été. Matheuse dans l’âme, geek, bénévole pour des associations caritatives catholiques : les bases sont posées. Il ne reste plus qu’à rencontrer Bill Gates.
En 1987, à l’issue de ses études, elle pense à postuler chez IBM, mais un entretien passionné avec des recruteurs de Microsoft lui font changer d’avis. Elle intègre ce qui était à l’époque une petite société d’informatique et y rencontre Bill Gates lors d’un pique-nique organisé par l’entreprise l’année qui suit son embauche. « Je suis moi-même une sorte de nerd*, dit-elle pour le magazine Elle. Lors de notre premier week-end en amoureux, j’ai apporté un puzzle de la tour Eiffel. 1800 pièces. (…) Bill et moi l’avons fini en deux jours. »
Une fondation gérée comme une entreprise et basée sur l’innovation
Ils ne pouvaient pas se louper. Pour célébrer leurs fiançailles, ils partent en safari entre amis et découvrent l’Afrique, les villages Massaï et les cérémonies d’excision qui perturbent le couple. L’idée de la fondation germe dans leur esprit. « Nous croyons en l’innovation. Nous croyons qu’elle peut changer la vie des gens. » Melinda et Bill créent la Gates Fundation en 2000.
Aujourd’hui, Melinda a trois enfants (Jennifer née en 1996, Rory en 1999 et Phoebe en 2002), et gère la Gates Fundation comme une femme d’affaires hors pair. Elle analyse la demande, si l’on peut dire, dans les pays pauvres d’Afrique et trouve des solutions adaptées à sa « cible », à savoir les femmes les plus pauvres du continent.
A l’écoute des Africaines, elle se rend compte que si toutes désirent une contraception, peu d’entre elles y accèdent. Qui plus est l’injection contraceptive – mode préféré de soin – à renouveler tous les trois mois dans des dispensaires éloignés est souvent en rupture de stock. Melinda lance un programme de recherche concernant de nouveaux modes de contraception. En attendant, elle finance la formation d’agents itinérants pour réaliser des injections contraceptives à domicile à travers toute l’Afrique. La Gates Fundation a déjà distribué 28.3 milliards de dollars dans diverses ONG à travers la planète.
La fondation Bill-et-Melinda-Gates, plus puissante que l’Organisation Mondiale de la Santé
Fondation humaniste philanthropique a pour mission d’apporter à la population mondiale des innovations en matière de santé et d’acquisition de connaissances « Notre rôle est de prendre des risques qui, s’ils sont payants, peuvent donner à des millions de personnes la chance de s’épanouir. » et une devise « toutes les vies ont une valeur égale ».
Avec une dotation de plus de 50 milliards de dollars et plus de 1200 salariés, elle dépense dispose de moyens comparables à ceux de l’Organisation Mondiale de la Santé. Avec le financier Warren Buffet qui a donné plus de 37 milliards de dollars, les Gates sollicitent les dons des milliardaires de la planète et les incitent à « rendre à la société » au moins la moitié de leur fortune. Parmi les donateurs : Richard Branson, créateur de Virgin, Steve Jobs, fondateur de Apple, Mark Zuckerberg…
*Un nerd est un solitaire, passionné par des sujets intellectuels liés à des disciplines comme les mathématiques, la physique ou la logique. Un terme plutôt péjoratif contrairement à celui de geek, axé sur l’informatique et les nouvelles technologies.