Un tremplin vers l’employabilité
Au cours de ces dernières années, le statut de micro-entrepreneur s’est considérablement développé. Selon les chiffres de l’INSEE, sur les 591.000 entreprises créées en 2017, 241.800 sont des micro-entrepreneurs, ces créations d’entreprises, toujours selon l’INSEE, étant principalement l’œuvre de jeunes entrepreneurs puisque 37% d’entre eux avaient moins de 30 ans au moment de la création de leur entreprise. Les difficultés d’insertion des jeunes sur le marché du travail en France, le coût élevé des études, et la simplicité des démarches administratives contribuent pour beaucoup à ce succès. Devenir micro-entrepreneur prend seulement quelques minutes et permet de travailler immédiatement.
L’un des autres avantages qui séduit les plus jeunes à devenir micro-entrepreneur est le fait de n’avoir à payer ni impôts, ni cotisations sociales tant qu’ils n’ont rien gagné. Pour beaucoup d’entre eux, le micro-entreprenariat devient ainsi une voie d’entrée avantageuse sur le marché du travail. Pour les étudiants, il peut aussi être un tremplin pour gagner en expérience, se professionnaliser et financer ses études. Toutefois, plusieurs freins bloquaient encore nombre de jeunes entrepreneurs jusqu’à la fin de l’année 2018. Mais la règlementation est en train d’évoluer.
Une simplification du statut
Depuis le 1er janvier 2019, avec l’article 97 de la loi de finances pour 2018, les entreprises réalisant moins de 5 000 € de chiffre d’affaires par an sont exonérées de la cotisation foncière minimum des entreprises. Ainsi, le micro-entrepreneur qui réalise moins de 5.000 euros de chiffre d’affaires ne paie plus de CFE. Par ailleurs, une seconde mesure doit inciter beaucoup de jeunes à devenir micro-entrepreneur : l’exonération partielle de cotisations sociales pour tous. L’Aide aux chômeurs créant ou reprenant une entreprise (ACCRE) permettait de bénéficier d’une exonération partielle des charges sociales pendant les 3 premières années de votre activité, cette aide étant réservée à une certaine catégorie de personnes, notamment aux moins de 26 ans. Depuis le 1er janvier 2019, tout créateur ou repreneur d’entreprise peut prétendre à cette aide. Pour marquer ce changement, l’intitulé « ACCRE » disparait, on parle désormais d’« exonération de début d’activité ». Tous les nouveaux auto-entrepreneurs, quelle que soit leur situation, sont partiellement exonérés de charges sous réserve d’en faire la demande dans les 45 jours de leur inscription. Seule condition, avoir des revenus annuels, c’est-à-dire un chiffre d’affaires après abattement, inférieur à 40 524 € pendant leur première année d’activité. Cette exonération reste partielle et dégressive sur 3 ans comme c’était le cas jusqu’alors (75% la première année, 50% la deuxième et 25% la troisième ce qui correspond pour les prestations de services et les activités libérales à un taux de charge de 5,5% la 1ère année, 11% la 2ème année, 16,5% la 3ème puis 22% au-delà.) L’entrepreneur jeune de plus de 25 ans (en particulier le jeune diplômé) doit profiter de cette mesure pour gagner en employabilité et en ressources financières.
Troisième mesure, la loi PACTE va supprimer l’obligation pour les auto-entrepreneurs, dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 5 000 € pendant deux années consécutives, d’avoir un compte bancaire dédié à leur activité. Cela constitue un véritable avantage pour celui qui exerce une activité d’auto-entrepreneur à titre complémentaire. Enfin, répondant à une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, le droit au chômage pour les indépendants devrait entrer en vigueur dans les prochains mois.