Comment savoir si vous avez l’ADN d’un entrepreneur

L’insoumission comme motivation de l’entrepreneur

Si l’on considère les motivations mises en avant par ceux qui se lancent, l’entrepreneuriat répondrait à une forme d’insoumission, pas au sens mélanchoniste du terme, en effet la plupart des entrepreneurs fondent leur vocation sur le refus du jeu de dupe auquel s’apparentent trop souvent les relations salarié/employeur, avec le parcours éprouvant, et sans issue pour certains, des réponses aux offres d’emploi. Et une fois en poste, l’absence de maîtrise de son activité professionnelle et des perspectives d’évolution. Ce refus de subir serait donc très souvent la motivation de ceux qui se lancent chaque année dans l’aventure de l’entrepreneuriat, plus de 550.000 en 2016 selon l’INSEE, et créent ou reprennent une entreprise ou se lancent en indépendant. Sans doute mieux vaudrait une motivation qui repose plus largement sur une envie positive d’entreprendre qui d’après mes investigations concernerait seulement 20% des entrepreneurs tout au plus. Ce qui n’a pas forcément d’incidence sur la réussite de ces entreprises. Ainsi, pour ma part, j’ai choisi de devenir entrepreneur il y a bien longtemps déjà, au début de ma carrière professionnelle, essentiellement parce que je trouvais peu attrayantes les perspectives que m’offraient les entreprises. Cela m’a permis de créer trois entreprises qui m’ont apporté à la fois des revenus confortables (parfois même plus que cela) et surtout une vie professionnelle épanouissante, dans la mesure où personne n’a défini à ma place les tâches ou les missions que j’ai menées.

Décider de vous lancer en toute connaissance de cause

Avec le recul, je mesure à quel point j’ai pris cette décision sans vraiment en analyser au préalable toutes les implications, ce qui plus d’une fois m’a mis en difficulté et m’a contraint à réviser la vision un peu romantique que j’avais du métier d’entrepreneur. Au final, il m’a fallu des années et quelques rencontres providentielles pour découvrir et mettre en œuvre, ce que je considère comme les trois piliers de la réussite entrepreneuriale. Des  principes de management pour celui qui veut optimiser la performance de son entreprise ou les chances de réussite de son projet d’entreprise.

Distinguer le métier de l’entreprise de celui
d’entrepreneur

Souvent la première, et la seule question que vous vous posez avant de vous lancer est de savoir si vous êtes assez expert dans le domaine d’activité de votre entreprise. Et si vous avez un doute à ce propos, vous renforcez votre compétence « métier » autant que de besoin par une formation technique, pour atteindre le niveau que vous estimez nécessaire. Pourtant la bonne question décisive à vous poser concerne plutôt votre capacité en matière de compétences stratégiques et managériales, nécessaires au métier de dirigeant d’entreprise, ce qui n’a rien à voir la plupart du temps avec le métier de l’entreprise.

Valider vos compétences stratégiques et managériales

Le manque de maîtrise des compétences stratégiques et managériales vous confrontera à de nombreuses difficultés délicates à surmonter. Près de 50% des entreprises ne sont pas viables et finissent pas disparaître avant la 5éme année, et parmi celles qui survivent, la plupart n’apportent pas à leurs dirigeants des revenus très supérieurs à ceux qu’ils auraient eu tant que salariés.  Certes vous échappez aux inconvénients du salariat, souvent au prix d’horaires de travail à rallonge et de sacrifices dans votre vie personnelle, mais au final seuls 2% des entrepreneurs s’enrichissent financièrement et en termes de qualité de vie.  Dans tous les cas, sauf de rares exceptions, ils y parviennent parce qu’ils détiennent les compétences stratégiques et managériales nécessaires ou les acquièrent en cours de route.
Vous avez à prendre conscience de l’importance de ces compétences pour votre réussite, et à écarter l’idée que le management stratégique serait réservé aux entreprises d’une certaine taille. Vous, en tant qu’artisan ou indépendant, vous êtes aussi concerné, quelle que soit la taille de votre activité.
Dans le prochain article, « Les trois piliers de la réussite entrepreneuriale », nous analyserons les principales causes des difficultés des petites et moyennes entreprises, et dégagerons les solutions à adopter pour réussir en tant entrepreneur.

Patrick Daymand, Directeur de ADE Conseil, spécialisée dans l’accompagnement des PME à fort potentiel, Bordeaux: Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux + Maîtrise de sciences économiques. Créateur et dirigeant de la filiale « sud-ouest » de BPI (1988-1995) Dirigeant de la société ADE Conseil spécialisé dans la stimulation et l’accompagnement des PME à fort potentiel depuis 1995.