Alors que la thématique climatique n’était encore qu’un bruit de fond dans le débat public il y a quelques années, le choc des consciences induit par la crise du Covid-19 couplé aux récentes hausses record des prix de l’énergie et des matières premières, ont sensibilisé en masse les populations (citoyens, consommateurs, salariés, législateurs, entreprises…) sur l’importance d’agir dès aujourd’hui en faveur du monde de demain.

Enjeux de transition énergétique et environnementale des ETI et PME…


En matière de transition énergétique, si le contexte européen se veut volontariste et ambitieux, notamment avec le Pacte vert ayant pour objectif de réduire de 55% les émissions carbone de l’UE d’ici 2030[1] à travers une transformation drastique de l’activité économique, la réglementation française (Décret tertiaire (loi Elan), Réglementation Environnementale (RE2020), Loi d’Orientation des Mobilités (LOM)…) fixe diverses obligations de transition énergétique aux entreprises. En conséquence de quoi ces dernières se trouvent aujourd’hui contraintes d’engager rapidement des actions si elles veulent – outre le fait de continuer à convaincre des clients toujours plus exigeants sur le sujet – ne pas se voir imposer des taxes punitives à moyen terme.
Mais les ETI et PME, perdues entre signaux disparates, labels et autres réglementations, ne savent pas toujours comment et par quoi enclencher ce processus de transition. Et si, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la clé se trouvait chez les grands acteurs du marché ?

… sources de transformation positive du business des grands acteurs du marché 

Mais si les grands groupes privés sollicitent régulièrement les ETI et PME dans les territoires via des appels d’offre, ils ont parallèlement une réelle opportunité business à accompagner ces dernières dans leur transition énergétique. Un fort potentiel de diversification, encore largement sous-identifié, se cache en effet pour les grands acteurs du marché, ce quel que soit leur secteur d’activité (banque & assurance, mobilité, énergie…), dans le fait d’adopter une posture d’accompagnateur auprès de leurs clients professionnels.
Financement de travaux de rénovation, leasing de véhicules, installation de bornes de recharge ou de panneaux solaires… si les solutions unitaires qu’ils peuvent vendre aux entreprises en phase de dé-carbonisation sont très diversifiées, la clé pour qu’ils puissent réellement trouver leur cible réside dans la création de solutions packagées.
Des « packages » comprenant l’intégralité d’un usage et répondant ainsi à un besoin de bout en bout, ou adressant à minima un certain nombre de points de la chaine de valeur. Pour ce faire, un grand groupe devra identifier en amont un écosystème de partenaires compatibles et disposés à travailler avec lui. Des partenariats qui permettront par ailleurs d’offrir des avantages tarifaires mais aussi et surtout de proposer un interlocuteur unique (ou au moins une orientation de bout en bout) aux entreprises clientes.

De quoi donner lieu à une cohérence d’ensemble dans l’accompagnement, visant à faciliter l’adoption de ces solutions et à accélérer ainsi leur « go-to-market ». Le numérique peut par ailleurs jouer ici un rôle de facilitateur, levant les freins au développement en offrant les moyens de déployer en masse ces solutions accompagnant la transition énergétique (via des portails communs de souscription par exemple). Celui-ci doit être raisonné, à travers notamment l’écoconception des sites web et applications, pour tendre vers une plus grande sobriété énergétique et ne pas « annuler » les gains environnementaux réalisés par ailleurs.

À l’heure où l’Europe cherche une alternative aux énergies fossiles russes, ne serait-ce pas là aussi, une opportunité d’accélération de la transition énergétique ? En effet, la dépendance des Vingt-Sept, mise en évidence par ce conflit, s’impose comme une motivation supplémentaire aux enjeux d’ores et déjà avancés notamment par le récent rapport du GIEC. Déjà en 2020, 20% de la consommation d’énergie en France venait des énergies renouvelables, contre 16% en 2016[2]. Un contexte qui poussera encore davantage les entreprises à prioriser le sujet et à acter un virage aussi stratégique qu’environnemental mais dont le chemin sera long.
[1] par rapport à 1990
[2] Service de la donnée et des études statistiques (SDES)