Gita Gopinath, chef économiste au FMI

Le 1er octobre dernier, l’Américaine Gita Gopinath, 47 ans, a été nommée cheffe économiste à la direction du Fonds Monétaire International (FMI). C’est la première fois qu’une femme occupe ce poste stratégique de la finance mondiale. Lors de sa nomination, la directrice générale du FMI Christine Lagarde a mentionné qu’elle était « l’une des économistes remarquables dans le monde. »
Diplômée en économie à l’Université de Delhi et à l’Université de Washington, elle a (entre autres) exercé comme professeure en études internationales et en économie à l’Université de Harvard. Conseillère du ministre des Finances en Inde, elle est coéditrice de la célèbre revue académique « American Economic Review ».

Adena Friedman, PDG du Nasdaq 

Et ce n’est pas fini. Il y a aussi Adena Friedman, 48 ans, nommée cette année PDG du Nasdaq, la deuxième place boursière américaine. Elle se retrouve de fait « concurrente » de Stacey Cunningham,  PDG du New York Stock Exchange ( Voir ci-dessous),  là encore du jamais vu dans cet univers calfeutré de la finance. Diplômée de l’Université privée Vanderbilt de Nashville (Tennessee), elle amorce sa carrière à New York, comme stagiaire au Nasdaq pendant que sa concurrente Stacey Cunningham termine ses études à l’Université privée de Lehigh à Bethléem (Pennsylvanie).

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Adena Friedman crédit photo kauppalehti.fi

Stacey Cunningham, PDG du New York Stock Exchange

Outre l’économie, cette année a également connu l’arrivée de Stacey Cunningham, 43 ans, nommée PDG du New York Stock Exchange (le célèbre Wall Street), une grande première pour ce secteur réputé très masculin. Dans une interview donnée au Wall Street Journal en mai dernier, Stacey Cunningham témoigne de l’époque où, fraîchement embauchée en tant que trader en salle des marchés, au milieu des années 90, elle se rendait aux toilettes pour femmes situées au 7e étage dans « une vielle salle téléphonique quand les hommes disposaient d’un espace “grandiose”, juste à côté de la salle des marchés, avec des canapés et de nombreux équipements. » À l’époque, les femmes étaient quelques dizaines à Wall Street, parmi des milliers d’hommes. Stacey Cunningham fait partie de ces femmes au parcours atypique. En 2005, frustrée par le manque d’intérêt de ses supérieurs pour la transformation technologique, elle démissionne et part étudier la cuisine à l’Institut d’éducation culinaire dont elle deviendra brièvement cheffe de restaurant avant de réintégrer le secteur financier deux ans plus tard, auprès du Nasdaq, comme directrice des marchés des capitaux et responsables des ventes, avant de  rebasculer à Wall Street en 2012.

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Stacey Cunningham crédit photo choice.npr.org

Penny Goldberg, à la Banque Mondiale

C’est encore une Américaine qui a gravi les échelons de l’économie, Pinelopi Koujianou Goldberg, 55 ans,  nommée cheffe économique de la Banque Mondiale, en remplacement de Paul Romer. Diplômée de Stanford, anciennement professeure d’économie à Yale, elle a publié de nombreux travaux de recherche sur la micro-économie dans les pays en voie de développement, et est la première femme éditrice de l’American Economic Review (entre 2011 et 2017), la revue à laquelle Gita Gopinath a également contribué.

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La française Laurence Boone à l’OCDE

En juin dernier, la française Laurence Boone a été élue cheffe économiste à l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE). Cette spécialiste en macro-économie de 49 ans, diplômée de Paris X-Nanterre, de la London Business School et de l’Université de Reading en Angleterre, est l’ancienne conseillère économique du Président François Hollande (de 2014 à 2016).

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Penny Goldberg crédit photo news.yale.edu
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Laurence Boone crédit photo forum-ameriques.org

 

 

Seulement 19 % de femmes économistes dans le monde

Gageons que cette pluie de nominations féminines à des postes clés de l’économie n’est que le début d’une longue lignée, ne serait-ce que pour rattraper la parité qui n’est pas encore atteinte dans les milieux de l’économie et de la finance. D’après les recherches de Soledad Zignago, économiste à la Banque de France et Anne Boring, chercheuse affiliée à Sciences Po, il n’y aurait que 19 % de femmes présentes au sein du répertoire mondial des économistes (base de données du Research Papers in Economics). La part des femmes docteures stagne entre 17 et 18 % depuis 20 ans dans le monde, avec des écarts différents d’un pays à l’autre. Concernant le domaine de l’économie et de la recherche, les femmes sont mieux représentées en Europe, particulièrement en Italie (30 %), en Espagne (27 %) ou encore en France (26 %), à l’inverse dans les pays anglo-saxons, elles représentent seulement 16 % aux États-Unis et 18 % au Royaume-Uni, et seulement 6 % au Japon, en Chine et en Inde.