Modernisation des DAF : la facturation électronique comme moteur de transformation.
Les directions administratives et financières (DAF), garantes de la trésorerie des entreprises, cherchent plus que jamais à moderniser leur processus. Une transformation impulsée par l’urgence croissante de la digitalisation et de la mise en conformité aux nouvelles exigences réglementaires. La facturation électronique en est le symbole le plus marquant. Si ces évolutions peuvent être vécues comme une contrainte, elles représentent en réalité de véritables opportunités, pour peu que les pratiques évoluent en conséquence.
Face à un climat économique à la fois incertain et instable, les entreprises sont sous tension. L’inflation, la hausse des coûts de l’énergie et de production, ainsi que des marges de plus en plus réduites, freinent les investissements au profit d’une gestion plus stricte de la trésorerie. Au total, près d’un quart des entreprises estiment que leurs clients ne pourront rembourser leurs dettes selon le Baromètre « Pratique et attentes en matière de recouvrement de créances » du Cabinet ARC/IFOP publié en mai 2024. On le voit, les organisations expriment de plus en plus leur inquiétude quant à une possible détérioration de notre économie. Près de 96% d’entre elles jugent que la situation économique pourrait entraîner une augmentation des dépôts de bilan, indique le même baromètre. Dans ce contexte, il devient impératif pour les DAF de s’engager davantage dans l’optimisation de leurs processus, voire d’accélérer cette démarche, tout en préservant la qualité de service et, au final, la satisfaction client, porteuse de croissance future.
Des défis à transformer en leviers de performance
S’il y a bien un phénomène qui investit aujourd’hui toutes les fonctions – ou presque – d’une entreprise, c’est la digitalisation. Et les directions financières n’y échappent pas. La numérisation croissante des transactions financières répond à des besoins d’efficacité, de réactivité, de réduction des coûts, mais aussi d’une meilleure gestion des risques, tant en interne qu’avec les clients. Et les entreprises ne s’y trompent pas : selon Capgemini, près de 60% des DAF en France utilisaient des solutions d’IA pour l’automatisation de leurs processus financiers en 2023, contre 40% en 2020. La prégnance du digital ne s’explique pas uniquement par ses nombreux avantages, mais aussi par les évolutions règlementaires, qu’il s’agisse des réformes fiscales, des normes comptables, ou encore les obligations liées au e-reporting et à la facturation électronique.
Pour autant, si les entreprises ont conscience de l’urgence à agir, force est de constater que les changements peinent à se concrétiser. Qu’il s’agisse de la digitalisation ou de la mise en conformité, toutes deux étroitement liées, ce sont deux défis majeurs encore souvent perçus comme des contraintes. Face aux enjeux de coûts, de transformation des processus et de conduite du changement auprès des collaborateurs, les entreprises avancent lentement dans un contexte de pénurie de compétences pesant sur les DAF.
Et pourtant, bien que toute transformation majeure comporte une part d’incertitude, les DAF qui s’attèlent à la digitalisation et leur mise en conformité constatent une réduction rapide de leurs coûts et retards de paiement. Cette démarche est essentielle pour passer à une gestion proactive des risques et renforcer ainsi leur résilience.
La facturation électronique, symbole d’une DAF qui doit moderniser sa gestion financière
Sur la table depuis maintenant plusieurs années, la facturation électronique n’est pas une évolution mineure ; c’est un catalyseur de transformation qui implique de vraiment repenser les processus. Et après de multiples reports, l’État a finalement fixé l’échéance de sa mise en application à septembre 2026 pour les grandes entreprises et septembre 2027 pour les PME, ETI et TPE. Entre l’optimisation des délais de paiement, la transparence accrue des transactions et une meilleure traçabilité, les entreprises bénéficieront d’avantages significatifs qui renforceront leur efficacité globale.
Le duo de la digitalisation et mise en conformité s’impose désormais aux DAF, qui ne peuvent plus se contenter d’adopter une approche minimaliste face à cette évolution règlementaire. Avec 2026 comme date butoir, les entreprises ne pourront plus se soustraire à la facturation électronique. Il est donc crucial d’anticiper dès aujourd’hui cette transformation, en gardant à l’esprit qu’elle représente une opportunité unique pour moderniser et automatiser la gestion financière, tout en adressant les impératifs de conformité.
Pour ce faire, les entreprises doivent impérativement suivre quelques étapes clés : évaluer les processus en place, définir des objectifs clairs pour ensuite sélectionner les technologies appropriées. Une planification rigoureuse de la mise en œuvre sera essentielle pour structurer, entre autres, la formation des utilisateurs, la conduite du changement ainsi que les politiques de sécurité et de conformité. Bien entendu, la réussite d’une telle transformation sera également facilitée par le soutien autant stratégique que financier de la direction générale. Le cas de la facturation électronique illustre bien une réalité importante : les Directions Administratives et Financières doivent aujourd’hui se positionner, plus que jamais, en tant que leaders et agents d’innovation, jouant un rôle clé pour guider l’entreprise dans son alignement avec les exigences futures.
Modernisation des DAF/Modernisation des DAF/Modernisation des DAF