Le Compte Personnel de Formation crédité en euros et non en heures
1 – Pour plus de droits, mais aussi plus de lisibilité, le Compte Personnel de Formation (CPF) n’est plus crédité en heures mais en euros. Plus exactement, un salarié à temps plein voit son CPF crédité de 500 euros par an, au prorata temporis pour un salarié en CDD, plafonné à 5000 euros au bout de 10 ans. Un abondement supplémentaire par l’entreprise ou par accord de branche pourra renforcer ce minimum.
2 – Le salarié non qualifié voit son Compte Personnel de Formation (CPF) crédité de 800 euros par an, plafonné à 8 000 euros, pour l’encourager à se former à un métier plus qualifié.
Des formations modulables selon ses besoins
3 – Le salarié qui travaille à temps partiel aura les mêmes droits que celui à temps plein, à mi-temps ou plus.
4 – Celui qui a un projet de formation longue, mais ne dispose pas de crédits suffisants sur son compte, pourra bénéficier d’un système d’abondement mis en place par l’entreprise. Il aura aussi la possibilité d’adapter la durée de la formation et son coût à ses stricts besoins, le cas échéant sur décision d’une commission paritaire.
Lecture associée Muriel Pénicaud, une DRH ministre du Travail
Une formation professionnelle plus concrète
5 – Un conseil en évolution professionnelle sera mis en place dans les régions pour accompagner les salariés dans leur carrière et leurs projets
6 – Des modules de mise à niveau ou remises à niveau numérique seront proposés aux demandeurs d’emploi dès leur arrivée chez Pôle Emploi
Les nouvelles technologies au service de la formation professionnelle
7 – Une application permettra d’accéder au catalogue de formations disponibles, mentionnant les commentaires des anciens formés, le taux d’insertion dans l’emploi et le salaire moyen versé pour les postes visés. L’application donnera aussi accès à son propre Compte Personnel de Formation (CPF) pour connaître ses droits, s’inscrire à la formation de son choix et la payer en direct.
8 – L’’innovation pédagogique sera encouragée par le gouvernement : MOOC, modularisation, e-learning… Aucune précision n’a été donnée concernant ce point.
Le coup de pouce aux PME
9 – Le plan de formation des TPE/PME continuera à bénéficier d’un système de mutualisation financière qui sera également abondé par les grands compte
10 – Les entreprises ne verseront plus qu’une seule cotisation à destination de la formation professionnelle à un taux qui ne sera pas augmenté.
11 – Dans un souci de simplification, cette cotisation unique sera immédiatement collectée par l’URSSAF
12 – La construction des plans de formations par les entreprises, qui suit un formalisme strict, sera simplifiée. L’obligation de l’entreprise d’adapter les compétences de ses salariés à leur poste de travail est maintenue.
13 – C’est aussi la fin des Opca qui seront remplacés par des « Opérateurs de compétences », gérés paritairement, qui financeront les centres de formation d’apprentis (CFA), le plan formation des TPE-PME et construiront des diplômes avec les branches.
14 – L’agence « France compétences » sera créée pour remplacer les 3 instances nationales Copanef (comité interprofessionnel pour l’emploi et la formation), Cnefop (Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles) et FPSPP (Fonds Paritaire de Sécurisation des Parcours Professionnels), avec une gestion partagée entre l’Etat, les organisations patronales, les syndicats et les régions, avec pour mission de réguler le prix et la qualité des formations.
Chiffres et paradoxes de la formation professionnelle en France
Malgré 4 réformes menées depuis une dizaine d’année, la formation ne donne pas satisfaction, comme le montrent les chiffres ci-dessous. Cette réforme doit permettre une meilleure cohérence entre les moyens et les besoins de formation.
– 50% des salariés accèdent à la formation professionnelle, contre 60% au Danemark et au Pays-Bas, et 70% en Suède et en Suisse
– 32 milliards d’euros sont consacrés chaque année à la formation professionnelle et à l’apprentissage… (chiffres de la Dares)
– 32% des entreprises françaises évoquent le manque de main-d’œuvre compétente disponible (50% dans le BTP, 38% dans l’industrie et 29% dans les services)
– 61% du budget bénéficie aux «actifs occupés» du privé et aux fonctionnaires.
– 24%, bénéficie aux jeunes et 14 % aux demandeurs d’emploi
– seul 6% des ouvriers, 12% des employés et 28% des cadres déclarent avoir choisi eux-mêmes une formation professionnelle.
– Salariés comme entreprises estiment le système de formation professionnelle actuel « opaque » et « beaucoup trop complexe »
– 78% des Français reconnaissent l’importance de se former tout au long de sa vie
– 55.000 organismes de formation existent en France contre 4000 en Allemagne.