Des kits distribués sur les plateformes en ligne (type MOOC)
Ce programme proposera essentiellement des ateliers de mise en pratique des outils digitaux, l’utilisation professionnelle des réseaux sociaux et la technologie mobile, mais aussi la découverte du Big Data et l’analyse des données pour gagner en performance, l’intelligence artificielle, ou encore l’avenir des technologies actuelles… Le contenu en profitera pour aborder en filigrane des valeurs telles que l’ambition, la confiance en soi et le leadership au féminin.
« Quand les femmes réussissent en affaires, l’économie s’améliore » (Sheryl Sandberg)
L’initiative a du sens, tant les femmes dans le monde de la Tech’, et dans l’entrepreneuriat en général, sont minoritaires. Selon une étude du Syntec numérique, elles ne représentent que 33 % des professionnels du digital, en poste salarié ou à la tête d’une entreprise. Un réel manque à gagner pour le secteur, d’après Sheryl Sandberg. « Lorsque les femmes réussissent en affaires, l’économie s’améliore, explique-t-elle pour motiver le programme #SheMeansBusiness. Les femmes investissent autour d’elles et redonnent aux autres. Des études montrent qu’une plus grande égalité entre les femmes et les hommes contribuerait à créer plus de 10 millions d’emplois en Europe d’ici 2050. »
D’autres données sont avancées par la numéro 2 de Facebook pour motiver le programme de formation. Selon elle, 35 % des petites entreprises inscrites sur ce réseau social y développent leur activité, 60 % affirment que Facebook leur permet de vendre leurs produits, notamment à l’étranger ou en-dehors de leur zone initiale de chalandise. Il est donc important, selon le géant du Web, de former les entrepreneurs aux bonnes pratiques de la réussite.
Toujours selon les chiffres avancés par Sheryl Sandberg, si 90 % des femmes entrepreneures interviewées dans le cadre du programme (via un sondage OpinionWay) estiment que des compétences digitales sont essentielles, seulement 50 % déclarent les posséder. Contribuer à féminiser le milieu Tech’, aux États-Unis (son pays d’origine) et à l’international apparaît donc comme une belle priorité pour le réseau social mondial.
En France, une même volonté de féminiser le milieu Tech’
Même volonté du côté des acteurs français du digital. L’an passé, à Paris, la 5e édition de la Journée de la Femme Digitale (JFD) a réuni 10 000 participants à la Cité de la Mode et du Design et 3 millions d’Internautes.
La prochaine édition, intitulée « Le temps de l’action », se tiendra le 17 avril 2018 à la Maison de la Radio et accueillera, entre autres invités, Mounir Majhoubi, secrétaire d’État au numérique et Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes. La FJD n’est qu’un exemple parmi les nombreuses initiatives en faveur de la féminisation du secteur Tech’ en France.
Il y a aussi Aurélie Jean par exemple, célèbre développeur senior dans un grand groupe à New York. Fondatrice de la société In Silico Veritas en France, cette « Avocate du numérique » ou « ambassadrice », termes qu’elle emploie pour définir son rôle dans la société Tech’ actuelle, son objectif est d’initier les jeunes filles et les femmes au code informatique et au métier technique de développeur qui ne compte actuellement que 2 à 3 % de femmes, selon ses chiffres.
Les femmes ont besoin de modèles pour s’identifier
Les réseaux professionnels, comme Girls in Tech, StartHer et d’autres, organisent conférences, formations, événements en tout genre pour montrer que le secteur est accessible à toutes, pour peu que l’on s’y investisse. « Je pense que le problème principal est un problème de projection, pour les jeunes filles, car on ne peut pas imaginer devenir ce qu’on ne voit pas. », disait justement Aurélie Jean dans une interview donnée pour le site Le Siècle Digital. Et Shery Sandberg de renchérir : « lorsque l’on demande aux femmes pourquoi elles n’ont pas créé une entreprise, elles invoquent toujours les mêmes raisons (…), des réseaux de soutien insuffisants et trop peu de rôles modèles. (Interview Madame Figaro).
Vous l’avez compris, pour se féminiser, le monde de la Tech’ doit montrer des modèles de réussite auxquels les femmes peuvent s’identifier, soutenir, encourager, faire sauter les verrous psychologiques qui freinent les femmes à investir dans cette voie pourtant pleine de promesses. Gageons que les initiatives de Facebook, d’ Aurélie Jean et des réseaux de femmes digitales vont changer la donne en 2018 et faire exploser leur présence dans le digital.
Le programme #SheMeansBusiness qui vise plusieurs pays européens, sera mené en France en partenariat avec Pôle Emploi et Social Builder.