Présent sur tous les fronts depuis le début de la crise, le DRH est plus que jamais un allié indispensable pour les décisions stratégiques de l’entreprise. Essentiel au maintien de l’activité, il s’est affirmé comme le nouvel homme de confiance du dirigeant, avec pour conséquence un positionnement nouveau et durable de la fonction.
Organisation de nouveaux modes de travail, réponse aux exigences sanitaires, maintien du lien à distance, nouveaux enjeux de recrutement ou élaboration de plans de réorganisation… Le DRH a prouvé depuis les premiers jours de la crise qu’il était le socle de l’organisation de l’entreprise. Dans bien des cas c’est un changement de donne, car, contrairement au directeur financier, le DRH était parfois éloigné du premier cercle du dirigeant et principalement sollicité sur des questions d’expert : pilotage de la masse salariale, gestion des conflits, recrutement, formation ou bien-être au travail… La crise l’a repositionné au plus près du dirigeant : plus aucune décision ne peut se prendre sans lui.
Un rôle majeur dans un contexte d’incertitude persistante
Cette évolution s’inscrit dans la durée car les enjeux d’organisation du travail demeurent plus que jamais d’actualité face aux incertitudes de la situation sanitaire, qui réclament des entreprises une capacité d’adaptation constante. Quelle part de télétravail et de présentiel dans un contexte de reprise de l’épidémie ? Comment gérer les cas contacts, veiller à la sécurité et à la cohésion des équipes ? Comment manager à distance ? Ces problématiques complexes sont encore récentes et débattues au sein des directions, et les réponses très diverses selon les domaines d’activité, d’une entreprise à l’autre, et selon la culture d’entreprise et la personnalité du dirigeant. Sur une note plus sombre, le DRH a déjà, ou aura bientôt, dans nombres d’organisation un rôle crucial dans la mise en œuvre des restructurations à venir, les effets de la crise sur l’emploi n’en étant encore qu’à leurs prémices. Ainsi, la nécessité d’une vision claire et d’un leadership affirmé sur les sujets RH est plus important que jamais.
Porter une vision RH pour l’entreprise
En conséquence, les dirigeants d’entreprise ont besoin de pouvoir travailler main dans la main avec un copilote de confiance, à même de porter une vision RH pour l’entreprise. Cela se traduit notamment par des exigences nouvelles dans le recrutement : les dirigeants vont désormais rechercher des personnalités à même de dépasser la gestion permanente des problèmes sociaux – davantage déléguée au sein des équipes –, et de pouvoir tirer les enseignements de la crise et prendre de la hauteur sur les orientations de l’entreprise : comment garantir une meilleure productivité, comment anticiper les aléas sanitaires et économiques, quelles conséquences sur la stratégie de recrutement, etc. ? En ligne de mire : des profils plus polyvalents, avec une capacité de communication renforcée, notamment en situation de crise pour rassurer les employés, et une maîtrise des outils digitaux permettant de maintenir le lien au sein de l’entreprise. A l’inverse les profils, qui par goût ou attitude, sont trop éloignés du cœur de l’activité seront plus difficilement qualifiés.
Pas d’impact sur les rémunérations et les équipes RH à court terme
L’impact sur les rémunérations fixes devrait pour autant rester limité à court terme. Dans un contexte où les bonus des membres du CODIR sont réduits, voire totalement neutralisés, les DRH seront probablement mieux traités eu égard à leur investissement, mais on ne constate pas pour l’instant de changement majeur à cet égard. De même, en raison des contraintes budgétaires, on ne devrait pas assister, à un renforcement des équipes RH mais plutôt à des ajustements ponctuels, au cas par cas, pour remplacer les collaborateurs qui n’ont pas su répondre aux exigences de la période par des profils plus adaptés aux nouvelles problématiques.