Les grands « vrais » motifs
des arrêts de travail
En dehors des maladies classiques et des accidents, le burn out est une des causes de l’explosion des arrêts longue durée (supérieure à 45 jours), mais ce n’est pas la seule. Les Ressources Humaines mettent désormais des indicateurs sur les arrêts courts et répétés, témoins de la dégradation de la situation au sein des entreprises. 4 principaux facteurs augmentent les arrêts de travail :
– La fatigue, le stress et la démoralisation des salariés qui ne peuvent travailler sereinement, soumis aux urgences, réorganisations incessantes, pressions et menaces
– Le système salarial français qui a le nombre officiel d’heures travaillées annuelles le plus faible d’Europe (hors Finlande), soit en moyenne 1641 heures (chiffres officiels 2013), avec beaucoup de vacances, et la nécessité de faire + vite en moins de temps pour être concurrentiel
– La crainte du « lendemain » qui touche les générations X et Y, habituées au siècle dernier à une plus grande pérennité de leur emploi
– Le type de protection sociale français qui permet des arrêts de travail rémunérés, parfois même dès le 1er jour, et certains salariés qui « utilisent le système » et « se mettent en arrêt de travail ».
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Le burn out coûte
2 milliards d’euros
Un rapport parlementaire du 24 avril 2013 fait état de près de 9 milliards versés en 2011 au titre des dépenses d’indemnités journalières, soulignant toutefois que les statistiques émanant de la fonction publique « restaient imprécises ». L’augmentation avoisine alors 50% en 10 ans. Le rapport d’avril 2015 du député Guy Lefrand, à l’Assemblée Nationale, pointe tout particulièrement le « burn out », soulignant qu’il coûte «cher, très cher» au budget social de la nation, représentant à lui seul 2 milliards d’euros chaque année. Or le burn out correspond, selon ce rapport de 2015, à 20% des arrêts de travail de + de 45 jours. Pour mémoire, un burn out génère 3 mois à 2 ans d’arrêt maladie ! Les dépenses des arrêts de travail de + de 45 jours atteignent donc à eux seuls 10 milliards par an.
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9 milliards qui plombent
la productivité
Les arrêts de travail engendrent pour les entreprises :
– des coûts directs salariaux : délais de carence, maintien du salaire pendant l’absence, compléments aux indemnités SS
– des coûts indirects de remplacement (heures supplémentaires, remplacement absents), de gestion administrative de l’absence, de protection sociale (prévoyance complémentaire), organisationnels (interruption ou perturbation d’activité), d’image (insatisfaction des clients), de détérioration du climat social, et au report de charge.
Selon le 7ème rapport de Alma Consulting, l’absentéisme est en hausse en 2014, avec 16,7 jours par an et salarié. Le seul coût direct avoisine les 45 milliards d’euros pour les entreprises. Or les coûts indirects représentent souvent 4 fois le montant des coûts directs !
Chinois et indiens
challengent la France
Le marché mondial est de + en + concurrentiel, la France est naturellement prise dans cette accélération, avec une augmentation du stress en entreprise. En effet :
– Internet met en relation tout le monde avec « n’importe qui », amenant une concurrence jusque dans les économies locales
– L’Asie se développe extrêmement rapidement, notamment la Chine et l’Inde, conduisant à challenger les plus grandes sociétés européennes. Exemple : le 1er avion de marque chinoise (C919), enregistre déjà 517 commandes !
– L’arrivée de compétiteurs avec des coûts de main d’œuvre beaucoup plus bas que nous, par exemple venant de l’Europe de l’Est.
3 mesures à prendre
dans les entreprises
Voici 3 mesures à prendre rapidement pour faire baisser la pression en entreprise :
– Mettre en place un accompagnement humain du changement lors des fusions, acquisitions, cessions etc., afin de faciliter l’adhésion des salariés aux évolutions de la société. Exemples : séminaires de cohésion d’équipes, coaching de managers, accompagnement des mobilités et des prises de poste, etc.
– Positionner dans toutes les sociétés des cellules de veille du climat social, avec numéro d’appel vert et confidentiel pour les salariés qui souhaitent exprimer des situations de stress ou d’angoisse récurrentes
– Introduire plus de « fun » et de convivialité dans les entreprises, sous l’impulsion de la génération Z par exemple.
La souffrance en entreprise n’est pas acceptable. La perte d’argent pour arrêts de travail non plus !!
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