Un effet de mode ? Pas seulement, des études montrent qu’un chef d’entreprise habitué à courir des marathons serait un meilleur leader*. Encore mieux, une société dirigée par un patron marathonien serait valorisée 5 % de plus que ses concurrents de taille comparable !**
Trouver le bon rythme
« En trail (course à pied dans un environnement naturel), on sait pour quelle distance on part : 18 km par exemple (…) On se fixe alors a minima 2 ou 3 étapes intermédiaires pour y arriver » Cela permet de savoir si on a le bon rythme et de ne pas se griller. C’est ce que Kilian Bazin appelle « savoir mettre un pied devant l’autre ». « Dans la vie d’une entreprise, c’est la même chose : on donne une direction générale pour la prochaine année mais ce qui compte, c’est de franchir plein de petites étapes intermédiaires qui aident à aller vers la destination finale. » Il ne faut surtout pas les négliger.
lecture associée Bernard Laporte : son art du management en 5 idées
S’intéresser au chemin
et non à l’objectif final
Beaucoup de courses démarrent et s’achèvent au même endroit, ce qui ne semble pas avoir grand intérêt. « Cependant, ce que l’on apprend sur soi sur le chemin vaut le détour. Sans cette recherche d’épanouissement entre le point de départ et le point d’arrivée, la course est absurde », souligne le jeune directeur général de 29 ans.
Dans le monde de l’entreprise, les objectifs de l’entrepreneur ne peuvent pas se réduire à aller chercher le succès, la richesse ou encore la reconnaissance de ses pairs car ils sont extrêmement incertains. S’ils sont les seuls poursuivis, l’entreprise est absurde. Le fait de travailler chaque jour pour quelque chose d’utile et qui a du sens est beaucoup plus motivant que la recherche de succès. « Il n’y a pas un jour où je n’apprends pas quelque chose de nouveau », confie, enthousiaste, ce diplômé de l’Ecole des Mines.
lecture associée Quand le foot donne des leçons de management
Apprendre à faire une pause
« Le ravitaillement sur une course, c’est le bonheur ! Quelques secondes de repos, où l’on mange, on boit, on fait le point sur sa douleur et son état de fatigue. On y bénéficie de l’attention des bénévoles. Immanquable donc. Pourtant, et en particulier pour les premiers de la course, il est tentant de ne pas prendre ces 5 minutes de repos et de continuer. Lourde erreur.
Le ravitaillement de l’entrepreneur, ce sont les vacances, les week-ends prolongés ou les soirées avec les amis. Ces moments sont indispensables pour tenir le rythme et pour rester ouvert aux autres. Y compris au début, quand on ne ressent pas encore le besoin de faire une pause. Sinon gare au burn-out !
Être à l’écoute de ses collaborateurs
Lorsque l’on marche à plusieurs en montagne, on s’aperçoit rapidement que la manière de poser son pied sur les pierres, la fréquence et la taille de ses pas sont des choses très personnelles, uniques. Les rythmes de chacun sont ainsi très différents et il est essentiel d’être attentif aux autres sous peine d’en perdre en chemin. « C’est la même chose au lancement d’une entreprise, fait remarquer Bazin. Pas de rythme commun à tous, mais de multiples paramètres à ajuster : intensité, régularité, vitesse globale. » Quand l’équipe s’agrandit, charge aux boss de trouver un rythme suffisamment rapide pour arriver à temps, mais aussi suffisamment sain pour que tout le monde puisse le suivre sans difficultés.
Propos recueillis par Sylvie Marchal
*http://www.widoobiz.com/entrepreneurs-lifestyle/sante-courir-un-marathon-permet-detre-un-meilleur-dirigeant/50438
**http://business.lesechos.fr/directions-generales/0204286496419-dans-les-foulees-d-un-dirigeant-marathonien-110039.php?AjHS3gcGcIzajLug.99
***http://toucantoco.com/ Editeur de solutions de reporting, tableaux de bord pour commerciaux et décideurs.