C’est au Club House du Golf de Béthemont que nous avons rencontré Edouard Thierrée, Dirigeant-fondateur de PUNCH’n GOAL, le seul organisme en France à proposer des formations en leadership et management, qui transposent les techniques mentales des champions de golf dans les pratiques de management pour cadres et dirigeants. Interview exclusive.
Comment les programmes de PUNCH’n GOAL font ils progresser les équipes ?
Edouard Thierrée : trop souvent, je l’ai constaté, le management « directif » le plus couramment pratiqué conduit à sous-exploiter le potentiel des équipes. Plus la pression est forte, plus les équipes adoptent une attitude défensive. Elles consacrent alors leur énergie à se protéger et à minimiser les risques, voire à chercher se défausser de leurs responsabilités. Sous un management directif, le risque est que les équipes en se gardent bien de saisir des opportunités ou de prendre des initiatives par crainte de l’échec. Quel gâchis! Dans le sport de compétition, où la pression compétitive est intense, une telle attitude est tout simplement létale
Le sport professionnel a donc tout naturellement développé des techniques opérationnelles et éprouvées pour faire en sorte que le compétiteur exploite au mieux son potentiel. Ces techniques transforment de bons joueurs en champions. Elles peuvent transformer vos collaborateurs. La similarité entre situations et pratiques du golf et celles de l’entreprise en font l’outil idéal pour expliquer et expérimenter les techniques de management les plus efficaces. Et pas besoin d’être golfeur, jeune ou sportif pour pratiquer nos exercices !
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Concrètement, comment se déroule une formation PUNCH’n GOAL?
Edouard Thierrée : nos formations ont lieu dans un golf. La matinée, en salle, est consacrée à la présentation de techniques de management adaptées à la problématique de l’équipe que nous coachons. L’après-midi, sur le « practice » (la zone d’entraînement), permet de les mettre en pratique immédiatement. Nous privilégions des formations de plusieurs journées, séparées par un intervalle de quelques jours. Cet intervalle permet aux stagiaires d’expérimenter dans leur quotidien les techniques qui ont été présentées dans un premier temps.
Dans un second temps, nous pouvons approfondir ces techniques en les inscrivant dans la vie de tous les jours, donner ainsi aux stagiaires les outils pour évaluer eux-mêmes leurs pratiques quotidiennes, et bien entendu les améliorer. Nous privilégions une ambiance détendue, propice à l’acquisition des connaissances. Nous avons également développé un ensemble de conférences qui peuvent s’intégrer dans les séminaires de nos clients.
Comment l’idée vous en est venue ?
Edouard Thierrée : L’idée provient de la combinaison de nos expériences. Notre équipe pédagogique est constituée de coaches, de champions de golf et de manageurs expérimentés. Ces compétences sont combinées en un programme de formation cohérent, inspiré des techniques couramment enseignées aux manageurs américains. Dans les universités américaines, une formation sérieuse intègre systématiquement des matières qui permettent aux étudiants de renforcer leadership et qualité de la communication. Les élites américaines sont encouragées dès leur plus jeune âge à prendre des initiatives, à expérimenter. C’est à mon sens la principale explication au foisonnement là-bas de start-up innovantes, dont certaines sont devenues de véritables empires mondiaux.
A l’inverse, si les formations françaises sont parmi les meilleures du monde en termes de techniques, le management du « facteur humain » y est très peu développé. Pourtant, chacun sait qu’en entreprise seules 20% difficultés rencontrées sont d’ordre technique ou procédural, et 80% d’ordre comportemental ou relationnel.
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Quelle est sa valeur ajoutée par rapport à la concurrence ?
Edouard Thierrée : J’ai toujours trouvé les formations en management que j’ai suivies passionnantes… mais souvent déconnectées de la réalité du terrain. De fait, il est souvent difficile voire impossible de les mettre effectivement en oeuvre quand on revient au bureau.
Nous invitons donc les participants à inscrire les techniques que nous présentons dans leur propre vécu, en personnalisant et même en individualisant nos formations. La mise en pratique immédiate sous forme de « serious games » basés sur le golf permet d’inscrire cet apprentissage dans l’action.
A quelles difficultés vous êtes-vous heurté et quelles satisfactions avez-vous rencontrées ?
Edouard Thierrée : Il a été bien difficile au début de vendre nos prestations à des managers-ingénieurs à qui on a expliqué toute leur vie que ce qui n’est pas modélisable en équations n’existe pas… mais heureusement cela s’améliore.
Quelle plus belle satisfaction que de recevoir des témoignages comme celui de Sergio, qui avait suivi chez nous une formation en gestion du stress et dont voici le verbatim: « Mr Thierrée and his team helped me overcome situations of unhealthy, maximum stress and anxiety that develop very often on my job (International Project Manager Automotive). His method and learnings live long in the memory and, even if I am not a golf player, I feel more relaxed since, I apply better my efforts and I evenfeel more successful developing my tasks and convincing my entourage. I look again towards my future with reviewed optimism and, why not, passion. Thank you. »
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Quelles difficultés résolvez-vous chez vos clients ?
Edouard Thierrée :
Les cas de figure sont tellement variés qu’il est difficile de répondre simplement à une telle question. Dernièrement, quelqu’un m’a fait sourire en me parlant du « syndrome de la photocopieuse »: un bourrage se produit dans la photocopieuse, l’équipe déploie une activité frénétique pour identifier le coupable, et une heure après, le coupable n’est bien entendu toujours pas trouvé même si certains sont soupçonnés, la machine est toujours en panne et les gens se regardent en chiens de faïence. Il aurait été bien sûr plus pertinent pour le responsable du bourrage d’aller chercher de l’aide immédiatement auprès de ses collègues, il aurait aussi été plus pertinent que les membres de l’équipe en général et le manageur en particulier consacrent leurs efforts à la recherche d’une solution plutôt qu’à stigmatiser un collègue. Cette solution plus optimale (tant en termes d’efficacité opérationnelle qu’en termes de cohésion d’équipe) suppose toutefois que le responsable du bourrage soit suffisamment en confiance pour solliciter de l’aide, et que chacun comprenne la nécessité de se serrer les coudes plutôt que de débiner ses collègues.
La métaphore de la photocopieuse est évidemment caricaturale mais permet d’illustrer comment un meilleur dialogue au sein de l’équipe permet d’améliorer l’efficacité opérationnelle et « l’ambiance de travail ».