Burnout : une réalité décrite par les victimes eux-mêmes
Le burnout se traduit par un épuisement physique brutal et intense, qui cloue la personne au lit, avec une absence totale de volonté, de forces et de désirs. Un burnout avéré, concrètement, c’est 6 mois minimum d’arrêt de travail, puis une reprise au ralenti et une réintégration douloureuse conduisant fréquemment à un changement de poste. C’est aussi pour la personne l’angoisse d’affronter le regard des autres et veiller à ne pas retomber dans cette situation avilissante.
Les origines du burnout
Le burnout survient dans des moments de grand stress, où la charge de travail est importante pour tous, vous compris. La perception des ressources suffisantes pour effectuer le travail demandé est à l’appréciation de chacun de vos collaborateurs. Une même charge peut amener certains au « sur-stress », d’autre pas. Le burnout, symptôme d’une trop grande charge de travail ou de responsabilité, n’a pas besoin d’une autre origine, notamment personnelle, pour se manifester.
Pour approfondir le sujet Interview : après un burnout, comment réussir son retour
Les personnes sujettes au burnout
Le burnout peut toucher tout le monde. Toutefois il impacte surtout les plus impliqués des collaborateurs, ceux qui travaillent le plus, et font un travail de grande qualité. Ceux auxquels vous faites une grande confiance et auxquels vous avez tendance à confier les tâches les plus délicates, comme les plus urgentes. Pourquoi à eux ? Parce qu’ils travaillent vite et bien, et vous avez aussi remarqué qu’ils acceptent volontiers ce travail supplémentaire et qu’ils vous disent rarement non.
Comment repérer ses prémices
3 catégories de repères sont caractéristiques de l’annonce du burnout :
– un changement de comportement : le calme devient nerveux, ou inversement; le blagueur perd son humour, ou inversement l’humour est acide ; le communiquant s’enferme dans le mutisme ou inversement, il mange brusquement beaucoup ou stoppe la pause déjeuner.
– l’augmentation des horaires : ses mails vous parviennent tard le soir, le week-end, voire même de nuit, les fautes d’attention dans les mails qui n’arrivaient jamais auparavant ; ses demandes répétées d’autorisation à terminer tard, ou à arriver plus tôt ; les jours de repos annulés au dernier moment pour raison de travail.
– la dégradation physique et les misères au quotidien : les poches sous les yeux et les pupilles dilatées, signe de médicaments ; le visage mal rasé ou le maquillage habituel a disparu ; l’habillement négligé et les tâches sur les vêtements ; les objets laissés à terre, les portes mal négociées, les chutes dans l’escalier.
Ces alertes ne sont qu’une suspicion de début de burnout. Il peut avoir bien d’autres origines, et vous devez savoir quoi faire de ces indices. Je vous recommande d’adopter la démarche suivante :
1 – rencontrez-le en face à face et ouvrez grands vos yeux et vos oreilles pour chercher un moyen de lui faire exprimer ses angoisses, et voir si l’origine est une surcharge de travail. S’il se dérobe, c’est mauvais signe !!
2 – confortez votre observation auprès d’un ou deux membres de l’équipe, proches de lui.
3 – alertez les Ressources Humaines qui se chargeront de faire rentrer dans la boucle le médecin du travail, si besoin.
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Une solution simple : confiez à l’un de vos collaborateurs proches, en qui vous avez toute confiance, le soin de vous «surveiller» et de vous présenter en face à face le panneau « DANGER » s’il vous juge à risque…