Le monde du travail se transforme, la crise du COVID-19 est à la fois un révélateur et un accélérateur. En seulement quelques mois, la valeur humaniste de nos sociétés contemporaines a montré toute sa force pour préserver nos vies, mettant à l’arrêt toutes réformes, toute activité humaine, toute croissance économique. C’est un choc pour nos économies qui voient partir en fumée dix ans de croissance ininterrompue. L’impact sur l’entreprise est majeur et plus durablement, nous allons repenser notre rapport au travail, et en premier lieu au travail de bureau et au management. Témoignage de Hugo Manoukian, CEO et co-fondateur de MoovOne
Nouvelles méthodes de travail, agilité, collaboration, engagement… tout est à réinventer
Témoins des difficultés humaines rencontrées par un grand nombre de professionnels face à la crise, nous avons souhaité réagir et leur offrir le soutien qu’ils méritent. Mon frère et moi avons créé MoovOne il y a 5 ans pour libérer le potentiel humain, en utilisant la puissance du digital. Plus que jamais, cette mission prend tout son sens ! Notre action solidaire s’inscrit dans le cadre d’une opération globale à destination des dirigeants de PME française et des encadrants du secteur de la santé pour relancer leurs activités. Nous avons choisi de leur offrir 1 000 séances de coaching 100% personnalisées et 100% digitales. L’objectif est de libérer leur potentiel humain et de leur permettre d’être mieux armés pour l’après-crise, qui va requérir des compétences différentes et nécessaires à la bonne organisation et gestion des équipes.
Les bénéfices pour les dirigeants de PME sont clairs : permettre d’accompagner le changement dans leur entreprise, adapter leur management en fonction des situations, prendre confiance en soi, lâcher prise et gérer le stress. Et bien sûr, préparer plus sereinement demain !
Passer d’une culture « command-control » à une culture de responsabilisation
Pendant cette période, nous sommes intervenus sur différentes problématiques liées au management, à la transformation des organisations, à la gestion du stress, à la confiance en soi… En fait, 3 grandes thématiques ont émergées :
– la gestion de crise : rassurer son équipe et gérer le stress de ses collaborateurs, communiquer des décisions importantes, réorganiser l’activité en fonction des nouvelles priorités
– le travail à distance : créer du lien et de la performance à distance, gérer son équilibre en télétravail, améliorer la communication et la collaboration à distance, gérer des conflits à distance
– la reprise d’activité : accompagner les équipes qui appréhendent la reprise, préparer la relance de l’activité dans un environnement VUCA (Volatile, Incertain, Complexe, Ambigu), garder les bonnes pratiques instaurées pendant cette période
Pour les managers et dirigeants, il est désormais indispensable de passer d’une culture
« command-control » à une culture de responsabilisation. Cela implique de travailler sur le lâcher-prise, l’agilité, la résilience… Autant de comportements qui nécessitent de prendre conscience de ses freins et croyances limitantes pour les dépasser !
Pour cela, le coaching est une pratique particulièrement efficace car elle permet de générer ces prises de conscience et de les traduire en comportements tangibles.
Par ailleurs, beaucoup d’entreprises s’interrogent sur le collectif : comment maintenir la cohésion lorsqu’on travaille à distance ? Comment maintenir un climat collaboratif et capitaliser sur l’intelligence collective ?
Du présentiel à l’expérientiel : la nouvelle donne de la formation des managers
Cette crise a montré que le présentiel n’est pas une référence, mais doit au contraire se justifier – le digital est devenu la norme. C’est ainsi que beaucoup de grandes entreprises cherchent actuellement à revisiter leur programmes de développement des compétences et à y intégrer de nouvelles modalités digitales. Et le coaching est clairement dans cette mouvance !
Comme l’explique très bien Marc Dennery de l’organisme C-Campus : « A l’avenir, le présentiel devra plus que jamais se justifier. L’expérience apprenante qu’il créera devra être distinctive. Les organismes de formation ont à repenser totalement leurs espaces pédagogiques pour revaloriser la valeur du présentiel au regard du distanciel. » Et d’ajouter « Les entreprises ne reviendront pas au stage présentiel de sitôt. Et cela pour trois raisons: budgétaire, logistique et sanitaire / sécuritaire ».
Dans ce contexte post-crise, les bases d’une nouvelle approche de la “formation” doivent s’appuyer sur les fondamentaux d’un monde nouveau :
– Une technologie mature : qualité et agilité des solutions de visioconférence et d’interactions digitales pouvant réunir et faire collaborer en temps réel des personnes de différents continents, créant de fait un esprit d’appartenance et conservant un lien humain fort.
– Une approche multimodale : ouverture vers de nouvelles approches RH tels que des ateliers digitaux interactifs, le coaching individuel ou d’équipe, le co-développement, les outils d’assessments, le mentoring… L’heure est au mix des modalités pédagogiques.
– Des solutions personnalisées et durables : accompagner le participant sur « ses enjeux » et « son contexte », tout en lui laissant suffisamment d’espace-temps et d’initiatives pour mettre en pratique (cf l’enseignement des neurosciences – notamment Richard Boyatzis qui a démontré que le changement durable comporte 5 étapes, dont une essentielle est après avoir créé un plan, mettre en pratique, ajuster les comportements au regard de cette pratique, expérimenter et pratiquer de nouveau).
Les bases – présentiel, collectif, journée – se trouvent de fait « dépassées » par ces approches digitales alternatives efficientes et fédératrices, avec une part humaine importante et souvent plus efficaces que certaines approches présentielles traditionnelles.
De plus en plus de RH en charge du développement osent mixer intelligemment une approche duale alliant 70% de distanciel et 30% de présentiel grâce à l’étendue des possibilités et des nouvelles offres que propose le distanciel.