Dirigeant de TPE/PME : prenez soin de votre santé pour préserver celle de votre entreprise

Dirigeant de PME, prenez soin de votre santé Depositphotos_boggy22

Dirigeant de PME, prenez soin de votre santé. Dans la conjoncture économique actuelle, les patrons de TPE/PME sont sur tous les fronts et s’imposent des rythmes de vie intenses, sur fond d’instabilité politique et budgétaire. Ce n’est pas sans conséquence sur leur santé personnelle et sur celle de leur entreprise, les deux étant intrinsèquement liées.

Si le sujet de la santé financière de nos entreprises est régulièrement interrogé, celui de leurs dirigeants est souvent relégué au second plan, comme si les deux étaient indépendants l’un de l’autre. C’est une erreur. A fortiori dans les petites entreprises, on constate un effet de vase communicant entre leur santé – physique et mentale – et celle de leur entreprise. Quand la leur va bien, celle de l’entreprise se vide et inversement, certains allant jusqu’à se mettre en défaut pour préserver la pérennité de leur société.

Une mise en danger inquiétante

Les entrepreneurs sont tous un jour confrontés à des problèmes de gestion, des enjeux managériaux sensibles, un manque de productivité ou encore du turn over, qu’ils ont tendance à pallier eux-même en faisant des semaines à rallonge. Conséquence : ils arrêtent le sport, ne mangent plus sainement, perdent en qualité de sommeil, développent des troubles musculo–squelettiques ou voient leur santé mentale dégradée. lls sont ainsi 71% à subir des troubles physiques récurrents (mal de dos, douleurs articulaires, troubles du sommeil, etc.) et 24% à évoquer une forme psychologique passable ou mauvaise[1].

Ce manque d’activité physique, couplé à une mauvaise nutrition, implique très directement un dérèglement dans le cerveau : les neurotransmetteurs souffrent, sans parler des maladies. Face à cet état, et à la pression du quotidien, nombre de patrons se retrouvent sous anxiolytiques ou antidépresseurs. Voire, et c’est un constat sur lequel il faut arrêter de se mettre des œillères, sous stupéfiants (par exemple pour pouvoir dormir la nuit). Problème : dans un cas comme dans l’autre, ce sont des palliatifs, des substituts qui sont censés s’arrêter un jour. Mais la réalité est toute autre.

Briser le culte de la surcharge de travail et changer le paradigme de la santé mentale

Si les entrepreneurs ont tendance à minimiser, voire ignorer, la dégradation de leur état de santé, c’est notamment parce que cela fait partie d’une sorte de “package du dirigeant” dans l’état d’esprit collectif. Le fait de travailler énormément, avec des répercussions visibles sur son état physique, est au mieux considéré comme normal et au pire valorisé. Le fait d’avoir mal au dos par exemple, a fortiori dans l’univers artisanal, traduit une activité intense, donc un carnet de commandes plein, donc un succès entrepreneurial. En France, on associe hélas le fait de passer une dure journée avec celui d’avoir passé une journée réussie.

Parallèlement, la faiblesse est cachée, occultée. Si la dégradation de la santé physique peut être perçue comme le signe d’une activité prospère, le défaut de santé mental est, lui, passé sous silence. Le fait de “ne pas aller bien”, c’est-à-dire avoir des idées noires, ne pas trouver le sommeil, ou encore être insatisfait de ses relations familiales, reste mal vu. Beaucoup de patrons se refusent ainsi le droit d’être accompagnés par un professionnel de la santé mentale par crainte de l’image que cela renvoie.

Les dirigeants de TPE/PME ont pourtant toutes les raisons d’avoir besoin d’aide. La tension économique actuelle est alarmante et les tribunaux de commerce sont pleins. Il serait donc logique que les patrons s’autorisent à bénéficier d’un accompagnement face à cette anxiété généralisée. Mais comme cela serait perçu comme une faiblesse, voire un échec, beaucoup renoncent. Pourtant, 42% des dirigeants confient se sentir seuls[2].

Un sujet récent et encore peu appréhendé

La prise en compte de la santé du dirigeant est entrée dans la législation récemment, avec la loi santé au travail de 2021. Pour autant, les structures existantes ne sont pas encore au point pour permettre un accompagnement efficace et complet des patrons en difficulté : la médecine du travail, les médecins généralistes et psychologues libéraux ne sont pas organisés de manière à répondre aux contraintes et au défis des entrepreneurs concernés.

Il y a aussi un “réflexe” pour orienter vers une prise de médicaments, alors que dans nombre de cas, le fait de reprendre le sport et une alimentation équilibrée permettrait déjà de résoudre une grande partie du problème. S’ajoute à cela le fait que l’on intervient beaucoup en réaction à des problématiques déjà présentes, au lieu de s’inscrire dans une démarche de prévention, avant que le mal soit là. Sur ce sujet, la France est un peu en retard par rapport aux pratiques que l’on peut voir à l’international, notamment en Asie.

Une prise de conscience salutaire

Au fond, la meilleure santé physique et mentale des dirigeants ne peut venir que d’eux-mêmes. 67% des entrepreneurs indiquent qu’ils prennent insuffisamment soin de leur santé ou pas du tout[3]. Ils savent donc qu’ils ont un chemin personnel à parcourir pour pouvoir prendre soin d’eux.

La médecine conseille le sport, l’alimentation saine, le sommeil. Mais ils ne suivent pas ces conseils et la difficulté réelle tient dans le changement d’habitude. Une fois que l’on s’habitue à travailler trop, manger vite ou mal, dormir moins, il est très difficile de faire marche arrière. C’est pourtant la première étape pour aller mieux.

Souvent, l’argument mis en avant par les patrons de TPE/PME est celui du manque de temps. C’est une problématique réelle, à ne pas sous-estimer. Mais est-elle un véritable reflet de la réalité ? Car c’est aussi, et il faut le reconnaître, une question de choix. Le fait de se (re)prendre en main, de faire du sport, de s’organiser pour privilégier sa santé, de se faire accompagner pour y arriver, cela est possible et relève d’une décision personnelle. Personne ne pourra la prendre à leur place.

Un climat d’anxiété nocif pour les dirigeants et pour leurs entreprises

Si l’on constate une dégradation de l’état de santé des entrepreneurs et de leurs entreprises ces dernières années, c’est en partie en raison du contexte de crise auquel nous devons faire face. Les modifications fiscales, les instabilités gouvernementales, les actualités internationales sur les importations… sont autant de facteurs de stress, qui alimentent un climat déjà ambiant déjà détérioré. Cela conduit certains dirigeants à prendre des mauvaises décisions pour leurs sociétés, dictées par la peur ou l’épuisement.

Si l’on veut assurer la viabilité de nos entreprises, il est impératif de prendre à bras le corps le sujet de la santé des dirigeants. En avion, les consignes de sécurité indiquent qu’il est indispensable, en cas dépressurisation, de s’équiper d’abord soi-même d’un masque avant de secourir les autres. On ne peut en effet pas aider qui que ce soit si l’on est pas personnellement bien portant. C’est pareil en entreprise. Pour emmener avec soi ses collaborateurs, il faut avant tout être soi-même en capacité de piloter.
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LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/cyril-bonino-688b9812b/

[1] Baromètre Fondation MMA des entrepreneurs du futur & BPI France Le Lab (2024)
[2] Enquête sur la santé du dirigeant par Harmonie Mutuelle et Réseau Entreprendre (2023)
[3] Enquête sur la santé du dirigeant par Harmonie Mutuelle et Réseau Entreprendre (2023)

Cyril Bonino, Cyril Bonino, Dirigeant de Lumio et de l’Integral Performance Group: Chef d’entreprise offensif, manager de restaurant McDonald's à 19 ans, il a appris la gestion, le management et la nécessité d’atteindre la performance. Après avoir “fait le tour” de son poste de directeur adjoint franchise, sept ans plus tard il se lance dans le conseil en 2018 en créant Bonino Gestion Conseils, aujourd’hui Lumio. Fort d'une expertise dans le conseil en pilotage d’entreprise, il crée fin 2024 Integral Performance Group avec un objectif clair : faire gagner de l’argent aux chefs d’entreprise par tous les moyens. En parallèle de son activité d’entrepreneur, Cyril Bonino est un combattant aguerri de MMA (arts martiaux mixtes). Dans ce sport comme dans son travail, ce qu’il aime, c’est gagner. Bonino Conseils accompagne une cinquantaine de chefs d’entreprise de la région lyonnaise et stéphanoise. Avec une vision unique de la gestion de l’entreprise et du développement patrimonial du patron, une stratégie clef-en-main est définie mise en oeuvre pour réaliser le projet de vie du chef d’entreprise.