Les points clés de la loi
L’entretien professionnel remplace divers entretiens individuels obligatoires : entretien de seconde partie de carrière, de retour de congé de maternité… Il est obligatoire tous les 2 ans pour tous les salariés et une fois tous les 6 ans. Quand un salarié reprend son activité après une interruption – congé sabbatique, formation, congé parental… -, il doit en passer un également avec les ressources humaines. L’entretien professionnel permet d’échanger avec lui sur ses perspectives d’évolution professionnelle, notamment en termes de qualifications et d’emploi.
Les sanctions en cas de manquement
« Dans les entreprises d’au minimum 50 salariés, si le salarié n’a pas bénéficié au cours des 6 dernières années des entretiens professionnels prévus et d’au moins 2 des 3 actions prévues (action de formation, certification ou VAE, progression), son compte personnel de formation (CPF) est crédité à hauteur de 100 heures s’il travaille à temps plein ou ou 130 heures s’il travaille à temps partiel. »
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Le rôle du manager : une écoute bienveillante
L’entretien professionnel est pleinement un acte managérial : le manager écoute et recueille les besoins de son collaborateur qui peut évoquer un projet professionnel au sein de l’entreprise, une évolution ou un projet en dehors de l’entreprise.
Il est demandé au manager d’accueillir ces propos. Il faut dire que si le collaborateur partage sincèrement un projet, c’est une sacrée marque de confiance. S’il évoque l’envie de changer d’équipe ou de partir vendre des crêpes sur la plage, c’est qu’il fait confiance à son manager… Charge à celui-ci de mériter cette confiance.
Accueillir sans montrer de la désapprobation, écouter pour comprendre et sans poser de questions perfides : « Est-ce que cela tient vraiment la route ton truc ? » ressemble à un bel acte de management. Le collaborateur a fait un précieux cadeau, il ne faut pas l’oublier. Pour autant, il ne s’agit pas de « sauver » le collaborateur en difficulté qui demande la lune, vous accueillez ses aspirations mais vous n’allez pas tout résoudre et encore moins faire à sa place… Le sauveur vole à la victime sa responsabilité. Vous risqueriez de le rendre passif et même de lui faire rater son projet.
Je me souviens d’une participante à une formation qui m’a exposé son projet : devenir ingénieur en développement durable alors qu’elle était assistante de direction, à 55 ans. J’ai failli m’étouffer mais je me suis retenue et l’ai écouté jusqu’au bout. Elle avait tout prévu : la formation, le business plan, le financement… J’avais oublié qu’une assistante de direction est bien organisée et mon principe de vie numéro 1 : « Ceux qui croient que c’est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient » Et son projet a abouti.
Sous prétexte de tester la validité du projet, le jugement est si vide arrivé. Comment bien différencier les questions aidantes des jugements de valeur ? C’est toute l’intelligence de la situation. C’est pourquoi l’entretien professionnel est un vrai acte managérial.
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Le rôle du dirigeant
L’entretien professionnel est le rouage d’une réflexion plus stratégique qui a pour but de :
– « Remplir l’obligation de tout employeur de veiller au maintien de la capacité du salarié à occuper un emploi (« son employabilité »).
– Faire le point avec le salarié notamment sur ses aptitudes professionnelles, ses souhaits d’évolution, ses besoins de formation…
– Définir un projet professionnel ou de formation, identifier les perspectives d’évolution professionnelle.
– Initier une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC).
– Faciliter l’élaboration du plan de formation. »
En ce sens, il s’intègre à des projets et réflexions plus stratégiques voire politiques.
Comment allez-vous donner un sens à cet exercice pour votre entreprise et vos employés ?
Quel axe de communication allez-vous privilégier ?
Allez-vous vous servir de l’exercice pour permettre à vos managers d’assumer ou de prendre leur rôle pleinement ?
Dans tous les cas, la loi vous oblige à réfléchir sur votre organisation et vos valeurs. Vous sentez-vous prêts à essayer ?
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