Le jeu au bureau fut banni pendant longtemps, considéré comme inconcevable, voire inapproprié dans un milieu professionnel. Pourtant, il se révèle être un atout incontournable. Le jeu en entreprise unit les collaborateurs, libère la créativité et constitue une véritable source d’énergie pour rassembler les collaborateurs. Le jeu en entreprise est devenu un pilier pour l’innovation et la créativité.
L’évolution du jeu en entreprise
L’entreprise moderne, dans sa quête de cohésion et de stimulation créative, recourt fréquemment à des sessions de team building pour instaurer une dynamique de partage auprès de ses collaborateurs.
Une récente étude expose le scepticisme croissant des jeunes diplômés de ces pratiques de team building, qualifiées de moments absurdes et superficiels. En pointant le décalage entre le sérieux du monde professionnel et le caractère ludique du team building, certains participants décrivent des expériences ennuyeuses, soulignant le gaspillage financier et l’inefficacité des approches. Le pseudo ludique est dénoncé pour créer des situations malaisantes plutôt que des liens authentiques.
Cependant, le jeu ne consiste pas seulement à organiser des team buildings, il doit être instauré quotidiennement au sein des entreprises. Rejeter le jeu en entreprise comme du “bullshit work” est une simplification. Bien sûr le jeu ne dure pas toute la journée, l’idée est d’intégrer le jeu dans son management au cours de réunion ou d’activités prévues pour les collaborateurs, au minimum une fois par mois.
Intégré de manière réfléchie, le jeu devient une source d’inspiration et d’innovation. Par exemple, lorsque l’on observe des enfants jouer, cela leur enseigne le partage, l’improvisation, la connexion, qui sont des éléments essentiels. Jouer avec les idées des collègues enrichit les valeurs et la créativité des entreprises.
L’importance de créer des relations informelles au travail
Indépendamment des intérêts personnels que les employés trouveraient à venir au bureau à travers des services supplémentaires et animations, les avantages pour les entreprises vont au-delà de l’incitation bienveillante à retourner au bureau.
Le jeu permet en premier lieu de former des “communautés” d’individus partageant des centres d’intérêt communs, ils vont se rencontrer, discuter et éventuellement sympathiser. Dans les immeubles de bureau – en particulier lorsqu’il y a beaucoup de salariés – les gens ne sont pas fréquemment amenés à échanger ensemble lorsqu’ils travaillent à des étages différents.
Cela crée donc un esprit de corps autour de l’entreprise et pas uniquement autour de leurs collègues directs. Par ailleurs, cela contribue à ce que les gens soient heureux de venir au travail, indépendamment de leurs activités professionnelles, et qu’ils se rendent compte que leur entreprise prend soin d’eux et de leur bien-être. Enfin, cela fait rayonner la marque de l’entreprise en misant sur le bouche-à-oreille que ces évènements génèrent dans les entourages personnels des salariés.
Les chercheurs en psychologie du travail et en sciences de gestion se sont penchés sur la question des incidences des relations informelles au travail depuis les années 1950, et leurs résultats convergent pour mettre en avant les multiples bénéfices que les entreprises peuvent en tirer.
En premier lieu, ces échanges informels créent de la proximité parmi les salariés qui éprouvent plus de facilité à communiquer ensemble, y compris sur des sujets professionnels. Il y a plus de solidarité, de cohésion et d’initiatives, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des différents départements. Par ailleurs, cela fait aussi émerger des innovations (du fait notamment des échanges de pratiques), favorise la sérendipité, réduit les incompréhensions, et pallie au manque d’information organisationnelle, entre autres.
Le phénomène return to work
Pendant la pandémie de Covid-19 de 2020 à 2022, les salariés d’entreprises du tertiaire ont massivement adopté le télétravail, d’abord de manière forcée avec les confinements, puis par habitude et confort d’usage à court terme.
En janvier 2021, 27 % des salariés le pratiquaient encore, contre seulement 4 % en 2019. Face au plébiscite de ce mode de travail, beaucoup d’entreprises ont passé des accords avec les représentants du personnel pour accorder du télétravail de manière régulière, allant d’un à trois jours par semaine, de manière générale. Puis, progressivement, des employeurs – à commencer par de grandes entreprises américaines, et notamment celles d’Elon Musk dès l’été 2023 – ont demandé à leurs employés de revenir au bureau, car ils constataient une baisse de performance de leurs équipes.
Depuis, ce phénomène du “return to work” s’est accentué pour également gagner la France, les articles de presse annonçant la fin du télétravail se multiplient. Néanmoins, il n’est pas évident pour les entreprises de faire revenir leurs salariés au bureau alors même que la plupart d’entre eux considèrent le télétravail comme un avantage professionnel. Par ailleurs, il y a un risque de démission parmi les profils les plus recherchés professionnellement, de fait, user de coercition avec eux ne saurait être efficace.
Dans ce contexte, en intégrant des prestations et animations, cela permet d’offrir des solutions pertinentes pour donner aux individus l’envie de venir travailler au bureau plutôt que de rester à la maison : elles agissent comme des leviers de motivation additionnels.
Le jeu : créateur de cohésion et de communication
Au lieu de condamner le jeu en entreprise, repensons son intégration de manière authentique. Le jeu peut être un moteur d’innovation et de cohésion, s’il est mis en œuvre consciemment et volontairement. La créativité, compétence essentielle, s’épanouit dans le jeu, libérant l’esprit des contraintes.
La déclinaison du jeu est aussi importante en entreprise, car celui-ci peut prendre des formes différentes. Des diffusions d’évènements sportifs sur grand écran pour rassembler les salariés passionnés, ou encore des conférences pour apprendre à adopter de meilleures postures au bureau, mais aussi transformer sous forme de jeu des actions liées à la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) pour que les salariés se retrouvent autour de causes qui leur tiennent à cœur.
Le jeu transcende les barrières hiérarchiques et fonctionnelles, créant des liens, favorisant la collaboration et renforçant la cohésion. Ces moments contribuent à une culture d’entreprise positive, où la communication est fluide et l’innovation collaborative.
Les entreprises qui intègrent le jeu dans leur culture se distinguent souvent par leurs initiatives innovantes. L’esprit ludique encourage la prise de risques calculés, considérant l’échec comme une étape vers le succès. C’est dans cet environnement que naissent des idées audacieuses et des projets exceptionnels.
Au sein d’une entreprise comme Haveagooday avec ses 51 sites, nous instaurons une activité de jeu par mois dans chaque entreprise, pour un total de 51 activités de jeu par mois, qui contribue largement à la satisfaction des employés, la productivité et l’innovation. Les équipes qui s’amusent ensemble sont plus résilientes et aptes à trouver des solutions créatives.
Le jeu en entreprise, un pilier pour l’innovation et la créativité, un investissement rentable
Intégrer le jeu en entreprise n’est pas une simple concession à la détente, mais un investissement stratégique dans la créativité, la cohésion d’équipes et l’innovation. Les entreprises qui embrassent cette approche découvrent que le jeu et la productivité ne sont pas incompatibles.
Permettons à nos collaborateurs de jouer, car dans ce jeu, c’est l’innovation qui remporte la partie.