Ancien président de l’agence Image et Stratégie, conseiller en communication de Nicolas Sarkozy et directeur du Service d’information du gouvernement (SIG) de 2008 à 2010, Thierry Saussez se lance après son départ du gouvernement dans une croisade pour l’optimisme en écrivant deux livres sur le sujet* et en créant la manifestation « Le Printemps de l’optimisme » qui vient d’avoir lieu à Paris (voir notre article Célébrez l’optimisme du 16 au 17 mai). Il dresse, dans cette interview exclusive, le bilan de cette manifestation avec les suites qu’il entend y donner et choisit en conclusion, parmi les 101 mots de l’optimisme, celui qui lui paraît essentiel.
Quel bilan tirez-vous du Printemps de l’optimisme ?
Le bilan de cette manifestation, qui a mêlé à la fois des débats et des animations grand public (mur de la gratitude où chacun pouvait mettre un post-it, table de l’optimisme avec des chefs cuisiniers qui livraient leurs recettes, livres optimistes sélectionnés par la Fnac…) est nettement positif. Nous avons atteint les capacités maximum d’accueil du Conseil économique et social (où se tenait la manifestation) avec 3 700 participants accueillis sur les deux jours. Cela nous encourage à développer cette manifestation en province et en Europe, notamment à Bruxelles où nous travaillons avec la Ligue des optimistes belge, présidée par l’ancien avocat fiscaliste Luc Simonet qui compte 17 000 membres. Nous pensons également lancer des manifestations intermédiaires pour se pencher sur des sujets plus spécifiques comme l’optimisme en politique ou dans le système éducatif.
Le cadre et dirigeant d’aujourd’hui peut-il être optimiste dans son travail ?
Les relations hiérarchiques ont changé par rapport il y a 50 ans quand j’ai commencé à travailler : nous sommes dans la société du «et» où les attentes sont très larges et très spontanées. Le dirigeant doit savoir s’adapter à cela avec de nouvelles techniques de management et de communication. La notion de bonheur et de bien-être au travail devient également très importante. On réussit désormais sous le regard des autres et au service des autres. Il reste en France à résoudre une contradiction fondamentale entre la confiance individuelle et la défiance collective qui se retrouve dans toutes les relations de travail.
Parmi les 101 mots de l’optimisme, lequel choisiriez-vous pour conclure ?
Je choisirai le mot « sagesse ». Contrairement à une idée reçue, le sage n’est pas celui qui regarde passer les trains. La sagesse est essentielle pour être optimiste et elle n’est pas passive, mais doit être au contraire considérée comme active. Utilisée à bon escient, elle peut être un formidable catalyseur de l’optimisme.
(Propos recueillis par Sophie Lhameen)
* Voir ses ouvrages « Manifeste pour l’optimisme » paru au Editions Plon (2011) et « Les 101 mots de l’optimisme à l’usage de tous » paru aux éditions Archibooks (2012).