CDM : En quoi consiste l’audace pour un manager ?
Chrysoline Brabant : A mon sens, c’est s’autoriser ce qui semble bénéfique pour soi et pour son environnement. Pour un manager, c’est oser les changements et les transformations positives pour lui-même, ses équipes et ses projets. Concrètement, il s’agit d’une invitation à décrocher du quotidien et à prendre du recul ; révéler les talents des collaborateurs pour les mettre au service des projets ; se laisser toucher par la proposition d’un interlocuteur, ou encore innover pour sa carrière et celle des autres, via des objectifs qui ciblent la performance mais aussi le courage d’être soi.
CDM : A quoi cela sert-il d’identifier son style de prise de risques ?
Chrysoline Brabant : La compréhension des différents styles de prise de risques éclaire et accélère les prises de décisions. En réalité, la notion de prise de risques varie selon les individus ; chacun a une perception, une évaluation et une attitude privilégiée face aux risques, en fonction de son expérience et de sa personnalité. Elle varie selon le domaine de la vie (professionnel ou personnel) et les problématiques à résoudre : gérer des projets, accompagner les mutations et les mobilités, monter en compétences, négocier dans des contextes complexes, etc. Le coaching audace aide à analyser son style de prise de risques, celui des individus, mais aussi celui des organisations.
CDM : Est-ce que l’on ne nait pas audacieux ?
Chrysoline Brabant : Je ne le pense pas, l’audace ne renvoie ni aux gènes, ni aux diplômes, ni au milieu d’appartenance, c’est une « capacité » accessible à tous, qui peut se développer lors des études ou dans certains loisirs, et surtout, à l’Ecole de la vie.
CDM : Quels conseils donneriez-vous à un manager qui veut développer son goût pour l’audace ?
Chrysoline Brabant : D’abord d’identifier ce qui fait sens dans sa carrière, dans son poste actuel et lister les objectifs à atteindre, ensuite envisager comment co-créer le changement tout en valorisant les talents de ses collaborateurs et en s’appuyant sur la force des relations au sein de ses équipes. Chacun a une capacité à sortir de sa zone de confort en vue d’atteindre des objectifs édifiants. Saisir les opportunités émergentes et savoir repérer les opportunités latentes aident à passer d’une situation connue à une situation inconnue.
CDM : Quelles sont les clés pour insuffler l’intrapreneuriat dans une équipe ?
Chrysoline Brabant : Pour susciter l’intrapreneuriat, un fort leadership s’impose. Le manager inspirant sait écouter et comprendre, concevoir et incarner le changement, construire des passerelles pour que les acteurs co-créent des projets, des produits, en vue de la pérennité de l’entreprise. La force d’un manager qui insuffle l’audace peut aussi résider dans l’observation bienveillante et impliquée pour identifier le vécu individuel de chaque collaborateur. Savoir quels sont les atouts des uns et des autres : compétences, qualités, etc. Et prendre en compte leurs points de vulnérabilité pour pouvoir y pallier en envisageant des équipes constituées d’acteurs complémentaires ou en proposant à ses collaborateurs l’accompagnement nécessaire.
CDM : Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours ?
Chrysoline Brabant : L’audace est un thème « transversal » qui anime mon parcours. Au niveau professionnel, lors des coachings et des formations, je sensibilise mes clients sur ce thème qui me semble subversif en ce temps dit de « crise ». Le courage d’être soi permet à des dirigeants aux prises avec les contraintes actuelles, des demandeurs d’emploi, des personnes en burn-out, des créateurs d’entreprise, de devenir acteurs, de manière plus consciente, des transformations auxquelles ils sont appelés. A titre personnel, différents « rebonds » m’ont permis de le découvrir, l’audace est une clé, et nulle situation n’est vaine, chaque étape est une invitation à innover pour soi, ses équipes et ses projets. Je serai heureuse de vous en dire plus lors de notre prochaine rencontre.
** Chrysoline Brabant, fondatrice d’EHO Conseil