La formation des leaders et le storytelling. Le storytelling qui abonde dans notre sphère personnelle pourrait être la clef pour former les leaders qui sauront inspirer leurs collaborateurs dans la sphère professionnelle. Les histoires façonnent nos vies et par extension nos rapports interpersonnels. Les schémas narratifs font partie intégrante de notre développement d’êtres humains. Comprendre comment ces histoires nous inspirent, en tant que personne, est la clef pour s’en servir, en tant que dirigeant, pour inspirer de la même manière nos collaborateurs et les inclure dans un projet d’entreprise commun. La formation des leaders et le storytelling.
L’apprentissage par les histoires
Les histoires ont un impact important sur l’apprentissage et la rétention d’informations. Inclure un scénario dans un processus d’apprentissage active les parties sensorielles du cerveau, et certaines études neurologiques ont même montré que le cerveau humain pouvait traiter de la même manière une histoire entendue et une expérience réelle vécue. Gerald Edelman, un neuroscientifique, a même démontré que les chemins des émotions et des faits étaient intrinsèquement liés dans les réseaux de neurones ; par conséquent la capacité à construire et à suivre des histoires fait pleinement partie de notre intelligence humaine. Elle favorise notre apprentissage et nous engage personnellement.
Si le pouvoir qu’ont les scénarios d’engager des individus dans un tout collectif est si grand, pourquoi ne pas s’en servir en entreprise pour fonder des techniques de leadership qui engagent les collaborateurs ?
Mobiliser ses collaborateurs grâce au storytelling
Les sciences comportementales, et notamment les travaux d’Albert Bandura, professeur émérite de la prestigieuse université de Stanford, insistent sur l’importance de l’apprentissage par analogie, et de l’interdépendance entre notre réponse émotionnelle et notre environnement. L’apprentissage par analogie, qui nous permet de modeler notre comportement sur celui d’autrui, servira de boussole interne à nos actions – et réactions – futures. Il est donc essentiel pour un dirigeant, ou dirigeant en devenir qui se forme pour occuper un nouveau poste à responsabilité, de tirer profit de cette connaissance. D’abord, pour représenter lui-même le modèle qui motivera ses collaborateurs. Ensuite, pour se doter d’outils de storytelling capables de créer de l’engagement.
Le storytelling, c’est-à-dire la capacité à construire une histoire à partir d’une trame narrative, peut constituer une approche indirecte du management, qui au lieu de créer de la pression de personne à personne sur les collaborateurs, les engage dans un projet par le biais d’une histoire, et constitue donc une forme plus subtile de manager.
Le scénario : vecteur de confiance et de liberté
Construire son management sur des scénarios permet en premier lieu aux collaborateurs de se sentir en confiance, en mettant de la distance par le miroir de l’histoire. Ils peuvent donc prendre des décisions et des initiatives de façon plus libre, ce qui favorise l’innovation. Ce miroir leur donne la liberté d’apporter des connaissances personnelles hors du cadre de l’entreprise, qui peuvent se révéler précieuses à la résolution de problèmes.
Ce cadre bienveillant donne également aux collaborateurs le sentiment de pouvoir échouer, et les encourage donc à prendre des risques qui les sortent de leur zone de confort. Pour un manager, apprendre à user de scénarios implique de comprendre comment les appliquer à des collaborateurs qu’il a l’habitude de fréquenter, en fonction de leurs personnalités et de leurs expériences de travail passées.
La formation des leaders et le storytelling ; l’engagement par le script
Véritable « soft skill », cette capacité à créer de l’engagement permet de générer des réponses et donc de potentielles pistes de solutions chez ses collaborateurs. Mais au-delà de l’innovation potentielle, le recours à une histoire permet également à un manager d’expliquer un concept de façon plus simple. C’est donc un important outil d’apprentissage pour les collaborateurs, à la fois à travers l’expérience de leur manager mais aussi leurs expériences individuelles : en générant de l’engagement, le scénario permet ainsi un véritable échange collaboratif qui peut être précieux dans des entreprises où les pôles sont encore trop séparés.