La plupart des crises sociétales que nous avons connues ces dernières années comme la crise de la vache folle, les attentats de Paris et bien d’autres ont suscité la colère, l’incompréhension et heureusement très souvent la naissance d’initiatives citoyennes très fortes et de mouvements de solidarité importants entre les habitants.
Toutefois ces crises auront-elles contribué à faire changer nos modèles mentaux ? Est-ce que la crise sanitaire que nous vivons va générer de réels changements sociétaux en vue d’aller vers une société plus juste, plus égalitaire, plus fraternel ? Est-ce que notre société sera suffisamment attentive à cette nécessité de replacer réellement « l’homme » (au sens philosophique du terme) au centre des politiques publiques et, plus largement, au centre de la cité ?
Vers une autre gouvernance
Remettre l’homme au centre implique une remise en cause de la gouvernance actuelle à savoir, toujours moins d’intervention de l’Etat. Il s’agit au contraire de redonner tout son sens à la notion d’Etat providence qui privilégie la défense de l’intérêt général. Remettre l’homme au centre des politiques publiques, c’est tendre vers plus de justice et plus d’égalité et c’est aussi s’assurer le maintien d’une certaine paix sociale durablement.
Vers de nouveaux paradigmes
Pour nous permettre d’accélérer un redémarrage avec un modèle plus efficace, il nous faut une gestion différente de notre impact environnemental et social. Il est important de repenser notre société et la mondialisation pour se diriger vers de nouveaux paradigmes pour se rapprocher vers des modèles de développement plus tourné vers l’humain et ancré de manière locale. Il nous apparaît que la France est une «terre» propice pour une croissance plus respectueuse de notre environnement, de notre territoire et relancer ainsi des manières différentes de consommer, de travailler et de penser. Depuis le 16 mars dernier et le confinement d’une grande partie de notre population, nous avons pu observer une baisse importante des pollutions, la nature a repris ses droits avec le retour de certains animaux sauvages dans nos villes. Tout ceci nous prouve que nos activités doivent s’adapter profondément avec nos territoires et lieux de vie.
La crise du COVID-19 nous donne l’occasion de nous interroger sur la stratégie de nos différents objectifs. Le plus souvent avec une vision à court terme, ce qui n’est pas forcément compatible avec un engagement local et durable.
La nécessité d’une «révolution» humaniste
Des discours s’élèvent un petit peu partout dans nos sociétés, concernant la nécessité de refinancer les soins de santé, mais est-ce vraiment suffisant ? Il apparaît que la revalorisation et plus largement, la reconstruction des services publics passera d’abord, par une révolution que nous qualifions ici, “d’humaniste”. Dans le cas précis des services de soins infirmiers, il s’agit, en plus d’augmentations salariales immédiates qui sont indispensables, de revaloriser également leur fonction en prenant en compte toute l’importante dimension humaine propre à leur métier. Les services infirmiers, ainsi que tout le personnel soignant en général, ont des qualités humaines extraordinaires qui sont indispensables à l’exercice de leur profession et qui doivent absolument être reconnues d’une manière ou d’une autre. Si nous évoquons ici le cas précis des services infirmiers ici, il en va de même pour les enseignants ou encore les artisans… Remettre l’homme au centre, c’est reconnaître de nouveau l’entière utilité sociétale de ces différentes professions humaines et sociales, parmi d’autres, qui créent un type de richesse qui ne peut être réduite uniquement à de la valeur marchande, tant elle contribue à la création et au maintien du lien socialsi important ces dernières années dans nos sociétés. Il faut donc que nous allions vers un changement radical. Le besoin est de transformer le régime, le repenser en profondeur, avec courage, principes, ambition et valeurs, de manière à ce qu’il profite à la collectivité, la communauté, et dans le respect maximum de ce que la planète nous a donné.