Avec la crise sanitaire nous avons assisté à une transformation accélérée des modes de travail. Désormais, 41% des entreprises déclarent pratiquer le travail à distance contre 7 % en 2017. Mais quel sont les impacts pour le management ? Quels outils rendent ces évolutions possibles ? Comment se déploie la conduite du changement associée ?
Le travail hybride un modèle en devenir : premières prises de conscience
Permettre la continuité de l’activité est le premier bénéfice de l’hybridation déclaré par 77 % des répondants. Les initiatives déjà déployées sont efficaces puisque 52 % les trouvent tout à fait satisfaisantes. En complément 68 % indiquent que la majorité des managers disposent d’une forte acculturation digitale.
Avec ce changement s’expriment des attentes de la part des collaborateurs. Ainsi, ils considèrent l’hybridation du travail comme une opportunité pour développer l’autonomie des salariés pour 63 % d’entre eux. Ils attendent aussi plus de confiance de la part de leurs managers dans 42 % des cas. De leur côté les managers hybrides doivent rendre leurs équipes plus autonomes dans 65 % des cas en premier lieu et maîtriser les outils digitaux pour 53 %, une réponse très convergente avec la perception de leur maturité digitale.
Si le gain d’autonomie et de confiance est une demande récurrente, on voit comment le télétravail constitue une opportunité pour le déployer effectivement. Pour opérer ces transformations rien n’aurait été possible sans le développement intensif des outils. Ceci est ici confirmé dans les évolutions significatives en équipement digital.
Matériels et logiciels : le grand bond en avant
Une accélération fulgurante des nouvelles pratiques de travail s’est développée depuis début 2020 grâce à l’adoption des outils correspondants. Ainsi en 2 ans les solutions de visioconférence et de chat ont cru de 90 % alors que les tableaux blancs collaboratifs sont en expansion de 85 % sur le même période. Notons également la place de leader de la solution Teams chez Microsoft qui se place avec 69 % des répondants déclarant l’utiliser, loin devant Google qu’il s’agisse des fonctions de visioconférence ou des fonctions collaboratives. Ces tendances confirment le déploiement inéluctable des solutions permettant le travail à distance et le fait qu’il n’y aura pas de retour en arrière en matière d’hybridation du travail.
Mais si les chiffres semblent attester d’une digitalisation réussie sous l’angle managérial et technique, certains points méritent de progresser.
Conduite du changement : une esquisse à travailler
On note peu d’initiatives originales pour accompagner les collaborateurs dans l’hybridation du travail. Ils sont par ailleurs près d’un tiers à n’avoir pas déployé d’initiatives. En complément 47 % des entreprises indiquent ne pas avoir mis en place de suivi de la maturité digitale dans les entreprises, les initiatives déployées restant le plus souvent informelles.
Les porteurs de cette transformation sont d’abord les directions générales qui sont les décisionnaires en matière de choix stratégiques d’investissement, suivi par les DSI à 22 %, bras armé de la DG pour la mise en place des équipements. On reste surpris par l’engagement réduit des DRH à 21 % et encore plus celui des directions de la communication à 7 %.
Enfin, si 100 % des entreprises ont été confrontées à la crise sanitaire elles ne semblent être que 43 % à considérer l’hybridation du travail totalement intégrée dans l’organisation du travail. Notons, en complément, que près d’un quart des répondants ne sait pas dire à quelle échéance cette l’hybridation sera intégrée.
Si la transformation est matérialisée par des investissements en matériel et logiciel, il semble qu’à ce stade, l’entreprise ait avant tout organisé un déplacement des conditions de travail du bureau à la maison. Elles sont d’ailleurs 28 % à participer aux frais d’aménagement du bureau à domicile. L’organisation qui s’est mise en place dans l’urgence doit désormais dans son ensemble être repensée par les entreprises pour tirer le meilleur parti de la situation en prenant soin de repenser la manière de travailler en intégrant notre meilleure connaissance du fonctionnement humain et des interactions qui souffrent du distanciel à l’inverse de celle qui peuvent en bénéficier.
L’entreprise hybridée, avec un management digital adapté, de nouvelles façons de travailler au profit des individus et du collectif est encore largement à construire.