Emprunter à des taux négatifs
L’objectif de la BCE est simple : faciliter les crédits afin que la consommation puisse être relancée. Car dans une période plus que morose, plus personne ne souhaite investir ni consommer. Les Etats et certaines entreprises sont concernés par cette facilité à emprunter. Aujourd’hui, la France et l’Allemagne peuvent emprunter à des taux négatifs. Si ces pays obtiennent cet avantage, c’est en raison du retour des investisseurs étrangers venus placer leur argent dans une zone qui ne risque plus d’éclater, pour le moment. Mais c’est aussi l’action de la Banque centrale européenne qui favorise ces pays et les accompagnent dans leur développement. Quand on sait que l’EONIA (Euro Overnight Index Average), le taux au jour le jour du marché monétaire européen, a atteint les -0,004% et que l’Espagne a un taux d’emprunt de moins de 2,5% à 10 ans, on s’aperçoit que l’argent est aujourd’hui tout à fait accessible et bénéficie tout à la fois aux Etats et aux entreprises de l’ouest de l’Europe.
La BCE au secours des banques et des Etats
C’est la première fois que cette grande institution joue le rôle d’une banque privée : elle va prêter main forte aux banques traditionnelles et même apporter sa garantie, en cas de difficulté sur les produits financiers complexes. Pour pouvoir bénéficier de taux d’emprunt tout à fait acceptables, il faut être bien notées par les agences de notation. Mieux vaut donc faire partie du haut du tableau, les mieux notées ont droit à un taux d’emprunt de 1,54 %, les autres empruntent à 3,95%, ce qui reste tout de même une nette amélioration. La BCE n’est pas totalement responsable de la baisse des taux. Le facteur essentiel qui les impacte se trouve dans l’inflation. Celle-ci est quasi nulle depuis quelques temps, elle n’était que de 0,3% au mois d’août dans la zone euro. Si une baisse de l’inflation semble a priori une bonne nouvelle pour les foyers, cela a des conséquences soulignées par des analystes qui craignent une baisse du “loyer de l’argent”. Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a du pain sur la planche les prochains, il va devoir prendre des décisions importantes s’il souhaite relancer l’économie européenne afin qu’elle conserve une place dans le marché mondial. Pour autant, Mario Draghi n’est pas dupe et sait que le danger de la déflation qu’a connu le Japon est proche, il convient donc de trouver des solutions pour ne pas bloquer l’économie européenne.
Relancer le crédit aux PME
La BCE va lancer en octobre un programme d’achat d’ABS (asset-backed securities), ce sont des titres adossés à des créances notamment de PME, mais aussi des obligations sécurisées d’institutions financières de la zone euro. L’objectif est clair : relancer le crédit aux PME et demander aux Etats de continuer ou d’initier les réformes structurelles. Selon les observateurs, Mario Draghi aurait utilisé ces dernières cartouches pour relancer l’économie. Néanmoins il a indiqué que si la situation ne s’améliorait pas d’autres mesures non conventionnelles pourraient être prises. S’il s’agit de rachat de dettes publiques, il conviendra de convaincre les Allemands. Et de rappeler que le redressement de l’économie européenne passe aussi par les politiques budgétaires, et les réformes structurelles