Homme d’entreprise et apiculteur, consultant à la tête de Melilot Consulting, Henry Duchemin a tiré quatre leçons de la vie des abeilles que l’on peut appliquer selon lui à l’entreprise. Comme il l’explique sur son site Melilot Consulting, l’entreprise devrait s’inspirer avec profit de nombreux principes d’organisation des abeilles, comme la polyvalence, l’intelligence collective, la créativité des matériaux naturels, et la performance globale de la pollinisation … Explications.
1 – Avoir un projet commun
Premier principe : avoir un projet commun. « Les abeilles pour subvenir aux besoins de leur société, agissent ensemble de manière coopérative », explique Henry Duchemin sur le site Envisope. Ainsi, chaque matin, elles envoient des éclaireuses pour optimiser la production du jour. « De même dans l’entreprise, la première chose est de se déterminer sur un enjeu majeur, explicite et partagé » estime-t-il.
2 – Etre polyvalent
Deuxième principe : être polyvalent. Chaque abeille ouvrière va occuper sept fonctions successives dans sa vie : nettoyeuse (ménage), manutentionnaire, maçon (fabrication des rayons de cire), ventileuse pour rafraichir la ruche, gardienne pour empêcher l’intrusion de prédateurs et butineuse.. Comme l’abeille se transforme pour satisfaire aux différents besoins de la ruche, chacun au sein de l’entreprise devrait pouvoir s’adapter à différents postes.
Cette notion de la polyvalence des postes de travail, vue comme une flexibilité dans l’entreprise, est particulièrement à l’ordre du jour en ce moment.
3 – Développer une intelligence collective
L’abeille comme l’homme doit maintenir son corps à une température constante, explique Henry Duchemin. « Il faut donc coopérer pour développer une intelligence collective et solutionner des problèmes, que chacun individuellement ne pourrait résoudre ».
Les abeilles le résolvent en s’agglutinant toutes dans un ingénieux dispositif de grappe, constitué d’un cœur et d’un manteau l’hiver, et d’un système de couloirs, ventilation et brumisation l’été. Autre exemple d’intelligence collective : le vol d’un essaim d’abeilles. Des chercheurs de l’université d’Harvard sont parvenus à créer des robots-abeilles sur ce modèle. Il ont équipé les abeilles de capteurs et de caméras pour permettre à chaque robot-abeille de collecter des données pouvant être transmises entre abeilles ou directement à la « ruche », c’est-à-dire le poste de commande des machines. Les chercheurs comptent répartir les tâches de repérage, d’exploration et de cartographie entre les groupes d’abeilles, comme dans une véritable colonie. De quoi effectuer des repérages dans des zones difficiles d’accès ou irradiées, mais aussi surveiller des cultures et les ensemencer ou encore mesurer l’évolution du climat dans des espaces restreints.
4 – S’inscrire dans le développement durable
L’abeille a inventé le développement durable. En pollinisant la fleur, elle assure la production du miel de demain. De la même façon, les hommes se sont inspirés de ce principe en construisant par exemple des immeubles sur le modèle de l’économie circulaire. Comme l’abeille, l’homme s’inscrit dans la biosphère, dans la logique de la durée, estime Henry Duchemin. En outre, l’abeille a en commun avec l’homme d’avoir colonisé toute la planète. La technique de l’essaimage, utilisée aussi par les grands groupes technologiques, lui sert à se développer sur le territoire, mais à la différence des organisations humaines, c’est la reine la plus âgée qui quitte la ruche pour essaimer…