Passer du management directif au management collaboratif
Les jeunes actifs démarrent rarement leur premier CDI avant 30 ans. Génération Y ou la génération des études longues, des galères et petits boulots. Elle n’espère plus une carrière où il s’agit de gravir les échelons dans la durée, au sein d’une seule et même entreprise. En quête de sens dans son travail, désireuse de changer le système, voire de casser les codes, elle se montre nonchalante face à l’autorité, le respect des règles strictes, des horaires… Adepte d’instantanéité et impatiente, la génération Y (et la génération Z, d’autant plus marquée) est attirée par l’innovation, les projets sociaux et solidaires et les modes de management en format « entreprise libérée ». Dans ce contexte nouveau, les consultants et coachs en management sont unanimes. Il s’agit, pour le responsable d’une équipe de jeunes actifs, de passer de « donneur d’ordre » (management directif), à « responsable ressources » (management collaboratif). Et cela passe par plusieurs bonnes pratiques à mettre en place.
Donner du sens à leur travail et les challenger
Les nouveaux actifs ont vécu avec la crise, les licenciements. Ils ont vu leurs parents se donner corps et âme dans le travail pour, finalement, se faire remercier sans ménagement. Méfiante vis-à-vis de l’entreprise, la génération Y/Z adopte donc une attitude plutôt désinvolte face à ses managers, car elle ne souhaite pas s’investir sans retour. Elle est clairement en quête de sens dans son travail, au-delà de la rémunération ou d’un statut « de prestige ». La génération Y n’est pas dupe et il ne sert à rien de faire de belles promesses.
En tant que manager/dirigeant, porter une vision, des valeurs et travailler sa culture d’entreprise sont des démarches essentielles pour motiver la génération Y. Cela nécessite d’expliquer sans cesse l’adéquation des missions confiées avec les valeurs de l’entreprise. Au quotidien, donner du sens au travail signifie accorder des responsabilités, libérer les créativités, proposer des challenges, le développement de projets ou mini-projets au sein de l’équipe et accorder de plus en plus de responsabilités à mesure des résultats (positifs) obtenus. Il s’agit aussi de communiquer clairement les apports de chacun à la croissance de l’entreprise. Au-delà des données de rentabilité, le manager doit mettre l’accent sur les compétences et les qualités personnelles de ses collaborateurs (soft skills), sur les initiatives positives qui ont été menées…
En clair, cultivez les valeurs de l’entreprise au sein de votre équipe. Ne vous contentez pas de déléguer votre travail, mais tentez de lancer des challenges, des projets parallèles ou imbriqués aux missions relatives aux postes de vos collaborateurs… Un seul mot d’ordre : challengez ! Faites vibrer vos jeunes salariés !
Manager comme chef d’orchestre du bon déroulement des objectifs
Cette nonchalance affichée de la part de la génération Y face au travail engendre fatalement des comportements mal perçus aux yeux des actifs plus âgés. Pour exemple, les nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi surfent sur leurs réseaux sociaux personnels au travail, s’envoient des textos, sont moins adeptes des horaires fixes que leurs aînés et revendiquent une certaine forme de liberté dans leur organisation. Qu’à cela ne tienne ! En tant que manager, n’hésitez pas à repérer vos profils autonomes pour leur laisser le libre choix de leur mode de travail (voire des outils et ressources utilisés pour répondre à leur mission). Soyez souples quant aux horaires, d’autant plus lorsque la mission confiée est qualitative et réalisée dans les délais. Voyez votre mission de manager plus comme le chef d’orchestre du bon déroulement des objectifs. Pour une mission impliquant plusieurs collaborateurs, par exemple, proposez-leur de vous réunir pour définir ensemble les délais, objectifs et responsabilité de chacun, plutôt que de réfléchir seul à cet aspect pour le communiquer ensuite de manière descendante. Sollicitez les avis et suggestions ; prenez-les en compte !
En bref, le manager de la génération Y doit trouver le juste milieu entre souplesse dans le travail et respect des objectifs. Il doit aussi s’affirmer en tant que leader, sans tomber dans le management directif et descendant. De manager, il devient chef d’orchestre, capable de repérer les talents, de les motiver et de leur donner les clés de l’autonomie !