Dominique Deloche, « consultant fortmateur »
J’ai souhaité rencontrer Dominique Deloche, personnalité, charismatique, ponctuel, ouvert et pondéré, interrogatif sur l’avenir, à la suite à son intervention écrite sur mon blog sur le sujet de l’ « Ecoute » : aptitude à développer à mon sens dans la vie privé comme professionnelle et outil central dans mon activité de consulting. La pertinence de son propos, et je dois bien l’avouer aussi son éloge de l’article en question, m’ont rendue curieuse du personnage. Car il s’agit bien d’un personnage et même d’une personnalité : navigant entre les entreprises et le théâtre – dernière pièce écrite : L’Eléphant Mimosa écrite avec Pierre olivier Scotto – il se définit lui – même comme un « CON-SULTANT-FORT-MATEUR » ! (Il fallait y penser ! voir son blog pour les explications), le titre de son dernier ouvrage m’a aussi attirée.
Réhabiliter le manager de proximité
Une évidence : si le management est mauvais ou nul, cela a un coût pour l’entreprise CQFD. Le livre de Dominique a ce point positif non négligeable : il est pratique et d’accès facile. J’ai pu le lire quasiment d’une traite sur un trajet en TGV. Très imagé, il relate des pratiques managériales observées sur une période de près de 40 ans. Didactique, il propose des pistes de travail et des indicateurs clairs utilisables par tous. A l’heure où beaucoup cassent du « sucre » sur la fonction managériale, se demandant si le « manager » a encore le droit d’exister, s’il ne faut pas purement et simplement le supprimer, Dominique réhabilite la fonction de ce nouveau « mal aimé », le manager de proximité en lui rendant toutes ses lettres de noblesse.
Le temps du « people management »
Quelques points importants retenus qui me confortent dans ma vision des choses parmi ses 160 pages :
– il faut réserver du temps au « people management » car trop souvent aujourd’hui « manager » se résume au contrôle des parties chiffrées et techniques,
– il n’est pas question d’imposer le changement aux salariés car cela permet rarement de transformer les organisations en profondeur. Qu’un trop grand nombre d’outils de management procéduraux appauvrit le lien social…
Et tant d’autres choses encore : lorsqu’il évoque par exemple Laurence Martin, psychologue du travail qui parle de l’impossibilité pour certaines personnes de dire leur mal être au travail et qui se lâchent à l’extérieur… c’est une réalité. Selon moi, «Le coût du non management » est un outil intéressant pour recentrer les managers et les directions sur les véritables enjeux de la fonction managériale.
Primauté à l’humain sur l’économie
Aujourd’hui il y a primauté de l’Economie sur l’Humain. Il faut inverser la tendance. Vite et concrètement. Il n’est plus temps de parler mais d’agir. Les organisations en ont besoin pour s’assainir, réduire les risques psycho-sociaux, accroître leurs performances et innover en continu. Les salariés le réclament haut et fort pour les plus audacieux, le rêvent en silence ou s’en vont. Les coûts peuvent être aussi divers que : démission, présentéisme, absentéisme, turn-over, arrêt maladie, burn out, manque d’implication, blocage des projets etc… et cela se chiffre. C’est au top management de montrer l’exemple, d’être l’exemple et d’incarner le changement de posture. C’est au top management de comprendre tous les avantages qu’il a à manager autrement et à « Ecouter ».
« Le Coût du non management » – Dominique Deloche – Edition Process 360
Le blog de Stéphanie Diallo-Morin www.grain-2-sel.com,