Pervers narcissique, ce terroriste de l’entreprise à éliminer d’urgence
Le monde du travail est l’une des sphères de la vie où le pervers narcissique réussit le mieux car plusieurs troubles de sa personnalité borderline s’apparentent souvent aux qualités valorisées dans l’entreprise. D’autant plus que selon la formule de Freud « On ne devient pas pervers, on le demeure ». Pervers narcissique, ce terroriste de l’entreprise à éliminer. Explications.
Le pervers narcissique, femme ou homme, séducteur et dangereux
Très convaincant dans un entretien d’embauche, il sait hypnotiser avec brio son interlocuteur, et une fois engagé, ce malade se présente en sauveur. Son égo gonflé à bloc, il pense être le maître de la situation, sélectionne une victime bien précise, et la séduit. Très rapidement commence son travail de sape : détruire sa victime du moment psychiquement à petit feu et miner le moral des équipes. S’il occupe un poste à responsabilités, incapable de construire et d’anticiper, il freine la compétitivité de son entreprise. Sans aucun respect pour autrui ni pour la compagnie qui l’emploie, il utilise son entourage professionnel pour arriver à ses fins dans le travail, et aussi anéantir moralement sa proie. Lecture associée : Psychopathe en costume et cravate : comment s’en protéger
Le pervers narcissique mine la productivité de l’entreprise
Il choisit sa proie sur mesure, toujours une personne généreuse, vive et à fort potentiel, et met toute une stratégie machiavélique pour jouir de sa destruction. A terme, l’entreprise dans laquelle il se trouve peut dévier sur une banalisation des actes immoraux, une communication floue ou carrément fausse ; de mauvaises décisions prises à la hâte sans concertation ni objectivité entraînent un bilan désastreux et accroissent les risques en réduisant significativement la productivité, l’entreprise étant mise en péril et des vies détruites sans que le responsable (le PN) soit inquiété.
14 traits qui trahissent le pervers narcissique
Malgré tous ces stratagèmes pour ne pas être pris, vous pouvez le repérer à un certain nombre de caractéristiques qui lui sont propres.
– Immature Resté au stade infantile, il vit essentiellement dans le présent pour satisfaire des besoins qui doivent être immédiatement assouvis. Il ne supporte ni la critique ni la frustration. – Beau-parleur d’un énorme bagout, il est capable de capter tout un auditoire en racontant n’importe quoi. – Narcissique Incapable d’aimer ni d’avoir le moindre sentiment pour autrui, avec un égo surdimensionné, naturellement arrogant, il n’hésite pas à jouer les modestes pour dissimuler son caractère. – Charismatique On lui prête naturellement des qualités de leader car c’est un grand séducteur. Si sa proie a de l’argent, du pouvoir, du prestige, il mettra tout en action pour gagner sa confiance et mieux la duper ensuite. – Caméléon Se comportant en véritable caméléon, il adapte son stratagème en fonction des personnes et des lieux qui l’entourent. Certains tombent dans ses pièges en buvant ses paroles, d’autres les percent à jour. Très communicant, il a un talent naturel pour se faire valoir, et s’attribue les qualités et les travaux de ses collègues qu’il prend soin d’écraser au passage, jusqu’à usurper le parcours professionnel d’autrui, même celui de personnes décédées. Adepte du faux curriculum vitae et des faux diplômes, il navigue de mensonge en mensonge, s’adapte – malhonnêtement – en fonction de son interlocuteur du moment. Lorsqu’il s’aperçoit qu’un collègue a compris son stratagème et qu’il risque de faire tomber son masque, il le traque. – Manipulateur hors pair Il n’hésite pas un seul instant à faire culpabiliser les autres avec un aplomb déconcertant. Il tient volontairement des propos très flous pour déstabiliser son interlocuteur et éviter aussi de s’impliquer. En général il se sert d’un tiers pour tirer les ficelles et semer la discorde. – D’une labilité logique Il fait des erreurs de raisonnement, accorde de l’importance à certains faits qui lui sont propres et en minimisent d’autres. Son esprit pauvre comme sa mémoire se concentre uniquement sur ce qui l’arrange. Menteur né, il va sans aucun problème de contradiction en contradiction. On ne peut pas compter sur lui, tant ses promesses ne sont pas tenues. Habitué des lapsus et des actes manqués révélateurs, en cas de dommage dû à leurs faits, il minimise toujours sa responsabilité. – Dangereux téméraire Dépourvu de toute moralité et du sentiment de la peur, il prend plus de risques que la moyenne. Irresponsable et incapable d’anticiper, il lui est impossible d’envisager les conséquences de ses actes. De toute façon, ce n’est jamais sa faute mais celle des autres. Incapable de se projeter dans l’avenir, il vit sur l’éphémère. – Sans remords Il ne se sent aucunement responsable, se positionne sans hésiter en victime, et culpabilise les autres. Son bouc-émissaire, omniprésent pour lui, est selon ses dires seul responsable. – Agressif Il se montre très souvent agressif, menaçant, abuse des procédures juridiques, passe son temps à dire du mal des autres, à les rabaisser, les humilier et ce dans l’unique but de leur voler leur estime d’eux-mêmes. – Aucune empathie Incapable d’éprouver le moindre sentiment d’empathie, il se nourrit des émotions des autres, entre dans le cadre de leurs préoccupations sans vergogne et les imite pour leur faire croire qu’il éprouve, comme eux, des sentiments. Quoi qu’il arrive, il n’éprouve pas de remords. – Paranoïaque « Tel je suis, tel je crois les autres » est la devise qui le caractérise. Il attribue aux autres ses propres malfaisances. – Dominateur Il veut tout contrôler, tout diriger autour de lui, s’entourant uniquement de personnes fragiles et malléables pour satisfaire ses besoins. Il traque ceux qui lui font de l’ombre, et les éloigne sans ménagement. – Criminel prédateur Dépourvu de toute émotion, il vampirise sa victime, la dépossède de tous ses repères pour le détruire psychiquement. Il commet le crime parfait.
Au dirigeant d’éliminer ce terroriste de l’entreprise
Les recrutements par cooptation non encadrés doivent être proscrits, et si votre entreprise doit embaucher de nouveau collaborateur, il existe des tests empruntés à la criminologie que commencent à utiliser les recruteurs. Le plus pratiqué est l’IP9 (l’inventaire de personnalité), distribué en Suisse par l’éditeur parisien ECPA (centre de psychologie appliquée), qui mesure les traits névrotiques, hystéroïdes, obsessionnels, psychopathiques, paranoïaques et schizoïdes. Il ne s’agit donc plus seulement de sonder la personnalité d’un candidat, mais de déceler s’il est carrément dangereux.
Le test B-scan mis en place par les experts Robert Hare et Paul Babiak comporte 111 points qui traquent ces personnalités à problèmes pour éviter de les embaucher. S’ils ont déjà à l’intérieur de l’entreprise, il ne faut pas céder au chantage ni aux menaces, et se séparer au plus vite de ces collaborateurs toxiques, en évitant l’injustice de licencier plus le harcelé que le harceleur.
Le harcèlement ne connaît pas la crise
Et le nombre des victimes s’accroît. D’après le Conseil Economique Social et environnemental, on dénombre en France plus de 400 suicides liés au travail. Les entreprises font de bons règlements intérieurs et nul n’est censé ignorer la loi. Il faut savoir que le harcèlement au travail est sévèrement réprimé : article 222.33.2 du code pénal ; un an de prison accompagné d’une amende de 15 000 € ! Le pervers narcissique est un terroriste avec lequel il n’est pas question de coopérer. Si vous ne mettez pas sérieusement en route un plan d’action pour éradiquer ce danger, le phénomène va s’accroître de plus en plus avec tous les risques concomitants qui vont s’accumuler.